Pourquoi une institution financière comme BNP Paribas participe-t-elle à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan ?
Parce que c’est crucial. On ne s’en rend pas forcément compte, mais un écosystème marin en bonne santé, c’est la clé de la subsistance de villes entières, à travers les millions d’emplois qu’il représente et la nourriture qu’il fournit. L’Océan est essentiel à la vie sur Terre, il couvre 70 % de sa surface – c’est bien pour ça que nous appelons la Terre la planète bleue – et abrite une biodiversité unique. Son rôle dans la régulation du climat est déterminant, puisqu’il absorbe 30 % des émissions mondiales de CO2. L’Océan représente également une économie colossale – estimée à près de 3 trillions de dollars ! – que l’on appelle économie bleue. Elle comprend des secteurs comme le transport maritime, les énergies marines renouvelables, la pêche, ou encore le tourisme. Or l’Océan est aujourd’hui fragilisé par trois grandes pressions causées par les activités humaines : le changement climatique, la pollution, et la surexploitation des ressources marines.
Dans ce contexte, les institutions financières et les banques ont un rôle déterminant à jouer pour financer et mettre à l’échelle les solutions qui permettront de préserver l’Océan. Pour BNP Paribas c’est une évidence : il est aujourd’hui urgent de combler le déficit de financement, estimé à 175 milliards de dollars par an d’ici 2030, pour atteindre les cibles fixées par le 14ème Objectif de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, dédié à la préservation de la vie aquatique.
C’est pour contribuer à trouver des solutions que BNP Paribas s’apprête à participer activement au BEFF et à l’UNOC, dont nous sommes sponsor officiel. Nous souhaitons écouter et partager, nos progrès mais aussi nos défis, et réaffirmer notre volonté de protéger l’Océan au côté de celles et ceux qui inventent les solutions.
Concrètement, comment BNP Paribas soutient-il l’économie bleue ?
BNP Paribas a été précurseur en publiant – dès 2019 – une position publique sur la protection de l’Océan. Aujourd’hui, nous faisons le bilan de cinq ans d’actions du Groupe en faveur de la protection de l’Océan.
Si je résume très rapidement, notre constat est double : d’abord, les solutions pour restaurer et préserver les écosystèmes marins existent, ce qui est une excellente nouvelle ; en revanche, elles sont encore trop modestes ou fragmentées pour capter les capitaux privés à grande échelle, et c’est là que nous devons intervenir pour soutenir l’économie bleue et le passage à l’échelle des solutions.
Pour contribuer à construire une économie bleue durable, nous avons donc défini trois grands axes : l’accompagnement de nos clients dans leur transition, y compris énergétique, car les aider à réduire leur bilan carbone contribue à atténuer la pression du changement climatique sur l’Océan ; le soutien aux différents projets et activités permettant d’agir de manière concrète dans les secteurs marins ; le développement d’instruments financiers innovants, qui permettent d’attirer des capitaux pour répondre aux enjeux de conservation et de restauration des espaces marins.
Le Groupe est aussi convaincu du pouvoir de l’action collective pour que les solutions soient mises à l’échelle. Dans cette optique, nous venons d’ailleurs de rejoindre la coalition « Ocean Risk and Resilience Action Alliance » (ORRAA). Cette alliance multipartite est unique en son genre : active à l’échelle mondiale, elle rassemble des acteurs internationaux de la finance et de l’assurance, des gouvernements, des scientifiques et des membres de la société civile autour de l’Océan et de sa préservation. Nous avons également signé leur initiative #BackBlueOceanFinance, soutenues par de nombreuses coalitions, dont l’objectif est d’œuvrer pour que l’Océan soit bien présent dans les stratégies de finance et d’investissement responsables.
Pourriez-vous citer quelques exemples de solutions et actions concrètes soutenues par BNP Paribas pour l’Océan ?
Il y en a beaucoup. En 2019, nous nous étions donné pour objectif d’aider nos clients du transport maritime dans la transition écologique de leur flotte à hauteur d’un milliard d’euros : cet objectif a été largement dépassé.
