• Economie

Les événements qui vont marquer l’économie en 2019

William De Vijlder
William De Vijlder
Directeur de la Recherche Économique

Brexit, élections européennes, primaires américaines… L’année 2019 s’annonce aussi intense qu’incertaine sur le plan géopolitique. Dans quelle mesure ces événements vont-ils impacter l’économie mondiale ? William De Vijlder, Directeur de la Recherche Économique au sein du Groupe BNP Paribas, partage son analyse.

Comment les résultats des élections européennes peuvent-ils impacter l’économie mondiale ?

Les élections européennes prennent le pouls de l’électorat des différents pays de l’Union. En Europe, le modèle n’est plus bipartite et les élections constitueront un signal de l’avancée ou pas en Europe du processus de fragmentation politique que l’on observe dans certains pays. Certains partis souhaitent « moins d’Europe » tandis que d’autres prônent plus d’Europe. En outre, les  questions environnementales ont dominé l’actualité récente et pourraient également influencer les choix de l’électorat. Ces élections sont importantes. Le Parlement européen, ensemble avec le Conseil des chefs d’état et la Commission, joue un rôle fondamental en matière de grandes politiques, dont ce qui touche à l’économique. Les résultats du scrutin vont nous permettre d’évaluer s’il y a  convergence, ou pas, entre les préférences et priorités des électeurs des différents Etats membres. Les chantiers sont pour autant importants. Certains pays  ont révélé leurs dissensions quant à la manière de gérer l’immigration, les budgets nationaux ou encore, le renforcement de la zone euro…

A quoi peut-on s’attendre de la part des Etats-Unis, alors que Donald Trump entame la 3e année de sa présidence ?

Aux Etats-Unis, les élections de 2020 vont progressivement prendre le dessus. La donne risque de se complexifier et de perdre en prévisibilité. Les bras de fer entre le président et les démocrates pourraient se multiplier avec des partis politiques préférant camper sur leurs positions plutôt que de faire la moindre concession pour l’intérêt commun. La préparation du budget 2020 pourrait venir cristalliser les débats, de même que le débat sur le plafond de la dette. Pour les entreprises, ménages et marchés financiers il s’agit d’enjeux importants.

En parallèle, la croissance du pays devrait continuer à ralentir. La banque centrale a d’ailleurs indiqué qu’elle prendra le temps qu’il faut pour évaluer la nécessité d’un changement de politique monétaire. Cette toile de fond conjoncturelle devrait prendre une place de premier plan dans le débat politique et influencer les chances des candidats. Sur le plan international, le risque d’une guerre commerciale avec la Chine semblent s’éloigner et la probabilité d’aboutir à un accord se renforce. 

Photo : William De Vijlder

Quels autres événements majeurs anticipez-vous ? 

A court terme, deux sujets continueront à dominer : les négociations sino-américaines et le Brexit. Les élections européennes vont ensuite concentrer l’attention. Au deuxième semestre, les marchés se focaliseront également sur les changements au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE (avec entre autres un nouveau président) et les implications éventuelles sur la communication et l’approche en matière de politique monétaire. Et puis en novembre 2019, il ne restera plus qu’un an avant les élections américaines.

Cette année sera donc riche en évolutions, dans un contexte d’économie mondiale qui ralentit. Ces derniers mois ont été marqués par une montée de l’incertitude, qui a constitué un vent défavorable. A priori cette incertitude devrait progressivement se dissiper. Gageons que les mesures de soutien à la demande en Chine porteront leurs fruits et que la prudence des banques centrales constituent un soutien à la confiance des ménages et entreprises. La réponse est cruciale pour l’économie mondiale et en particulier pour l’Europe, les Etats-Unis et le Japon.

Cette année sera donc riche en évolutions, dans un contexte d’économie mondiale qui ralentit. 

Quel en sera l’impact sur la finance selon vous ?

Le ton prudent adopté par la Réserve Fédérale américaine (Fed), très vigilante, rassure mais risque de finir par inquiéter : il révèle les doutes de l’institution quant à la continuation d’une expansion qui a commencé à l’été 2009. C’est peut-être cet élément qui, mieux que tout autre, caractérise le sentiment en ce début d’année : une ambiance d’une fin de cycle qui petit à petit se rapproche. 

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