Concrètement, quelle est votre activité chez BNP Paribas Real Estate ?
Je coordonne une équipe d’une cinquantaine de personnes en Europe, composée principalement de chargés d’études (urbanistes, géographes …), d’économistes et de gestionnaires de bases de données spécialisés par type d’actifs immobiliers.Nous collectons et compilons un grand nombre de données économiques, financières et immobilières, de sources internes comme externes.
À partir de ces informations, nous produisons des études sur les différents marchés des pays et grandes villes d’Europe… Ultimement, notre objectif est d’accompagner nos clients dans leurs stratégies d’investissement immobilier grâce à ces analyses, qui les aident à prendre des décisions éclairées.
En quoi consistent ces études ?
Elles portent sur des marchés ciblés par classes d’actifs (bureaux, commerces, entrepôts, résidentiel…) et par zones géographiques. Nous analysons de nombreux paramètres : prix et loyers, rentabilité, niveaux d’offre, de transactions, d’absorption… Ces études fournissent un instantané à date sur un marché particulier. Elles peuvent être complétées par un volet prospectif ou prévisionnel élaboré à partir d’un scénario économique et financier.Nous produisons par ailleurs des études ad hoc afin de donner à un investisseur une réponse étayée à une demande spécifique. Par exemple, « quel impact aura le Grand Paris sur les différents marchés immobiliers ? », ou « qu’implique l’essor du coworking ou du télétravail sur la demande d’immobilier de bureaux ? »
Quel est le degré d’attente des clients par rapport à vos études ?
Depuis le choc économique de 2009, les tendances sont bouleversées et les évolutions diffèrent largement selon les classes d’actifs, voire selon le sous-segment de marché…Dans un tel contexte, les analyses et prospectives sont précieuses pour les investisseurs dans leurs décisions immobilières. Fait corollaire, les effectifs de nos départements de recherche ont doublé au cours des 10 dernières années.
Par ailleurs, depuis 15 ans, l’immobilier s’inscrit comme une classe d’actifs à part entière en Europe. Il est devenu un produit essentiel dans le portefeuille des investisseurs, tant institutionnels que privés.
“ Ayez Le goût de l’analyse bien entendu, toujours précise et objective. Mais aussi celui du changement, car les pratiques et les outils sont en perpétuelle évolution. Et cette tendance s’accélère sans cesse ! ”
Directeur de Département
Qu’aimez-vous dans votre métier ?
Sa richesse ! Le fait de pouvoir continuer à mobiliser des théories et des recherches académiques de haut niveau, tout en étant très proche de la réalité des investisseurs au quotidien.C’est un poste également riche en challenges. Par exemple, nous souhaitons renforcer notre position de leader dans la recherche immobilière, en dynamisant les échanges entre pays pour harmoniser et concrétiser davantage de projets communs, tout cela dans des marchés aux pratiques, cultures et conjonctures qui peuvent être disparates !
Quelle expérience vous a le plus marqué ?
Celle d’avoir vécu plusieurs chocs économiques de grande ampleur au cours des 10 dernières années : la crise des subprimes puis celle des dettes souveraines en Europe, référendum du Brexit, élections américaines… Autant d’épisodes qui ont pu nous inciter à ajuster nos analyses prospectives. De tels événements, parfois non retenus dans un scénario de base, ont parfois pu se déclencher dans la nuit ou le matin même de présentations importantes à réaliser devant un panel de clients. Cela requiert de la flexibilité mais aussi de l’humilité dans l’exercice difficile que peut être la prévision des marchés.
Comment devient-on Global Head of Research chez BNP Paribas ?
J’ai débuté ma carrière chez BNP Paribas Real Estate en tant qu’économiste prévisionniste et doctorant au département Research France de 2007 à 2009. J’ai effectué ma thèse de doctorat dans le domaine de l’économie immobilière, cherchant en particulier à mieux prévoir les loyers de bureaux. Pour un jeune doctorant en économie, les banques offrent de belles opportunités de carrière compte tenu des moyens et des objectifs de leurs services de recherche.Une fois ma thèse achevée, j’ai été nommé directeur du département Research France en 2010, puis Global Head of Research en 2017. Je suis également professeur des universités associé au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), où j’enseigne l’économie immobilière.