Maturité et nouveaux défis
Entre débats et workshops, cet événement a permis de faire un état des lieux d’un secteur qui atteint sa maturité, notamment grâce aux investissements structurels des Etats. FinTech Revolution accueillait ainsi plusieurs anciens et actuels représentants des pouvoirs publics : Michel Sapin, Ministre des Finances français, Sadiq Khan, Maire de Londres, Vilius Sapoka, Ministre des Finances de la République lituanienne et Axelle Lemaire, ancienne Secrétaire d’Etat chargée du Numérique. Tous insistaient sur la nécessité d’offrir un cadre réglementaire, administratif et juridique permettant l’épanouissement des start-up de la FinTech, ainsi que d’instaurer des incitations concrètes et des infrastructures adaptées, allant d’un réseau Internet fiable à un accompagnement personnalisé.
Parvenue à l’âge de raison, la FinTech fait face à de nouveaux défis. Joe Zimmer, Responsable de la Communication de Betterment, service d’investissement optimisé, et Geoffrey Guigou, co-fondateur de Younited Credit, société proposant d’emprunter auprès d’une communauté d’investisseurs, insistaient sur la nécessité de prioriser les enjeux, dans un secteur où l’exigence en termes de relation-client est très forte, tendant vers une réactivité accrue, 24/24h et 7/7j, et où émergent de façon significative les problématiques de gestion de la data et des partenariats avec les acteurs traditionnels. Autant de chantiers qui visent à conquérir la confiance des clients, l’actif le plus important dans le domaine de l’industrie financière, précisait Ron Suber, Président de Prosper, dans l’intervention suivante.
Révolutions des pratiques et digitalisation des entreprises
La FinTech s’aventure dans de nouveaux possibles, relatifs aux questions sociales, et notamment à celui de l’inclusion financière. Une problématique qui nécessite de s’adapter aux particularités culturelles de chaque pays, indiquait Hugues Le Bret, CEO de Compte-Nickel, offrant un service de cartes bancaires prépayées. En Afrique, les travaux de la FinTech permettent de pallier des problèmes structurels, en termes de services et d’accessibilité, proposant des solutions d’e-banking et une vaste gamme de produits bancaires, allant de la gestion de compte, aux transferts d’argent, l’approvisionnement énergétique, voire l’achat d’animaux vivants ! Et le marché offre un potentiel énorme, puisque, à l’heure actuelle, 95% des transactions se font encore en espèces sur le continent, comme le rappelait Tidjane Deme, Partner à Partech Ventures, fonds de capital-risque spécialisé dans les technologies.
Au sein de la FinTech, l’Insurtech apparaît comme un secteur en pleine expansion. Employant plus de 80% d’ingénieurs, fondé sur une expertise d’ingénierie et de technique conséquente, l’Insuretch s’efforce de proposer une expérience améliorée de prise en charge et de sélection des offres, à l’image de Fluo, qui permet à ses clients de rationaliser et d’économiser sur leurs contrats d’assurance.
Par la voix de Marina Lhomme, spécialiste des services financiers, L’Atelier BNP Paribas prenait part au débat « When technologies disrupt industries : bank as a platform », aux côtés de Toshihiko Otsuka, CEO de Rakuten Bank Europe. Evoquant la nécessaire transformation digitale des grandes entreprises, Marina Lhomme revenait sur l’orientation du Groupe vers une logique de plate-forme centrée sur les besoins des clients, une vision déjà mise en application au travers, entre autres, de nombreux partenariats, avec Facebook, LinkedIn, Google et Twitter, et d’initiatives business, telles que la digitalisation des parcours clients, des moyens de paiement, une adaptation des systèmes d’information, et le récent partenariat avec Compte-Nickel. Autant de défis pour les banques de demain !