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Jacques de Fouchier (1911-1997) et l’art d’entreprendre

Publié le 24.02.2016

Né en 1911, reçu à l’Inspection des finances en 1934, Jacques de Fouchier est mobilisé en 1939. Au printemps 1943, il rejoint l’armée d’Afrique du Nord et se distingue particulièrement pendant la campagne d’Italie. À la fin de l’année 1944, il est nommé directeur adjoint des Relations économiques extérieures, sous le Gouvernement provisoire.

L’aventure visionnaire de la Compagnie bancaire

En 1953, il lance Cetelem (Crédit à l’équipement électroménager) qui est une des entreprises françaises les plus présentes dans la vie des Français. En effet, après la Seconde Guerre mondiale, les besoins d’équipement sont grands, mais les magasins ne peuvent pas « faire crédit » et les pouvoirs publics ne souhaitent pas favoriser la consommation au détriment du financement de l’industrie. Profitant d’une évolution réglementaire, Jacques de Fouchier met alors en place un nouveau modèle économique de crédit en magasin, qui instaure une relation tripartite entre le consommateur, le distributeur et Cetelem.

Dans la même ligne novatrice, il multiplie les initiatives pour développer le crédit immobilier, à la consommation, à l’équipement : UCB et SINVIM pour le financement du logement et l’immobilier, Locabail pour le leasing, SEGECE pour la distribution. En 1959, ces entités sont regroupées au sein de la Compagnie bancaire.

La période Paribas

Désigné comme successeur de Jean Reyre à la tête de la Banque de Paris et des Pays-Bas, Jacques de Fouchier en devient vice-président en 1966 puis président en 1969. Une de ses priorités est de développer les fonds propres et la taille de la banque en France : un rapprochement progressif avec la Compagnie bancaire est mis en place et Paribas en devient le principal actionnaire. Enfin, il lance le Groupe sur la voie de l’internationalisation. Paribas s’implante ainsi à Tokyo, dans les pays producteurs de pétrole du Golfe arabo-persique, en Allemagne, dans le bassin méditerranéen et en Afrique (Maroc, Gabon).

Une envergure peu commune

Jacques de Fouchier quitte ses fonctions en 1978. Au-delà du cercle de la Compagnie bancaire et de Paribas, il est très influent dans le monde de la finance et de la politique : il siège à de nombreux conseils (Crédit national, Crédit foncier de France, Gervais Danone, Schlumberger, Xerox, Thomson-Brandt, Compagnie française des pétroles, etc…) et préside notamment la Fondation pour la recherche médicale.
Passionné d’écriture, il écrit ses mémoires et fonde le Prix Jacques de Fouchier à l’Académie française, pour distinguer un auteur qui n’appartient pas aux professions littéraires.

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