Qu’est-ce qu’un taux d’intérêt ?
En 2011, l’épicentre de la crise économique se déplace des États-Unis en Europe. À l’époque, les taux d'intérêt pour un prêt immobilier sur 20 ans variaient entre 3,4 et 4,6 %. Depuis lors, ce taux ne cesse de baisser.
Ce fameux taux d’intérêt, c’est le « loyer » de l’argent. En d’autres termes, c’est la rémunération reçue par celui qui prête l’argent. Dans le cas présent, c’est la banque qui rémunère à son tour ses créanciers, c’est-à-dire certains de ses déposants et ses actionnaires.
Lorsque les taux sont faibles, l’emprunteur a la possibilité de s'endetter à peu de frais, ce qui entraîne logiquement l’augmentation de la consommation et souvent des investissements. À noter toutefois, dans cette situation, le prix des actifs (biens immobiliers ou obligations par exemple) est plus élevé. À l'inverse, lorsque le taux est élevé et que le crédit est cher, les emprunts et achats ont tendance à diminuer et le prix des actifs à baisser.
Pourquoi les taux d’intérêt sont-ils si bas aujourd’hui ?
En matière de taux d’intérêt, les taux directeurs des banques centrales donnent le ton aux taux pratiqués par les banques. Ils correspondent au « loyer » de l'argent fixé par les banques centrales lorsqu’elles prêtent aux banques commerciales (en Europe, la Banque Centrale Européenne – BCE). Et ils sont « directeurs » car ils « dirigent » les taux du marché. Depuis 2014, le principal taux directeur de la BCE, le taux de refinancement minimum, se maintient autour de 0 %, voire en dessous ! De plus, la politique de Quantitative Easing européenne (achat massif de titres par la BCE pour accroître la masse monétaire) se répercute sur les taux à long terme, également très faibles. Le taux d’emprunt de l’État français à 10 ans tourne ainsi autour de 0,5 %. Avec des taux directeurs si bas, la BCE vise à encourager le crédit pour, in fine, renforcer l’activité économique au sein des États membres.
Le taux négatif sur les réserves excédentaires incite également les banques, au-delà des réserves constituées pour respecter les exigences prudentielles, à prêter la liquidité centrale sur le marché interbancaire. Ceci abaisse les taux du marché monétaire, et indirectement, les taux d’intérêt des financements de marché à court terme et des prêts bancaires à taux révisable.
Quels impacts pour les entreprises et les consommateurs ?
La baisse des taux d’intérêt profite à l’économie réelle en facilitant l’accès aux crédits pour les entreprises. En France, plus d’1 million d’entreprises et de PME se financent par le crédit. Rien qu’entre 2015 et 2016, les crédits accordés aux PME ont augmentés de 2,7 %. L’accès au crédit bancaire ne leur a jamais été aussi ouvert. En effet, 9 PME sur 10 obtiennent aujourd’hui le crédit d’investissement qu’elles ont demandé !
Côté consommateur, il est également plus simple d’accéder au crédit. En France, entre 2015 et 2016, les crédits destinés aux ménages avaient augmentés de 4,5 % et représentaient un encours total de 1 096 milliards d’euros. Les prêts immobiliers étaient quant à eux en augmentation de 4,3 % pour un total d’encours de 899 milliards d’euros.
En septembre 2017, selon la Banque de France, les crédits aux ménages français étaient en augmentation de 5,7 % par rapport à septembre 2016. Dans toute l’Europe, ils étaient en augmentation de 6,8 % notamment grâce à l’essor des crédits en Italie et en Espagne.
Chiffres clés du crédit en Europe
Union européenne
- 6 150 milliards d’euros d’encours de crédits immobiliers dans toute l’Union européenne fin 2016
- + 3,1 % de progression de l’encours en crédits immobiliers entre 2015 et 2016
- + 9 % d’augmentation des encours en 5 ans
France
- Près d’un Français sur deux détient un crédit
- 1,66 % : le taux moyen des crédits à l'habitat
- 2 203 Mds € d’encours de crédits bancaires en France
- + 4,4 % de crédit pour les banques françaises en 2016
- + 50 Mds € de nouveaux crédits distribués tous les mois par les banques françaises