Soutenir l'inclusion financière au Luxembourg
Si la microfinance est née pour faciliter la création de petites entreprises dans les pays émergents, elle s’est depuis développée dans les économies dites « matures » pour venir en aide aux populations défavorisées. Dans un pays comme le Luxembourg, son objectif est de favoriser l’inclusion financière et sociale en encourageant et accompagnant les projets entrepreneuriaux. Les bénéficiaires sont le plus souvent des personnes en situation précaire ou sans emploi, ou des jeunes sans apport financier ni expérience.
C’est dans cette optique que BGL BNP Paribas (lien inactif), filiale Luxembourgeoise du Groupe, a créé en 2016 Microlux, la première institution de microfinance (IMF) pour le Luxembourg en partenariat avec l'ADA (Appui au Développement Autonome), l'ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique) et le FEI (Fonds Européen d'Investissement). BGL BNP Paribas en est l'actionnaire majoritaire (à 83 %) et un accord de garantie permettant le remboursement d’une partie des microcrédits impayés a été signé avec le FEI.
Microlux accompagne et finance la création ou le développement d'activités indépendantes de clients individuels ou entreprises sociales n'ayant pas accès au système bancaire classique. Aujourd’hui, 55 % des clients de Microlux sont bénéficiaires de minimas sociaux : le retour à l’emploi salarié est en effet souvent difficile et la création d’entreprise apparaît comme une voie pour retrouver le chemin de l’autonomie. En 2017, l’IMF a accueilli au total 180 personnes qui se sont présentées avec une idée entrepreneuriale mais ne savaient pas comment la mettre en œuvre.
Le Luxembourg s’engage en faveur de l’entrepreneuriat social
BGL BNP Paribas (lien inactif) déploie une offre financière et non-financière spécifique dédiée aux entreprises sociales pour leur offrir des outils de financements adaptés à leurs besoins et à leur modèle économique particulier. En 2017, la filiale a ainsi financé 10 entrepreneurs sociaux pour une enveloppe globale de 5,7 millions d’euros de crédit. Elle organise également des événements permettant aux entrepreneurs sociaux d'entrer en contact avec les autres acteurs du secteur et de son écosystème, et propose aux start-up sociales les plus prometteuses un programme d’incubation dans le Lux Future Lab.
Microlux, toujours plus de projets et d’ambition
École de danse à Luxembourg-ville, épicerie africaine à Esch-sur-Alzette, boutique de cakes design à Dudelange… Les projets développés dans le pays avec l'aide de Microlux sont variés. 38 % de microcrédits accordés financent des projets dans le secteur de la restauration, devant celui des services (21 %), du commerce (21 %) et des transports (10 %). En 2017, les bénéficiaires de ces microcrédits (12 500 euros en moyenne) étaient de 14 nationalités différentes.
Hatm Almshaal, réfugié Syrien, a par exemple bénéficié d'un microcrédit ainsi que de l’aide de Touchpoints, partenaire de microlux dans l'accompagnement des entrepreneurs réfugiés pour créer sa société de services de jardinage. M. Almshaal emploie aujourd’hui d’autres réfugiés, contribuant à leur intégration au Luxembourg.
Fournir un accompagnement sur-mesure sur un territoire élargi
Microlux propose 3 types de crédits : un microcrédit d’un montant maximum de 15 000 euros, un prêt « micro + » pour les activités qui ont déjà débuté (d’un montant maximum de 20 000 euros) et un prêt dédié à l’entrepreneuriat social (d’un montant maximum de 25 000 euros). Au-delà de l’aide financière, Microlux souhaite offrir un soutien spécifique aux entrepreneurs sociaux, ce qui constitue une nouveauté par rapport à l'offre existante des IMF dans d’autres pays européens. L'accompagnement gratuit est un soutien durant la procédure de création de l’activité ou durant son développement. Il peut prendre plusieurs formes : coaching et suivi personnalisé, encadrement et formations assurées par des équipes de bénévoles qui peuvent par exemple fournir une aide dans l’élaboration d’un business plan, dans l’obtention d’une autorisation commerciale ou dans les décisions juridiques.
À long terme, BGL BNP Paribas souhaite permettre à Microlux de relever les défis de la microfinance dans la « Grande Région », un espace de coopération territoriale (GECT) rassemblé autour du Grand-Duché de Luxembourg et composé de territoires allemands, français et belges. L’ouverture vers les régions frontalières semble se concrétiser avec l’annonce d’une permanence au début de l’année prochaine à Arlon. BGL BNP Paribas s'investit aussi à l'international via son fond LMDF (Luxembourg Microfinance and Development Fund) qui soutient les institutions de microfinance émergentes à forte dimension sociale dans les pays en voie de développement.
La Microfinance chez BNP Paribas : une stratégie internationale
Les projets de microfinance de BNP Paribas sont totalement intégrés à la démarche RSE du Groupe. Ils permettent aux personnes défavorisées d’accéder au crédit hors du système bancaire traditionnel et de financer des projets entrepreneuriaux susceptibles de transformer leurs vies. Le Groupe soutient ainsi indirectement 289 000 bénéficiaires de microcrédit dans 17 pays émergents ou matures, avec des types de financement adaptés aux contextes économiques nationaux. En 2017, le refinancement d’Institutions de Microfinance chez BNP Paribas représentait 277 M d’euros d’encours.
Photos: header © Eryca Mendes et son associée Gertrudes Federico