• Economie

Un nouveau billet de 20 euros : coulisses d’un lancement

Lorsqu’il est apparu, le 25 novembre 2015, le nouveau billet de 20 euros, à la couleur dominante bleue, a dérouté de nombreux consommateurs. Mais l’habitude s’est vite installée : le nouveau billet fait partie du quotidien de millions d’européens… Il faut dire que les banques et commerçants avaient anticipé son arrivée ! Retour sur les coulisses d’un lancement.

Un nouveau billet de 20 euros pour déjouer la contrefaçon

Un nouveau billet de 20 euros a été mis en circulation le 25 novembre 2015, par la Banque centrale européenne (BCE), simultanément dans tous les pays de la zone euro. 

En France, le billet de 20 euros est énormément utilisé : il représente 52 % des billets retirés dans les distributeurs. Une popularité qui justifiait l’usage de dispositifs d’authentification performants pour déjouer la contrefaçon.

Car les « faux monnayeurs » existent toujours ! S’ils sont souvent des malfrats agissant en bandes organisées, il y a aussi des « amateurs » équipés d’un scanner et d’une imprimante, qui parviennent parfois à flouer quelques commerçants ! Selon la Banque de France, chacun de nous a ainsi 0,004 % de risque de se retrouver en possession d’un faux billet.

Des dispositifs avancés de sécurité

Le nouveau billet de 20 euros fait partie d’une nouvelle série « Europe » qui a commencé par les billets de 5 et 10 euros, donc eux aussi encore plus sécurisés.

Il est caractérisé par : 

  • un motif complexe : la richesse des couleurs du motif vitrail, le dégradé du nombre 20… autant de détails difficile à reproduire ;

  • un hologramme : un portrait de la princesse mythologique Europe en hologramme présente un élément visible instantanément avec le nombre – dont la couleur varie du vert émeraude au bleu profond – et un effet de lumière se déplace de haut en bas lorsque le billet est incliné ;

  • une impression en relief : des lignes sont imprimées en relief sur les bordures gauche et droite du billet. Outre leur fonction de sécurisation, ce lignes permettent aux aveugles et malvoyants d’identifier le billet.

    Pas moins de 1,9 milliard de ces nouveaux billets de 20 euros ont été imprimés par La Banque de France, soit 44 % des besoins des pays de la zone euro ! Car le site de la Banque de France, situé dans le Puy de Dôme, a été un centre de test pilote pour ce nouveau billet, qui appartient au cercle très fermé des 10 % des billets les plus sécurisés au monde


Sensibiliser et former les utilisateurs et commerçants

Mais à quoi bon mettre en place autant de dispositifs de sécurité s’ils ne sont pas connus et contrôlés ? La Banque de France a ainsi accompagné le lancement du nouveau billet d’une campagne de pédagogie : elle a formé quelque 26 000 professionnels, comme par exemple des chefs de caisse, à ces signes de sécurité, et à la méthode du « toucher-regarder-incliner » qui permet de sentir les lignes en relief et de vérifier la présence de l’hologramme. 

Apprendre aux automates à reconnaître les nouveaux billets

Mais il fallait aussi apprendre aux automates (distributeurs de billets ou machines acceptant un paiement en billets) à reconnaître ces nouvelles coupures ! Une tâche d’autant plus complexe que les nouveaux billets coexistent toujours quelque temps avec ceux de la série précédente, progressivement retirés de la circulation.

Dans cette optique, la BCE a fourni aux banques, plusieurs mois avant la mise en circulation du billet, une « boîte à outils » regroupant toutes les informations techniques nécessaires à la mise à jour des guichets automatiques.   

Tous les fabricants et fournisseurs de machines et d’automates d’authentification de billets disposaient aussi de toutes les informations nécessaires pour mettre à jour tous leurs appareils (y compris ceux en service chez leurs clients), ainsi que d’un billet pour réaliser des tests. L’arrivée du billet de 20 euros s’est ainsi déroulée sans incident.

Le billet de 500 euros va disparaître

Le 4 mai 2016, la BCE annonçait la suppression du billet de 500 euros : il ne sera plus émis à partir de 2018. Une décision qui n’est pas due à un désintérêt pour ce billet. Au contraire, les coupures de 500 € sont de plus en plus nombreuses à circuler. Mais pas par les consommateurs – d’ailleurs en France, l’immense majorité n’en a jamais eu un en main – mais parce qu’il serait le billet le plus utilisé par les trafiquants, les terroristes et autres personnages peu recommandables coupables de blanchiment, de travail dissimulé, d’évasion fiscale… En effet, rappelle la BCE, avec ces coupures, un million d’euros ne pèse que 2 kg et tient dans un sac à main. Le billet violet, si facile à transporter, a alors été préféré au dollar. Mais pas question de laisser l’euro devenir la monnaie du crime organisé : le billet de 500 euros tire sa révérence !

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