Le Printemps des Terres : agir en faveur de la transition écologique
Le Printemps des Terres est une société à mission qui aide des agriculteurs souhaitant devenir des acteurs de la transition écologique. Concrètement, Le Printemps des Terres achète des terres agricoles appauvries ou en friche, des zones humides dégradées et des forêts en mauvais état, afin de les restaurer de façon écologique durablement et à grande échelle, tout en générant des revenus pour leurs exploitants et propriétaires.
La société loue ces terres à des agriculteurs et les accompagne sur le terrain pour restaurer de façon pérenne des écosystèmes générateurs de biodiversité et de séquestration naturelle du carbone. Les agriculteurs ont la possibilité d’acheter ces biens fonciers à des conditions avantageuses dès la 5e année, à la condition expresse de garantir à long-terme la poursuite de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, de la biodiversité et des enjeux climatiques.
BNP Paribas a choisi Le Printemps des Terres pour son approche à 360 ° : elle agit sur tous les types de terrains - terres agricoles cultivées ou non, terres forestières, prairies, forêts et marais -, aide les agriculteurs responsables à s’installer, à accéder au foncier, et à faire évoluer leurs pratiques vers une agriculture plus régénératrice. Elle mesure également le nombre de tonnes de CO2 séquestrées et de surface de biodiversité restaurée ou préservée et se charge de vendre des crédits carbone en privilégiant au maximum des acheteurs locaux.
Cette approche très innovante a été développée par les deux fondateurs, dont BNP Paribas suit les travaux depuis de nombreuses années déjà : Sylvain Goupille qui, après un passage chez BNP Paribas de 2005 à 2011 dans le financement en faveur de la protection de l’environnement, a lancé Althelia (devenu depuis Mirova Natural Capital), un fund manager pionnier dans la protection des forêts et des océans ; et Laurent Piermont, un expert reconnu de la biodiversité qui a été à l’origine de CDC Biodiversité, une filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations qui propose notamment à des entreprises de compenser leur impact négatif sur la biodiversité.
Pour en savoir plus, nous avons interviewé Sylvain Goupille, Directeur associé, Le Printemps des Terres
Pourquoi choisissez-vous d’acheter des terres en mauvais état ?
Nous préférons acheter des terres en mauvais état, des parcelles forestières détériorées par des maladies, des incendies ou des tempêtes et les restaurer de façon écologique car nous créons ainsi davantage d’impact positif à court-terme et de résilience à long-terme. Cela nous permet de mettre en place plus facilement des solutions d’adaptation au changement climatique.
Comment restaure-t-on des terres de façon écologique ?
Concrètement cela passe par exemple par :
- la plantation ou la restauration de haies pour des terres cultivées,
- la mise en place de l’agroforesterie, par exemple en plantant sur une terre des arbres tous les 40 mètres en alignement,
- la plantation, dans les forêts, de nouvelles essences résistantes au changement climatique, avec des cycles de croissance différents,
- la restauration de la ripisylve le long d’une rivière – c’est-à-dire la végétation qui borde un cours d’eau.
Quel est le profil des agriculteurs qui vous choisissent ?
Ce sont majoritairement des agriculteurs qui s’installent : des jeunes qui souhaitent reprendre l’affaire familiale dans le cadre d’une succession mais qui veulent passer à une agriculture écologique, ou des agriculteurs qui n’ont pas suffisamment de capitaux de lancement pour acheter des terres… Dans les prochaines années, les babyboomers agriculteurs français vont partir massivement à la retraite (près de la moitié !) et vont céder leur exploitation ; c’est une immense opportunité pour la transition écologique des territoires car les nouvelles générations veulent une agriculture responsable de moins en moins intensive.
Investissements à impact pour compte propre de BNP Paribas
Chez BNP Paribas, deux entités du Groupe, la Direction RSE et BNP Paribas Principal Investments - en charge de l’investissement pour compte propre -, sont co-responsables du déploiement d’une enveloppe de 200 millions d’euros en faveur du développement local et du climat, des actions sociales et solidaires ainsi que du capital naturel. Cela permet d’avoir en un seul guichet l’essentiel des expertises nécessaires.
Que vous apporte cette prise de participation du groupe BNP Paribas dans votre capital ?
Avoir comme partenaire un groupe financier que je considère leader en Europe pour l’investissement à impact est un atout majeur pour notre développement. La transition écologique des territoires a besoin d’acteurs financiers de référence pour massifier les actions menées à grande échelle.
« Nous travaillons main dans la main pour sélectionner les sociétés dans lesquelles nous voulons investir selon nos critères financiers et extra-financiers. Chacun apporte son expertise spécifique : transition énergétique et écologique, biodiversité, analyse financière, réseaux de contacts et partenaires, etc. »
Que pensez-vous de la collaboration avec les équipes Impact Investing du Groupe ?
C’est assez unique d’avoir affaire à une équipe d’investisseurs bicéphale, qui réunit des experts business et RSE. Ils nous challengent sur toutes les dimensions : stratégie, gouvernance, plan de développement, risques, rentabilité, solutions écologiques et biodiversité, conditions juridiques… Et le font avec beaucoup de valeur ajoutée, alors que d’autres investisseurs sont plutôt passifs ! Cela nous a fait progresser et nous sera très utile sur le long-terme.
« Nous sommes co-responsables du déploiement de cette enveloppe, ce qui permet de combiner en un seul guichet l’essentiel des expertises nécessaires. Cette équipe d’investissement s’appuie sur une quarantaine d’experts en investissement, en développement durable et en impact mais aussi plus largement sur des experts du Groupe, au service des objectifs qui ont été définis par la Direction générale ».
Photo credit : Le Printemps des Terres