Quel a été votre parcours, jusqu'à la création d'Otherwise ?
Ingénieur de formation, j’ai débuté ma carrière dans un environnement semblable à celui des startup puisque j’ai participé au démarrage d’un fonds d’investissement. J’ai ensuite travaillé chez Areva, dont je suis devenu directeur de la stratégie et pour qui j’ai mis en place un programme d’innovation. Mais après 6 ans, j’ai souhaité créer une startup. Un choix que je n’ai jamais regretté : créer une entreprise nécessite de s’investir énormément sur un plan personnel, mais c’est aussi très gratifiant !
Alors que je réfléchissais à la manière de réunir l’assurance et l’économie collaborative, j’ai rencontré Cécile Merine, directeur des opérations, du marketing et du développement produits dans une grande compagnie d’assurance. Ayant accumulé une expertise à la fois technique et business, elle avait envie d’apporter de l’innovation dans le monde de l’assurance, et a souhaité partager l’aventure. Enfin, Aymeric Augustin a rejoint l’équipe : ingénieur lui aussi, il avait déjà une grande expérience du développement. Il avait créé les systèmes d’information d’Autolib et poursuivi comme directeur technique d’Oscaro. C’est aujourd’hui notre CTO.
Le concept d’Otherwise, tel qu’il existe aujourd’hui, est le fruit de nos réflexions communes.
Quelle est cette idée au coeur d'Otherwise aujourd'hui ?
C’est plus une promesse : celle d’une assurance qui rembourse les sinistres, mais aussi une part de la prime d’assurance, grâce à un système collaboratif, reposant sur une logique peer-to-peer.
Otherwise, en tant que courtier en assurances, proposera une souscription individuelle, au tarif habituel. L’assuré choisira son contrat, mais aussi un groupe d’assurés qui lui ressemblent, qu’il rejoindra. Toutes les primes des assurés d’un même groupe, soit une centaine de personnes, seront groupées. Une partie de ce montant, versée à l’assureur et le solde constitue un « pot commun ». Le pot commun est utilisé pour régler les petits sinistres. En cas de gros sinistre, ou si le pot commun est épuisé, c’est l’assureur qui prend le relais. Et les sommes restant dans le pot commun en fin d’année sont redistribués entre les assurés du groupe, au prorata de leur prime.
Ainsi, avec une prime identique à celle demandée par l’assureur, l’assuré pourra récupérer jusqu’à 50 % du montant qu’il a versé. La relation à l’assurance est aussi modifiée car l’assuré est responsabilisé, par un intérêt économique direct et par une émulation sociale au sein du groupe. Tout cela sera réalisé dans une totale transparence : chaque assuré connaîtra le nombre de sinistres et leur coût au sein de son groupe.
Comment avez-vous connu et intégré le FinTech Accelerator de L'Atelier BNP Paribas ?
Par notre « réseau » amical, alors que nous cherchions un incubateur. Nous avons hésité à présenter notre projet, car l’accélérateur disait chercher des projets plus matures, et Otherwise n’existait que depuis peu. Mais nous avions atteint une grande maturité dans notre réflexion, et notre concept a convaincu le jury.
Qu'attendiez-vous particulièrement de votre passage au sein du FinTech Accelerator ?
D’abord, une immersion dans un groupe de startup, évoluant dans un environnement proche du nôtre mais sans aucun enjeu concurrentiel. Ensuite bien sûr, le coaching des experts de L’Atelier BNP Paribas, dans de nombreux domaines différents. Enfin, la rencontre avec les experts métiers de BNP Paribas Cardif et l’opportunité de nouer un jour un partenariat avec eux !
l'accélérateur est allé au-delà de nos attentes.
“ La relation à l’assurance est aussi modifiée car l’assuré est responsabilisé, par un intérêt économique direct et par une émulation sociale au sein du groupe. ”
Ces attentes ont-elles été comblées ?
Nous sommes toujours en discussion sur l’opportunité d’un tel partenariat. Pour le reste, l’accélérateur a tout à fait rempli nos attentes. Nous avons pu poser d’innombrables questions aux équipes de BNP Paribas Cardif, notre concept s’est affiné. Enfin, notre sélection par le FinTech Accelerator de l’Atelier BNP Paribas a accru notre crédibilité.
Aujourd’hui, nous travaillons à une levée de fonds, qui nous permettra de renforcer l’équipe par des recrutements… Et surtout, dans quelques semaines, lancer notre service, sur un type de produit d’abord, puis ensuite enrichir notre offre. Nous allons enfin tester l’appétence du grand public à notre produit : un verdict que nous attendons avec humilité.
Quel conseil donneriez-vous à une start-up postulant à une prochaine saison du FinTech Accelerator ?
D’abord, il faut être très clair sur ses objectifs, pour ne pas perdre de temps : le programme est court, pas question de se disperser. Il y a tant à faire et à apprendre pendant ces 4 mois !
Otherwise.fr
Otherwise.frOtherwise invente la couverture collaborative et solidaire, l'assurance de payer le prix juste.