Tribune de Frédéric Janbon dans l'Opinion du 30 novembre
"Chez BNP Paribas Asset Management, nous croyons en un modèle de croissance économique à faible teneur en carbone, responsable et inclusif, indispensable pour délivrer des retours durables à long terme sur les investissements que nous confient nos clients. Depuis 2011, nous appliquons des critères ESG (environnementaux, social, gouvernance) à tous nos fonds ouverts, au travers de politiques sectorielles et de l’exclusion des entreprises en violation du Pacte mondial des Nations Unies. A partir de 2020, tous nos processus d’investissement intégreront des critères ESG précis et démontrables.
Les nouveaux défis mondiaux tels que le réchauffement climatique, l’accroissement des inégalités sociales, l’épuisement des ressources naturelles et la destruction de la biodiversité peuvent avoir un impact sévère sur la performance des entreprises. Celles qui s’adaptent le mieux aux grands bouleversements de notre siècle constituent autant d’opportunités d’investissement.
Notre rôle en tant qu’investisseur est d’évaluer si les entreprises maîtrisent ces risques et si elles savent tirer parti des opportunités de marché qui se créent. Réaliser une telle analyse nécessite des informations fiables et exhaustives de la part des entreprises. Pendant les négociations de l’Accord de Paris lors de la COP21 en 2015, nous nous sommes engagés à aligner nos investissements sur l’objectif d’un réchauffement climatique limité à 2 °C. Pour ce faire, nous avons entrepris de mesurer et publier l’empreinte carbone de nos portefeuilles.
A partir de 2020, tous nos processus d’investissement intégreront des critères ESG précis et démontrables.
“ Afin d’encourager les entreprises à améliorer leur transparence, nous disposons de deux outils : le vote en assemblée générale et l’engagement actionnarial.
Administrateur-directeur général de BNP Paribas Asset Management Holding
Réchauffement climatique
L’empreinte est une information importante mais insuffisante pour analyser l’exposition de nos investissements aux risques liés au réchauffement climatique. C’est une photo du passé. Nous devons passer à une analyse prospective. Pour ce faire, il est nécessaire que les entreprises dans lesquelles nous investissons nous fournissent des éléments pour l’évaluation du risque, comme leurs objectifs futurs d’intensité carbone, ainsi que leur stratégie visant à aligner leur activité sur l’objectif de l’Accord de Paris.
NOUS PRIVILÉGIONS L’ENGAGEMENT ET LE DIALOGUE À L’EXCLUSION, QUI NE PERMET PAS DE FAIRE ÉVOLUER LES PRATIQUES.
Or, sur les vingt principaux producteurs d’électricité dans le monde, seuls six communiquent sur un objectif d’intensité carbone à horizon 2030. Parmi les producteurs de pétrole et de gaz, seuls trois ont des objectifs en matière de contenu carbone de l’énergie produite prenant en compte l’ensemble de leur chaîne de valeur. Afin d’encourager les entreprises à améliorer leur transparence, nous disposons de deux outils : le vote en assemblée générale et l’engagement actionnarial.
Nous avons modifié notre politique de vote, pour pouvoir nous abstenir d’approuver les comptes des entreprises qui ne communiquent pas leur empreinte carbone, leur stratégie 2°C ou qui refusent le dialogue sur l’impact de leur activité sur le réchauffement climatique. Nous privilégions l’engagement et le dialogue à l’exclusion, qui ne permet pas de faire évoluer les pratiques. Notre ambition est d’accompagner cette nécessaire mutation vers un monde bas carbone, gage d’une croissance plus durable et inclusive. Pour cela, nous nous focalisons sur trois domaines, qui nous paraissent indissociables d’une telle croissance : la transition énergétique, la préservation de l’environnement et l’égalité sociale."
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