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Comment la technologie révolutionne le conseil en investissements financiers pour les particuliers

Renaud Dumora
Renaud Dumora
Directeur Général Adjoint du groupe BNP Paribas, Responsable du pôle Investment & Protection Services (IPS) et Président de BNP Paribas Cardif
Publié le 25.06.2025

Contexte économique mouvant, complexité grandissante des réglementations en matière de placements financiers, difficultés pour les clients à se former aux évolutions constantes : le choix d’investissements en fonction de la situation de chacun n’est guère aisé. Mais la technologie change la donne.

Les 6 obstacles qui peuvent générer des habitudes d’épargne frileuses 

Les habitudes d’épargne des ménages européens, en particulier en France, se caractérisent par une préférence pour les placements sûrs et liquides, tels que les dépôts bancaires et les comptes d’épargne réglementés. Cette tendance, influencée par les différences culturelles, les structures de marché et les politiques fiscales, persiste malgré l’érosion de la valeur due à une inflation élevée.

Plusieurs obstacles semblent contribuer à cette situation : 

  • Un manque de connaissances en matière de finance et d’investissement, avec un apprentissage limité sur ces sujets dans les écoles
  • Des règles fiscales et réglementaires complexes et volatiles  
  • Une mauvaise compréhension des risques liés à l’investissement
  • Des industries encombrées de jargon et d’acronymes qui découragent l’engagement  
  • Une communication avec les clients rendue parfois trop complexe par les obligations réglementaires 
  • La diversité et la complexité des produits financiers et des solutions d’investissement.  

Favoriser des comportements d’investissement plus dynamiques : l’apport de la technologie 

Comment surmonter ces obstacles et encourager des comportements d’investissement plus dynamiques ?

Pour relever ces défis, la technologie offre de plus en plus de solutions pour soutenir et rassurer les investisseurs potentiels : 

  • Des modules pédagogiques sous différents formats (vidéos, gamification, podcasts, contenu académique) visant à améliorer la compréhension de la finance. 
  • Des interactions simples et régulières sur des sujets liés à la finance et à l’investissement par l’intermédiaire d’assistants en ligne, souvent dotés d’une intelligence artificielle. 
  • Des simulations et des projections financières en temps réel pour aider à comprendre les risques, comparer les solutions et se forger des convictions. 
  • Une sélection optimale de solutions d’investissement adaptées aux besoins spécifiques du client, en tenant compte de sa situation personnelle et de ses objectifs, grâce à l’appui de la technologie. 

Les nouveaux outils peuvent également transposer les préférences des clients en stratégies d’investissement personnalisées, alignées sur leurs objectifs et leurs convictions. Ainsi, les clients pourront prochainement raconter leur situation et leurs besoins avec leurs propres mots, et l’IA, et en particulier les LLM (Large Language Model), aideront les banques à proposer aux clients des solutions qui correspondent le mieux à ces besoins. En collectant des informations pertinentes à partir de différentes sources, les applications basées sur l’IA permettront de mieux comprendre la situation, les préférences, les objectifs et les projets de chaque client, ce qui enrichira les discussions avec les conseillers financiers. Cela permettra d’améliorer les processus de prise de décision et les capacités de comparaison à partir d’un vaste univers de possibilités d’investissement. L’IA pourrait favoriser la concurrence entre les acteurs plus rapidement que ne pourrait le faire n’importe quelle réglementation.

L’intégration de la technologie devrait grandement faciliter l’accès des ménages aux investissements financiers et rendre plus pertinentes les solutions financières proposées. Tout cela implique cependant que les citoyens acceptent ces nouvelles technologies, ce qui ne pourra se faire qu’avec une vigilance accrue sur la sécurité des données et les risques liés aux modèles d’intelligence artificielle (les risques de biais, notamment) - une vigilance déjà bien établie dans les banques européennes et renforcée par des réglementations telles que l’AI Act. Le rôle du conseiller humain reste central pour apporter un éclairage professionnel sur un sujet personnel et crucial pour chacun. 

"La technologie offre des moyens très puissants pour développer l’éducation financière et simplifier les décisions d’investissement pour les clients particuliers européens. Utilisons-la pour le mieux !"

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