- La France accumule les déficits... l’Allemagne les excédents
- L’une et l’autre se rapprochent pourtant
La balance commerciale française a accusé un déficit de près de 8 milliards d’euros en janvier 2017, du jamais vu. Cette mauvaise performance revêt un caractère accidentel : les douanes l’expliquent par le contrecoup des ventes exceptionnelles d’Airbus du mois précédent et un retard d’approvisionnement en produits pharmaceutiques. L’alourdissement de la facture énergétique est également cité. Si un point ne fait pas une tendance, celle-ci n’est toutefois pas favorable : même hors pétrole, la France ne parvient plus à équilibrer ses échanges. Son industrie manufacturière enregistre des déficits récurrents et lourds. Certaines de ses positions fortes, comme l’agriculture,sont contestées.
L'Allemagne, de son côté, accumule les excédents, ce qui n'est guère plus satisfaisant. Ses surplus étant en partie nos déficits, leur correction exige un minimum d'entente.Cela veut dire que la politique d’offre suivie en France n’a véritablement de sens que si l'Allemagne pallie l'insuffisance de sa demande. Sur ce terrain, des avancées ont lieu. En 2014, Berlin décidait d'un salaire minimum, alors que Paris proposait son « pacte de responsabilité ». Depuis deux ans, les coûts salariaux unitaires observables de part et d’autre du Rhin marquent une convergence. Au moment où les thèses isolationnistes reçoivent de plus en plus d’écho en Europe, les progrès en termes de complémentarité des politiques économiques sont à souligner… et encourager.