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Les FinTech européennes, porteuses de l'innovation bancaire

Les FinTech ont le vent en poupe. Elles représentent l’essentiel des levées de fonds et affichent une croissance spectaculaire. Cette croissance est soutenue en Europe, et tout particulièrement à Londres, qui est aujourd’hui la plaque tournante de l’innovation bancaire du continent.

2015, l'année des FinTech

L’année 2015 aura été l’année de la FinTech. Ces start-up ont connu en quelques mois une ascension fulgurante : elles ont levé 13,6 milliards d’euros – le double de l’année précédente – soit 73 % des levées de fonds de l’année, révèle une étude KPMG.

Cette étude met en évidence un autre fait marquant. En effet, si les FinTech sont installées sur tous les continents, l’Europe s’est imposée en « terre d’innovation bancaire » : pas moins de 73 % des 653 levées de fonds de l’année, dans le secteur des FinTech, concernaient des start-up européennes

Une tendance déjà soulignée par David M. Brear, ancien banquier et CEO de Eleven FS Group – et expert en matière d’innovation bancaire. Dans une interview accordée à l’Atelier BNP Paribas en mai 2016, il  expliquait ainsi : « de mon point de vue, l’Europe est au coeur de l’innovation dans le secteur bancaire. Si vous comparez aux États-Unis, à Hong-Kong, à la Chine, aux Philippines et à l’Australie, nous sommes définitivement plus innovants. Probablement grâce à tous les scénarios qu’on a connu au sein de l’Union européenne. Les banques les plus innovantes de la planète sont en Europe ».

L’explosion des FinTech a été encouragée par l’attitude des banques, dont certaines considèrent désormais ces start-up comme des partenaires, et non comme de nouveaux entrants susceptibles de proposer des services concurrençant leurs offres. C’est d’ailleurs le cas de BNP Paribas, qui a constitué tout un écosystème de start-up autour de ses propres équipes, entre open innovation et coopération. Par exemple ? Le FinTech Accelerator de l’Atelier BNP (lien inactif) Paribas accompagne pendant 4 mois des start-up (FinTech ou AssurTech), chacune étant parrainée par une entité métier du Groupe. Ces jeunes entreprises innovantes bénéficient des conseils d’experts (techniques, commerciaux, juridiques, métiers…), et confrontent leurs technologies et/ou concepts à la réalité des attentes et contraintes des métiers de la banque ! L’Atelier BNP Paribas encourage également les start-up des FinTech – l’entité de veille technologique du Groupe est d’ailleurs partenaire de l’association France FinTech, qui regroupe les acteurs du marché.

Une forte croissance pour le Vieux Continent

Ce dynamisme européen n’est pas nouveau : en 2015, déjà, une étude Accenture rappelait que « les investissements dans les FinTech en Europe enregistraient la croissance la plus rapide ».

En effet, selon cette étude, l’Europe avait connu, sur le marché des FinTech, une croissance de 215 %, pour atteindre 1,48 milliard de dollars en 2014.

 En tête, le Royaume-Uni et l'Irlande représentent à eux seuls 42 % des investissements européens (623 millions de dollars investis en 2014, contre 264 millions de dollars en 2013). Ensuite, dans le reste de l'Europe, s’imposaient les pays nordiques (345 millions de dollars), les Pays-Bas (306 millions de dollars) et l’Allemagne (82 millions de dollars). La France, en 5e position, avait atteint 21 millions de dollars investis dans les FinTech.

Un développement encouragé par l'Europe

Le succès des FinTech en Europe s'expliqué par plusieurs facteurs :

  • L’ouverture des banques qui se rapprochent volontiers des FinTech sur le vieux continent.
  • L’acceptation des technologies par les consommateurs – par exemple en France, selon une étude publiée par TransferWise, 72 % des consommateurs pensent qu’ils pourraient se tourner vers des sociétés FinTech pour des services que leur fournit leur banque aujourd’hui. 
  • L’impulsion de l’Union européenne.

En effet l’Union Européenne veut inciter les banques à collaborer avec les FinTech. Ce qui passe par différentes mesures, comme ouvrir à de nouveaux acteurs l’accès aux comptes bancaires : la directive sur les services de paiement (DSP2) qui entrera en vigueur en 2017 au sein de l’Union Européenne, a en effet créé deux nouveaux statuts : un statut pour les agrégateurs de comptes bancaires, et un autre pour les initiateurs de paiements.

Ces deux statuts, nécessitant agréments et supervision, viennent s’ajouter à celui des établissements de paiement créés par une directive de 2007. La directive précise que les banques devront ouvrir à ces nouveaux entrants l’accès aux comptes bancaires, dans le cadre d’une concurrence loyale.

 Ainsi, cette directive de 2015 – même si son application n’interviendra qu’en 2017 voire 2018 – ouvre de nouvelles perspectives aux FinTech et stimule l’innovation, tout en rendant obligatoire une coopération entre ces nouvelles entreprises et les banques !

Des cartes redistribuées ?

En 2015, le blog de Startupxplore, un site de financement participatif britannique, rappelait, dans un article intitulé « Why Europe and London is a force in the world of FinTech startups », que « l’Europe est à la pointe de l'innovation financière . Selon Dow Jones Venture Source, les investissements de capital-risque dans des sociétés européennes de FinTech a atteint son plus haut niveau depuis plus de 10 ans au premier trimestre 2014 ». Le site soulignait que « sur le vieux continent, Londres est devenu le cœur des FinTech ».

 En 2016, les FinTech européennes confirment leur dynamisme. Cependant, le paysage européen des FinTech pourrait être impacté par la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne. Et en juin dernier, l’International Business Times titrait d’ailleurs « Brexit: Will London lose its FinTech crown? ». Suite à cette décision, les FinTech britanniques ne pourront plus recruter aussi facilement des développeurs de talent dans toute l’Europe, tandis que le déploiement de leurs produits à l’échelle européenne sera également plus complexe. En outre, l’incertitude liée au Brexit pourrait décourager les investisseurs.

 Pour se préserver, les start-up britanniques pourraient alors décider de se délocaliser sur le continent, ou de se rapprocher de start-up européennes – par exemple des Françaises : un mouvement qui profiterait à la « French Tech », dont le savoir-faire est déjà largement reconnu !

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