Vous êtes Directeur d’une agence un peu spéciale chez BNP Paribas. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Je suis en effet directeur de l’Orangerie, place de l’Opéra à Paris. L’Orangerie est unique en France, car dédiée à la clientèle « gestion de fortune ».
Mais vous êtes également engagé dans une mission de microfinance auprès de l’ADIE.
Oui, je suis tuteur depuis 6 mois auprès de Créajeunes. Ce programme de l’ADIE a pour vocation d’aider les jeunes entrepreneurs à lancer leur projet. Mon rôle consiste à aider de jeunes créateurs, qui n’ont pas accès au système bancaire classique, à monter leur dossier de création. Je suis là pour les conseiller, les orienter et les soutenir au moment difficile où ils passent de l’idée à la réalisation. Et si le projet me semble pertinent et viable, je les accompagne dans l’obtention d’un micro-crédit.
Entre une agence prestigieuse et une mission bénévole, il y a un grand écart !
Effectivement, entre l’Orangerie et Créajeunes les personnes que je côtoie et les problématiques que je traite n’ont rien en commun. Mais j’y vois une complémentarité très enrichissante. Avant de m’engager bénévolement auprès de Créajeunes, j’ai été nommé responsable RSE du groupe Opéra. J’ai donc une sensibilité particulière pour ces questions.
À quoi ressemble un accompagnement chez Créajeunes ?
Chaque entrepreneur bénéficie de 2 mois d’accompagnement afin d’entrer sur le marché avec les meilleures chances de réussite possible. L’appui de l’ADIE est fondamental pour les guider et les soutenir. Sur les questions techniques évidemment, comme la création d’un Business Plan, les questions juridiques et fiscales, etc. Mais également moralement d’autant que tous les dossiers n’aboutissent pas forcément à une demande de crédit. Parfois, notre rôle consiste à faire prendre conscience que le projet n’est pas mûr, et aider à le repenser ou le redimensionner en fonction des réalités du marché.
Mais d’autres fois, les projets aboutissent…
Évidemment ! Lorsque le projet va jusqu’au bout, les micro-crédits qu’il obtient sont en général inférieurs à 10 000 euros. Ils permettent tous les types de financements. Ça paraît très peu, mais c’est indispensable pour se lancer, et ce n’est pas le domaine d’ intervention des Banques Classiques. C’est pourquoi je suis persuadé que la microfinance est indispensable, même dans un pays développé comme la France. Il suffit d’observer le nombre de créations d’entreprise que la microfinance a permises ces dernières années. De plus, l’ADIE continue de suivre les créateurs après la création. Les premières années de vie d’une entreprise sont stratégiques et cela n’aurait pas de sens de s’arrêter au seul prêt initial. Au sein de Créajeunes, d’autres structures prennent le relais pour suivre les entrepreneurs au fil de leur développement.
Que retirez-vous de cette expérience ?
Plus que de simples conseils techniques, chaque mission est une rencontre. Un moment d’échange et de partage. Je découvre des projets et des personnalités surprenantes. Sur certains dossiers que je reçois, et pour lesquels je suis a priori réticent, il m’ arrive de changer d’avis après l’ ’entretien avec le créateur. Certains créateurs, après un travail de plusieurs mois de réflexion et parfois de tâtonnements, apportent des solutions innovantes sur le marché.
Depuis 6 mois j’apprends beaucoup et je découvre parfois des projets à grande valeur humaine. Je pense à une jeune créatrice qui, pour des raisons personnelles, s’est rendue compte que les malades atteints du cancer étaient très mal suivis après leur sortie de l’hôpital. Son idée consiste donc à fournir une aide, un appui et des services à ces personnes malades ou convalescentes. Le projet n’est pas encore concrétisé, mais il illustre parfaitement l’aspect humain qui est au cœur du travail de l’ADIE.
Plus que de simples conseils techniques, chaque mission est une rencontre. Un moment d’échange et de partage.
Pour finir, un conseil à donner à un futur bénévole ?
Je crois qu’il faut 2 qualités pour ces missions : la disponibilité et l’ouverture d’esprit. Les missions sont l’occasion de découvrir des univers nouveaux et de rester connectés au monde qui nous entoure. Mais le meilleur conseil que je pourrais donner est de nous rejoindre ! Nous avons besoin de bonnes volontés et des compétences de bénévoles BNP Paribas pour continuer à aider ces jeunes créateurs dans leurs projets.