Un gaz à effet de serre puissant, dont les émissions ne cessent d’augmenter
Les émissions de méthane ont été multipliées par 2,6 depuis la période préindustrielle. En effet, il s’agit du deuxième gaz à effet de serre émis par les activités humaines, donc anthropique, après le dioxyde de carbone (CO2), et il contribue aujourd’hui au réchauffement climatique à hauteur de 0,5 degré Celsius. D’un point de vue chimique, le méthane (CH4) est un hydrocarbure composé d’un atome de carbone lié à quatre atomes d’hydrogène. Le méthane est issu à la fois de sources naturelles et de sources anthropiques. Ce qui le caractérise est son fort pouvoir de réchauffement : selon le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), son Pouvoir de Réchauffement Global (PRG) à 100 ans est de l'ordre de 30 fois celui du CO2. Sa durée de vie, d’environ 10 ans, est en revanche bien plus courte que celle du CO2, qui peut rester des centaines d’années dans l’atmosphère. Réduire les émissions de méthane est ainsi un levier efficace à court terme pour ralentir le rythme du dérèglement climatique.
Il existe différentes sources de production de méthane :
- Le méthane thermogénique est produit sur de grandes échelles de temps, à partir de matière organique préservée de la dégradation bactérienne par l’action combinée de la pression et de la température lors de l’enfouissement des sols. On retrouve des poches de méthane dans les mines de charbon ou les nappes de pétrole. Le secteur de l’énergie contribue ainsi significativement à la création de fuites de méthane, comme c’est le cas également lors de l’extraction, la production et le transport de pétrole et gaz naturel.
- Le méthane microbien est issu de la décomposition de matière organique dans des conditions sans oxygène, c’est le cas par exemple dans certains environnements naturels comme les zones humides, dans le secteur de l’agriculture comme la riziculture et l’élevage des ruminants, ou encore du fait de la décomposition des déchets organiques dans les décharges à ciel ouvert.
- Le méthane pyrogénique est produit par la combustion incomplète de biomasse (les brûlis agricoles, les feux de forêts, etc).
Accompagner la recherche sur le méthane
La Fondation BNP Paribas soutient la recherche scientifique à travers son programme « Climate & Biodiversity Initiative » dédié à la recherche environnementale sur le climat et la biodiversité. Elle joue également un rôle de sensibilisation aux enjeux environnementaux auprès de ses parties prenantes grâce à la diffusion et la vulgarisation du savoir scientifique en organisant des conférences, des expositions et autres événements publics.
La Fondation BNP Paribas a notamment accompagné les équipes du Global Carbon Project (GCP) dans la création du Global Carbon Atlas, une plateforme en ligne qui permet d’obtenir, de visualiser et d’interpréter les données les plus récentes sur le cycle global du carbone par pays. Le GCP, créé en 2001, est un projet de recherche mondial qui vise à mobiliser la communauté scientifique dans le but d’établir une base de connaissances commune sur le climat et les émissions de gaz à effet de serre. Chaque année depuis 2006, le GCP publie le Global Carbon Budget dont l’objectif est de suivre l'évolution des émissions et des puits de carbone dans le monde ; il constitue une mesure clé des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris. Le GCP publie également le Global Methane Budget, un rapport qui fait état du bilan mondial des émissions de méthane. La dernière publication datant de juin 2024 est alarmante, indiquant que les activités humaines sont responsables des deux tiers des émissions mondiales de méthane et que ces émissions sont en augmentation.
« La concentration de méthane dans l’atmosphère a été multipliée par 2,6 depuis l’ère préindustrielle. Les émissions ont augmenté de 20% en vingt ans. Les activités humaines sont responsables de deux tiers des émissions. Parmi elles, l’agriculture (élevage et riziculture) est la plus importante, suivie de près par le secteur des énergies fossiles. Mais ces dernières années, les émissions en lien avec le secteur des déchets ont fortement augmenté. »
L’intérêt de ce partenariat pour BNP Paribas ? Mieux comprendre l’empreinte méthane, grâce à une technologie de pointe et l’élaboration de mesures précises afin d’accompagner ses clients corporate dans leurs stratégies de réduction de leurs émissions et contribuer au corpus de connaissances et de recherches sur la quantification des émissions de méthane. Une étude de faisabilité dédiée au méthane est ainsi menée au sein de la Direction de l’Engagement d’entreprise du Groupe. Pour la réaliser, les data scientists de l’équipe Climate Analytics & Alignment s’appuient, entre autres solutions, sur les données de Kayrros et utilisent des techniques de modélisation, dont l’analyse de données géospatiales afin de tester des métriques de performance climatique plus précises au niveau du portefeuille. Ces travaux font partie de l’engagement de BNP Paribas de contribuer au développement d’outils et de méthodologies open-source pour la mesure d’alignement climatique des portefeuilles de financements.