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Les métiers de la banque : Directeur Adjoint On-site Controls

Florent Malaussena
Florent Malaussena
Directeur Adjoint On-site Controls

Comment s’assurer que les sanctions internationales sont respectées dans une banque internationale qui comprend des centaines de milliers de collaborateurs ? Florent Malaussena a rejoint en 2015 un métier à la croisée du droit international, de l’organisation et de la stratégie. Aujourd’hui à la tête d’une équipe de près de 30 personnes, il nous en dit plus sur son métier, ses enjeux au quotidien et ce qui l’a poussé à partir en expatriation.

Quelle est votre mission principale au sein de la Sécurité Financière Groupe (GFS) ?

Le rôle de GFS est de s’assurer entre autres que les politiques-sanctions du Groupe sont bien mises en place que ce soit aux États-Unis ou ailleurs dans le monde. La Sécurité Financière Groupe compte aujourd’hui 245 personnes, réparties en deux entités distinctes, l’une basée à Paris (159) et l’autre à New York (86). Au sein de GFS U.S., l’équipe dans laquelle j’évolue, baptisée On-Site Control (ou OSC), on compte 27 personnes. Et pour vous donner quelques chiffres : depuis sa création, OSC U.S. a réalisé 70 revues dans plus de 30 pays. 

En pratique, quelles actions mettez-vous en place ?

Concrètement, nous envoyons une équipe de trois ou quatre personnes sur le terrain, pour qu’elle s’assure que les opérations locales respectent les politiques-sanctions du Groupe. Nos revues donnent ensuite lieu à des observations et des plans d’action que nous suivons de près. Quand nous constatons qu’une problématique de terrain est commune à plusieurs sites, nous lançons ce que l’on appelle « une mission thématique ». Son but est de régler un problème précis à grande échelle et en limitant les frais.

Photo : Florent Malaussena

Comment faire pour s’assurer d’un risque minimum au niveau mondial ?

Nous avons une démarche spécifique qui consiste à contrôler régulièrement pour prévenir et limiter les risques liés aux sanctions. Chaque année, GFS réalise une analyse globale des risques sanction et attribue ainsi aux différentes entités du Groupe un score, allant du « peu risqué » au « très risqué ». C’est en fonction des scores obtenus que nous développons un plan de revue annuel. À cette approche par le risque s’ajoute un effort important de coordination avec les autres métiers et entités de contrôle du Groupe, en particulier l’Inspection Générale. C’est grâce à cette action coordonnée qui nous arrivons à mieux identifier les risques potentiels et à mettre en place les mesures adéquates pour les contrôler

Après une longue carrière dans l’audit, pourquoi avoir décidé de rejoindre la Sécurité Financière Groupe (GFS) ?

Après plus de dix ans en tant qu’auditeur, j’ai occupé différents postes au sein du Groupe, tous en lien avec la Conformité. Il était tout naturel pour moi d’intégrer GFS : cette entité est rattachée au département Conformité. Si j’ai choisi de rejoindre GFS, c’est aussi pour l’opportunité unique de constituer une toute nouvelle équipe et de travailler avec les meilleurs spécialistes de la place dans notre domaine.

Vous avez eu l’opportunité de travailler à Londres et désormais à New York. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans l’expatriation ?

La mobilité interne est une valeur forte au sein de BNP Paribas et les collaborateurs sont encouragés à vivre des expériences à l’étranger. L’expatriation m’a appris de nouvelles manières de penser et surtout, à prendre du recul sur les modes de management et de prises de décision français et européens. Sur le plan familial, il s’agit aussi d’une aventure unique ! Grâce à elle, mes enfants ont pu apprendre l’anglais dès leur plus jeune âge, développer leur ouverture d’esprit et comprendre l’importance de la diversité. C’est une grande fierté de les voir s’ouvrir toujours plus sur le monde et même de parler anglais mieux que moi ! New York est une ville incroyable, ne serait-ce que par son marathon que j'ai déjà couru deux fois.

L’expatriation m’a appris de nouvelles manières de penser et à prendre du recul sur les modes de management et de prises de décision français et européens. 

New York

Vous gérez une équipe multiculturelle. Qu’est-ce que cela implique en termes de management ?

Il y a plus de huit nationalités au sein de mon département ; Face à cette diversité, il faut sans cesse se remettre en question et ajuster son style de management. La communication est absolument primordiale.

Il y a plus de huit nationalités au sein de mon département ; une équipe vraiment multiculturelle ! Face à cette diversité, il faut sans cesse se remettre en question et ajuster son style de management. La communication est absolument primordiale. Le défi est de transmettre, de la manière la plus claire possible, les objectifs à atteindre. Pour m’assurer que je ne laisse personne sur le côté, j’organise régulièrement des réunions d’équipe et des entretiens individuels. De manière générale, je veille à être le plus à l’écoute possible des besoins de chacun. L’activité de contrôle pouvant être très stressante par moments, il est crucial de montrer que le management est un pilier fort sur lequel les équipes peuvent compter quand elles en ont besoin. Enfin, j’essaye d’appliquer un style de management participatif, où chacun prend part aux décisions collectives. C’est un bon moyen de renforcer la cohésion d’équipe.

Qu’est-ce qui vous fait le plus vibrer dans votre métier ?

Je dirais en premier lieu que c’est la sensation d’avoir un impact concret sur le dispositif de contrôle interne du Groupe. Les plans d’action que nous développons permettent de perfectionner ce dispositif au fils du temps, et c’est très gratifiant à voir ! Ce qui me plaît aussi énormément dans mon métier, c’est l’apprentissage de la communication avec le plus haut niveau de management. On s’adresse à des interlocuteurs très variés, qui vont du compliance officer local aux membres du Comex de BNP Paribas. Compte tenu de cette large palette d’interlocuteurs, il faut que nos rapports soient à la fois techniques, synthétiques et stratégiques. Un exercice que je trouve personnellement très stimulant ! 

Bonus

Comment pourriez-vous expliquer votre métier à un enfant ? 

Je dirais que je suis un peu comme un policier : je veille sur la sécurité des opérations de la banque et je lutte contre tous les dangers qui pourraient la fragiliser. 

Le meilleur moment de la journée ?

Quand j’arrive au bureau le matin… Parce que je ne sais jamais de quoi ma journée sera faite. Il n’y a pas de routine dans mon métier ; je m’attaque à des nouveaux défis tous les jours, que je résous en mode « agile ». Je dois avouer que j’aime cette part d’inconnu et d’improvisation !

Credit photo header: ©victor zastol'skiy

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