Quels grands enseignements tirez-vous de ce premier rapport d’impact ?
Maha Keramane : Les entreprises à impact ont pour vocation de répondre à un enjeu social ou environnemental peu ou mal couvert et notre ambition est de les accompagner au mieux. Pour ce faire, une de nos premières missions a consisté à concevoir un outil permettant d’évaluer l’impact des initiatives de nos partenaires. Dans ce tout premier rapport PIBA qui s’appuie sur cette méthodologie, MESIS – pour Mesure et Suivi de l’Impact Social - nous avons souhaité, avant tout, valoriser la diversité de ces initiatives.
Le principal enseignement est que chaque projet est unique et que les besoins auxquels il répond sont multiples, il n’est donc pas simple d’en rendre compte de façon fine et exhaustive. Il est nécessaire de réaliser des arbitrages et des simplifications, même si cela ne peut pas refléter toute la richesse des actions menées.
Un deuxième enseignement est qu’une approche évaluative ne peut être ni parfaite ni statique. Elle doit être dynamique et en amélioration continue.
Cette méthodologie nous permet de répondre à 4 questions clés : le projet est-il vraiment « à impact » ? Qui sont les bénéficiaires des projets que nous accompagnons ? Quels sont les biens et les services qui leur sont proposés ? Et enfin, quels sont les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités ? Nous avons défini 13 domaines d’impact pour classifier les projets accompagnés, les plus représentés étant l’accès à l’emploi, le changement climatique et l’accès à la santé et au maintien de l’autonomie.
C’est aussi pour nous l’occasion de dresser notre propre bilan et de mettre en œuvre de façon plus tangible les 3 piliers de l’investissement et du financement à impact, à savoir, l’intentionnalité, l’additionnalité et la mesurabilité. Afin de mieux promouvoir ces principes au sein du Groupe et les diffuser plus largement, il était important de se soumettre à l’exercice !
domaines d’impact.
Les plus représentés étant l’accès à l’emploi, le changement climatique et l’accès à la santé et au maintien de l’autonomie.
Bilan des contrats et des investissements à impact à fin 2023
contrats à impact structurés.
structures financées via des investissements directs ou indirects dans 25 pays.
c'est le montant dédié aux investissements à impact par le Groupe.
Dans ce rapport, plusieurs sociétés et associations à impact témoignent de leur accompagnement par le Groupe. Pouvez-vous nous donner des exemples qui illustrent les actions menées par PIBA ?
M.K : Au-delà des chiffres qui permettent d’objectiver et de quantifier des impacts, donner la parole à ceux qui portent le changement était une évidence. Parmi les contrats à impact arrivés à échéance, je peux citer celui de La Fondation Apprentis d’Auteuil en France, qui a créé un nouveau mode d’accompagnement des familles en précarité matérielle, dans le but d’éviter le placement des enfants et de maintenir la cohésion familiale, et dont le modèle a été pérennisé par les pouvoirs publics en Loire-Atlantique et en Gironde. Aux Etats-Unis, nous avons co-construit et financé « Connecticut Family Stability Pay for Success Project » qui soutient les familles touchées par une addiction afin d’éviter le placement de leurs enfants en foyer. Du coté de nos investissements à impact, nous avons investi dans Ecodair, une structure aux multiples impacts qui recycle du matériel informatique en employant des personnes en situation de handicap ou en insertion, ou encore dans Merci Julie, une entreprise sociale d’ergothérapie qui adapte et rénove les logements des personnes âgées afin de prévenir les chutes et la perte d’autonomie.