Qui est Médecins Sans Frontières ?
Médecins Sans Frontières est une association médicale humanitaire créée en 1971 par des médecins et des journalistes. Son action s’étend aujourd’hui dans 34 pays, portée par nos 8 759 salariés (dont 7 562 employés nationaux des pays où nous intervenons), apportant une assistance médicale aux personnes dont la vie ou la santé est menacée.
L’origine d’une crise peut être une catastrophe naturelle, une épidémie… mais dans 57% de nos interventions, il s’agit d’un conflit armé. Ainsi en 1999, l’action de Médecins Sans Frontières a été récompensée d’un Prix Nobel de la Paix. Nous intervenons aussi lors de situations d’exclusion des soins.
Pour remplir nos missions, nous avons développé une double expertise : médicale bien sûr, avec un personnel très qualifié et impliqué sur la durée, mais aussi logistique.
Et pour améliorer toujours la médecine humanitaire, nous accordons une grande importance à la recherche et à l’innovation, via des programmes de R&D. Par exemple, nous travaillons actuellement à un projet de laboratoire d’analyses médicales transportable, qui nous aiderait à mieux combattre sur le terrain l’antibio-résistance : un enjeu considéré comme majeur par l’OMS.
Enfin, Médecins Sans Frontières est une association totalement indépendante, sans aucun rattachement politique, militaire ou religieux. Cette indépendance essentielle, qui nous permet d’intervenir en toute impartialité sur toute situation, est permise par notre financement : 96% de nos ressources sont d’origine privée.
Le 19 août prochain se déroule la Journée Mondiale de l’Aide Humanitaire : qu’est ce que cela représente pour vous ?
Nous n’avons prévu aucune action spécifique : l’aide humanitaire, nous la vivons au quotidien, chaque jour !Mais une telle journée permet de mettre en lumière l’ampleur des besoins en matière d’aide humanitaire et le travail des ONG, et de sensibiliser le public aux crises silencieuses, oubliées des médias, comme celle qui touche actuellement le nord du Nigeria. Nous y avons découvert une situation alarmante en juin dernier, dans l’Etat de Borno*.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance estime que 250 000 enfants y souffrent de malnutrition sévère, 50 000 sont en danger de mort s’ils ne sont pas pris en charge. Et pourtant cette crise, non relayée par les médias, est totalement méconnue par le public.
Quels ont été vos principaux engagements en 2015 ? Et en 2016 ?
2015 a été une année marquée par les urgences:
- le séisme au Népal,
- les réfugiés en Europe – nous sommes présents sur tout le parcours des réfugiés, en Grèce, en Serbie, en Slovénie, en Hongrie et en France,
- les populations déplacées par les conflits, en particulier en Syrie et au Yémen,
- Et bien sûr les actions de fond déployées sur le terrain au Soudan du Sud, au Liberia…
En 2016, nous avons renforcé notre action au Soudan du Sud et au Nigeria sur le désastre sanitaire que j’évoquais précédemment. Et malheureusement, 2016 est aussi marquée par une baisse de nos ressources, liée à la moindre médiatisation des crises.
Vous êtes soutenu par le fonds Urgence & Développement de BNP Paribas. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Le partenariat avec le fonds Urgence & Développement est un soutien précieux financièrement. Mais il a aussi pour nous une valeur très particulière, pour différentes raisons :
- sa capacité à collecter rapidement des fonds en cas de crise est un réel atout.
- ce partenariat est pour nous une réelle marque de confiance, et nous avons noué avec les gestionnaires du fonds une relation d’une grande qualité.
- le fonds a été créé à la demande des salariés de BNP Paribas : cela illustre leur volonté d’agir, une marque positive et encourageante.
- l’abondement versé par BNP Paribas est un levier incitatif et un message fort de l’entreprise.
Nous saluons très sincèrement le fonctionnement exemplaire du fonds Urgence & Développement et ses collaborateurs qui sont mobilisés à nos côtés.
Les collectes du fonds Urgence & Développement sont reversées aux 3 associations partenaires du fonds en fonction de leur présence sur le terrain. Avez-vous des contacts ou actions communes avec les autres ?
Nous intervenons souvent sur les mêmes crises, ce qui implique de nous concerter, mais chacun agit avec ses spécificités et ses compétences propres. Nous sommes complémentaires !
chacun agit avec ses spécificités et ses compétences propres mais Nous sommes complémentaires
Crédits Photo : (c)Juan Carlos Tomasi et (c)Yann Libessart pour MSF
Que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle journée mondiale ? Et pour cette année 2016 ?
Nous aimerions bien sûr pouvoir constater une amélioration de la situation sur nos terrains d’intervention, comme au Nigeria et pour les réfugiés en Europe. Nous avons aussi besoin d’un engagement fort et constant de la société civile, même lorsque la couverture médiatique est moindre.
Les particuliers peuvent faire des dons réguliers. C’est la régularité des dons qui nous nous permet de disposer de moyens d’action rapide dès le déclenchement d’une crise et de pérenniser notre action.
Les entreprises, elles, peuvent nouer avec nous une collaboration pluriannuelle, associant dons financiers et échanges d’expertises : de tels partenariats sont vraiment porteurs de sens ; nous avons tous à y gagner!
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