Financer le social et le vert : l’impact positif de l'ISR

Que recouvre votre fonction ?

Je suis en charge du développement commercial et des services d’investissements et d’épargne pour la gestion d’actifs auprès de clients particuliers et distributeurs. Les enjeux de ce métier : nous assurer que l’épargne des particuliers est bien gérée, que notre offre répond à leurs besoins ainsi qu’aux évolutions des marchés. 

Comment concilier finance et enjeux sociétaux et environnementaux ?

Cela nécessite à la fois une approche structurée au sein de notre gestion ISR, pour bâtir une offre de produits intégrant les principes ISR, et une équipe d’experts dédiés, qui définissent notre méthodologie et réalisent l’analyse ESG (Environnementale Sociale et de Gouvernance).

L’analyse ESG vise à identifier les entreprises aux meilleures pratiques environnementales, sociales et de gouvernance, et celles qui apportent des solutions aux enjeux sociaux et environnementaux : investir dans ces dernières permet de financer l’économie verte et l’économie sociale.

Qu’est-ce que l’ISR ? 

L’ISR est l’application du concept de développement durable aux placements financiers. Alors, parallèlement à la recherche de performance financière, la gestion ISR vise à générer une valeur ajoutée sociale et/ou environnementale. 

Cela implique d’évaluer et de sélectionner des actifs en prenant en compte des critères nouveaux comme l’impact direct ou indirect de l’activité de l’entreprise sur l’environnement, sur ses employés, clients, fournisseurs…

L’ISR propose deux approches, complémentaires et pouvant être combinées :

1. le Best-In-Class qui sélectionne, par secteur d’activité, les entreprises présentant les meilleures pratiques sur le plan social (créations d’emplois, gestion des ressources humaines) ou environnemental (lutte contre le changement climatique, économies d’énergie, protection de l’environnement), ou encore respectant des principes de gouvernance d’entreprise (indépendance du conseil d’administration, respect du droit des actionnaires). 
2. l’approche  thématique en revanche se focalise sur des secteurs ou thèmes spécifiques qui sont par exemple environnementaux (économies d’énergie, énergies renouvelables, gestion de l’eau et dépollution, traitement et recyclage des déchets) ou sociales (produits et services dédiés aux populations défavorisées, protection de la santé, éducation, lutte contre la pauvreté, commerce équitable…). 

Enfin, les fonds ISR peuvent revêtir une dimension liée à la spécificité des investissements. Par exemple les fonds  ISR « solidaires »  investissent 5 à 10 % de leurs actifs dans des entreprises sociales ou solidaires, ou des projets d’économie solidaire.

L’ISR concerne-t-il essentiellement les clients institutionnels ?

C’était le cas à l’origine, avec l’approche Best In Class : les institutionnels pouvait ainsi aligner leurs placements sur leurs valeurs. 

Mais depuis quelques années, via l’approche thématique, l’ISR séduit les particuliers. Les fonds ISR liés à des enjeux concrets (tels que l’accès à l’eau, la santé, l’alimentation…) donnent du sens à leur épargne. 

Ainsi chez BNP Paribas Investment Partners, près de 60 % de nos encours ISR sont détenus par des particuliers et ces fonds ont été les principaux récepteurs d’épargne l’an dernier. L’épargne salariale fait aussi la part belle à l’ISR et à la finance solidaire dont elle est un distributeur clé. 

Pourquoi insister sur la notion d’«investissement», et comment mesurer son impact réel ?

En effet, il s’agit d’investissement financier : nous effectuons notre métier d’asset manager avec rigueur, en combinant analyse du risque et perspective de rendement. Et nous en attendons un retour sur investissement. 

Mais ces investissements apportent, à long terme, des solutions concrètes aux enjeux environnementaux et sociaux. Par exemple ? En favorisant les secteurs les moins consommateurs d’énergie et les énergies alternatives, ils contribuent au financement de la transition énergétique !

Leur impact se mesure avec des indicateurs extra financiers, mis à la disposition de nos clients : comme l’empreinte carbone (lien inactif) d’un portefeuille et les niveaux de création d’emploi, ou encore l’indépendance des conseils d’administration des valeurs en portefeuille par exemple.

Pourquoi dites-vous qu’il faut « oser » investir dans le social et le vert ?

Il faut oublier les préjugés ! L’ISR n’est pas réservé aux institutionnels, ne concerne pas uniquement la gestion d’actions,  n’implique pas de renoncer à la performance financière…

C’est un investissement comparable aux autres,  pratiqué avec la même vigilance, et l’analyse ESG permet même d’identifier certains risques spécifiques, qui pourraient à moyen ou long terme impacter l’activité de l’entreprise. 

L’ISR permet aussi d’identifier des opportunités dans des secteurs d’activité, dans des entreprises dont les nouveaux produits et services ou process de fabrication, créent de la valeur additionnelle. 

Comment BNP Paribas Investment Partners promeut-il l’investissement vert et social auprès de ses différentes cibles ?

Nous déployons une approche spécifique à chaque clientèle :

1. Une relation de proximité et une capacité à proposer à nos clients institutionnels des solutions sur mesure adaptées en fonction des contraintes de leurs portefeuilles d’investissement
2. Une approche pédagogique auprès des clients particuliers, et conseillers bancaires, pour qu’ils appréhendent mieux la thématique et l’offre de produits, ainsi que la conception de produits spécifiques, compréhensibles et porteur de sens.

Sur l’approche thématique, certains de nos produits connaissent un succès important auprès de nos clients : BNP Paribas Aqua sur le thème de l’eau, BNP Paribas Développement Humain (thématique sociale), BNP Paribas Immobilier Responsable, ou le dernier né de notre gamme, PARVEST SMaRT FOOD, un fonds innovant qui investit sur toute la chaine de valeur alimentaire durable.  …