BNP Paribas Wealth Management – AGRIFRANCE publie sa note de conjoncture annuelle sur le marché du foncier rural français en 2024

AGRIFRANCE - département spécialisé de BNP Paribas Wealth Management – dresse un état des lieux du marché du foncier rural français sur fond de tensions économiques et de renouvellement des générations. 

« En France, et plus globalement en Europe, l’agriculture, la viticulture et la forêt sont aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre la baisse des marchés, un contexte économique incertain et la question de la transmission des exploitations agricoles ou viticoles, les investisseurs en quête de placements alternatifs ont tout intérêt à suivre l’évolution de ces marchés. Avec une vision stratégique et une approche à long terme, de nouvelles opportunités sont à saisir. Les fondamentaux sont solides : un besoin d’approvisionnement et de sécurité alimentaire et non alimentaire croissant, un intérêt renforcé pour la souveraineté agricole et une demande sociétale accrue pour des pratiques respectueuses de l’environnement », déclare Benoît Léchenault, Directeur d’AGRIFRANCE, « S’il est bien choisi, le foncier rural représente un actif stratégique dans la construction d’un patrimoine diversifié et reste un excellent support de transmission pour les générations à venir. »

Marché agricole

• La France est la première puissance agricole européenne avec une production agricole de 89,3 milliards d’euros en 2024, ce qui représente 17 % de la production agricole européenne en valeur.
• Les prix du foncier ont connu une hausse modérée sur dix ans avec une hausse de 1,2 % par an en moyenne.
• Par rapport à 2023 et comme en 2022, le prix des terres céréalières baisse de 1,5 %. Pour les prairies naturelles, après avoir augmenté de 17,6 % en 2023, les prix baissent de 17,9 % en 2024.
• Alors que près de la moitié des agriculteurs et des viticulteurs atteindront l’âge de la retraite d’ici à 2030, la France a adopté une nouvelle loi d’orientation agricole pour favoriser le renouvellement des générations. Cette loi met l’accent sur la formation et l’installation de nouveaux candidats, afin de rendre le métier plus attractif.
• Par ailleurs et afin de faciliter la transmission des exploitations familiales, la loi de finances de 2025 a étendu, sous conditions, le pacte Dutreil aux terres et aux vignes.

Vignobles

• En 2024, la consommation mondiale de vin continue de baisser. Elle chute à son plus bas niveau depuis 1961 et perd 3,3% par rapport à 2023.
• La baisse de la consommation dans les pays traditionnellement consommateurs et les modifications profondes des habitudes de consommation, expliquent ces tendances de fond.
• Le changement climatique et les décisions douanières attendues viennent renforcer cette crise structurelle.
• Néanmoins, le commerce mondial du vin a bien résisté face à l’affaiblissement de la demande et les exportations en 2024 sont restées stables à près de 36 milliards d’euros.
• La France avec ses 783 000 hectares de vignes, est le deuxième producteur mondial de vin après l’Italie et le premier exportateur mondial avec un chiffre d’affaires de 15,6 milliards d’euros en 2024 sur les vins et spiritueux.
• Malgré un recul de 4 % des ventes de vins et spiritueux en 2024, le secteur reste un pilier de la balance commerciale française avec un excédent de plus de 14 milliards d’euros.
• Sur le marché du foncier viticole, le volume des transactions diminue en 2024. En moyenne et sur 20 ans, les prix ont connu une hausse continue jusqu’en 2022. Ils ont augmenté de 2,7 % par an sur les 10 dernières années.
• Les prix demeurent néanmoins extrêmement variables d’une région et d’une appellation à l’autre. En 2024, et dans un contexte de crise, ils sont en repli sur l’entrée et le moyenne gamme. A l’inverse, certaines appellations prestigieuses continuent de s’apprécier (Bourgogne, Champagne,…).

Forêts

• Depuis 5 ans, le marché du bois s'est nettement apprécié. A court terme et au deuxième semestre 2024, il connaît des tensions qui s’expliquent par un contexte international incertain. La baisse continue des mises en chantier de logements, les tensions géopolitiques, ainsi que la remontée de l’inflation aux États-Unis accentuent cette instabilité.
• À plus long terme, les perspectives du marché du bois restent prometteuses, notamment grâce à la demande croissante en énergie, qui pourrait soutenir durablement le secteur.
• Sur le marché des transactions forestières, les volumes cédés sont en augmentation et le prix moyen des forêts en France continue de s’apprécier de 2,1 % par rapport à 2023. Mais le marché est porté par les ventes de forêts de plus de 100 hectares. Sur ce segment, qui représente 25 % de la valeur des transactions et des surfaces échangées, certaines transactions records ont été conclues à des prix supérieurs à 25 000 euros par hectare.