Chaque semaine, la Direction des Etudes Economiques de BNP Paribas fait le point sur l'actualité économique.
- Le marché du travail envoie des signaux inquiétants
- Le sous-emploi progresse à nouveau
- Fin du suspense autour du FOMC de juin
Le rapport emploi pour le mois de mai est une véritable douche froide. Les créations d’emplois ont fortement ralenti. Elles n’ont été que de 38 000 après 123 000 en avril, une performance déjà faible et, de surcroît, revue à la baisse (depuis 160 000). Si des grèves dans le secteur des télécommunications ont accentué le mouvement, le ralentissement va au-delà des mouvements sociaux dont l’effet net est certainement limité, proche de -35 000 postes. De plus, après un encourageant rebond ces derniers mois, le taux d’activité rechute, à 62,6% après 63% en mars. Dans ce contexte, le recul à 4,7% du taux de chômage n’est pas une bonne nouvelle, puisqu’il s’explique par les sorties du marché du travail et la baisse de la population active. Par ailleurs, la proportion d’employés travaillant à temps partiel de façon involontaire augmente, illustrant une progression du sous-emploi, après des années de normalisation quasi continue. Au final, on comprend mieux l’atonie des salaires, qui décélèrent en mai, à 2,4% en glissement annuel. Un point ne fait pas la tendance. Mais la Fed ne prendra certainement pas le risque de remonter ses taux le 15 juin. Lundi, Janet Yellen s’exprimera publiquement à Philadelphie, une intervention à suivre de près pour connaître son analyse d’une situation qu’on ne peut que qualifier de détériorée.
Alexandra Estiot
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