Tout le monde doit respecter les Droits de l’Homme, pourquoi cette Déclaration ?
Au-delà du respect des lois, les organisations internationales comme les Nations Unies demandent aux entreprises de s’engager réellement. C’est compliqué de contrôler des activités multiples et des chaînes d’approvisionnement internationales, mais cette démarche nous semblait indissociable de notre responsabilité sociale et environnementale. Nous l’avons déclinée dans quatre domaines : les clients individuels, les collaborateurs, les fournisseurs et, le plus complexe, les activités que nous finançons (clients entreprises).
“ l’outil le plus efficace est la sensibilisation de nos collaborateurs : mieux ils comprennent les enjeux des Droits de l’Homme pour le Groupe, mieux ils peuvent agir ”
Responsable des relations avec les parties prenantes et du sujet Droits de l’Homme
Car vous financez tous les secteurs de l’économie !
Tout à fait. Nous devons prévenir les risques de violation des droits de l’Homme chez les clients que nous finançons, c’est-à-dire dans leurs écosystèmes : personnel, fournisseurs, communautés locales…
Parvenez-vous à tout mettre sous contrôle ?
Le risque zéro n’existe pas, nous en sommes bien conscients ; pour autant, de nombreux process sont en place pour limiter ce risque. Par exemple, pour une dizaine de secteurs sensibles comme la défense, l’extraction minière ou encore l’agriculture, nos équipes doivent évaluer un certain nombre de critères liés aux Droits de l’Homme (accaparement des terres, déplacement de populations, santé, travail des enfants…) avant de financer un projet, voire avant d’entrer en relation avec un prospect. Nous disposons aussi d’outils de veille pour nos clients : si nous identifions un risque, nous exerçons notre effet de levier sur l’entreprise cliente en commençant par dialoguer avec elle sur le sujet identifié. Mais l’outil le plus efficace est la sensibilisation de nos collaborateurs : mieux ils comprennent les enjeux des Droits de l’Homme pour le Groupe, mieux ils peuvent agir.
Un exemple ?
En Asie, nous avons été alertés par des équipes locales qui avaient vu des articles de presse accusant un de nos clients de travailler avec des fournisseurs ayant recours à du travail forcé. Nous avons engagé un dialogue avec le client, qui n’a pas abouti, et nous avons gelé ses lignes de crédit.
Belle réactivité. Quant à vos clients individuels, comment se traduit pour eux votre engagement en faveur des Droits de l’Homme ?
A travers un certain nombre de droits fondamentaux tels que la protection des données personnelles : près de 36 000 collaborateurs du Groupe ont suivi en 2015 une formation dédiée, et ce sujet est repris dans le Code de Conduite du Groupe, associé à une formation obligatoire pour tous les salariés. Un autre sujet est l’exclusion bancaire : si nos produits sont inaccessibles pour une partie de la population, alors nous limitons sa perspective de développement économique. Nous avons ainsi créé une offre de microfinance dans les pays en voie de développement qui bénéficie déjà à 250 000 personnes dans le monde. Les problématiques sont différentes dans les pays occidentaux : nous avons par exemple amélioré l’accès à l’assurance en France des populations ayant un risque aggravé de santé en affinant la tarification selon la pathologie, compte tenu des progrès de la médecine ou du suivi médical ; depuis 2008, des améliorations de tarifs ont été proposées aux personnes souffrant de 6 pathologies.
Y a-t-il d’autres actions dont vous souhaitez nous parler ?
Et bien, les deux autres volets de notre démarche : la protection des collaborateurs et l’évaluation des risques chez nos fournisseurs. Nous suivons la situation de nos salariés à travers des questionnaires annuels détaillés, et sommes particulièrement attentifs aux sujets de diversité. Pour ce qui est de la sélection de nos fournisseurs, nous intégrons des questions relatives à leur politique Droits de l’Homme.