De manière très concrète, si on parle d’investissement direct, je peux citer le soutien par BNP Paribas Développement à la start-up française Bluefins, qui développe un système de propulsion inspiré des nageoires de baleine : elles permettent de réduire la consommation de carburant maritime de 20 % ! En matière d’innovation financière, nous avons été très fiers l’an dernier d’avoir structuré la facilité de prêt à impact « Blue Finance », qui permet de financer la gestion durable d’Aires Marine Protégées par les communautés locales dans des pays en développement. Du côté de la gestion d’actifs, BNP Paribas Asset Management propose un ETF dédié à l’économie bleue depuis 2020, ce qui permet notamment aux clients particuliers de soutenir le secteur. Et bien sûr pour les clients grandes entreprises, les institutionnels ou les souverains, il y a les « blue bonds », ou obligations bleues. BNP Paribas en a par exemple co-structuré une de 500 millions d’euros pour le Groupe Saur en 2024 : elle permettra de financer notamment des projets de collecte et de traitement des eaux usées, avant qu’elles ne soient charriées dans l’Océan.
Au-delà de nos activités commerciales, nous soutenons activement la recherche scientifique via la Fondation BNP Paribas qui depuis 2010 apporte son support à des projets de recherches scientifiques en lien avec le climat et la biodiversité, marine notamment. En janvier 2025, la Fondation a lancé un nouvel appel à projets entièrement axé sur la biodiversité marine et les écosystèmes côtiers, pour un montant total de 7 millions d’euros. Cet appel a été labélisé par l’UNESCO dans le cadre de la « Décennie de l’Océan ».
Et nos propres équipes contribuent à la recherche : on peut citer la toute dernière publication « Quantifiying biodiversity loss risk – Towards the assessment of corporate marine biodiversity footprinting » (uniquement en anglais) de notre équipe de recherche et d’analyse de données environnementales, tout juste sortie et dédiée à l’évaluation de l’empreinte marine des entreprises. Elle est en accès libre, avec pour objectif d’offrir une première vision de l’impact des activités économiques sur la biodiversité marine et, in fine, d’aider les communautés scientifique et économique à mieux cerner les enjeux du sujet.
Pour orienter nos décisions économiques et financières de manière éclairée, investir dans la recherche scientifique est un levier indispensable. En l'associant aux synergies que nous voulons créer – avec ORRAA et pendant l’UNOC et le BEFF notamment – il y a là une véritable opportunité de passer à l’échelle, pour déployer concrètement toutes ces solutions dont je n’ai partagé ici qu’un échantillon. C’est l’occasion de se montrer à la hauteur des enjeux, collectivement !
BNP Paribas, sponsor officiel de l’UNOC3 à Nice
Les différents sommets autour de l’Océan en juin ont des objectifs communs : accélérer l’action, mobiliser tous les acteurs pour protéger l’Océan et faire appel à ses ressources de manière durable. Quatre sommets ont ainsi lieu à la suite les uns des autres :
- Le One Ocean Science Congress (4-6 juin, Nice), autour de la recherche scientifique, pour renforcer les connaissances océanographiques et mieux les diffuser auprès des décideurs.
- L’Ocean Rise & Coastal Resilience Coalition (7 juin, Nice), sur l’adaptation des villes et des zones côtières – notamment des îles menacées par l’élévation du niveau de la mer.
- Le BEFF ou Blue Economy Finance Forum (7-8 juin, Monaco), sur la question du financement et du déploiement de capitaux pour conserver et exploiter de manière durable l’Océan.
- L’UNOC3, 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan (9-13 juin, Nice) marquée par des discussions stratégiques notamment autour de la ratification du Traité sur la Haute-Mer, qui vise à protéger la biodiversité au-delà des juridictions nationales. BNP Paribas en est sponsor officiel.
Découvrir le programme des événements et interventions de BNP Paribas à l'UNOC