Il y a quelques années encore, Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, désignés sous le terme de BRICS, étaient décrits comme des modèles de succès économique. Ils résistaient à la crise et affichaient une croissance insolente face aux États-Unis et à l’Europe.
Mais aujourd’hui, la bourse chinoise s’écroule, le rouble russe plonge, le Brésil est en crise économique et politique, l’Afrique du Sud ralentit… Seule l’Inde tire son épingle du jeu. Un effet domino ? Tour d’horizon de ces acteurs économiques majeurs.
Fin 2015, le Fonds monétaire international (FMI) prédisait une croissance mondiale « décevante et inégale » pour 2016. Quelques jours plus tard, la Banque Mondiale, dans ses « Perspectives économiques mondiales » , révisait à la baisse ses prévisions de croissance pour 2016. Au centre de ses inquiétudes : les BRICS.
L’économie chinoise s’assoupit dans l’essoufflement
L’économie chinoise donne en effet depuis des mois des signes d’essoufflement. Avec le ralentissement de l’Europe et des États-Unis, le pays considéré comme « l’usine du monde » doit compter sur sa consommation intérieure comme principal moteur de croissance, et le pays souffre d’une industrie en surcapacité.
Résultat : la croissance chinoise poursuit son ralentissement. Le FMI prévoit une croissance chinoise de 6,3 %, en 2016, au plus bas depuis 25 ans. Mais surtout, « ce qui se passe en Chine a des répercussions sur la planète tout entière », a affirmé le chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld.
Le Brésil tremble dans la récession
Les pays plus pénalisés par le ralentissement chinois sont les exportateurs de matières premières. Le Brésil, en particulier, est l’un des principaux fournisseurs de la Chine, laquelle est en retour son premier partenaire commercial. Alors, la 7ème puissance économique mondiale a vu sa croissance ralentir continuellement depuis un spectaculaire + 7,5 % en 2010, jusqu’à 0,1 % en 2014. Et -3 % en 2015.
Le FMI prévoit une seconde année de récession en 2016, à - 1 %. Les difficultés politiques du pays, secoué par un scandale de corruption au sein de la compagnie pétrolière publique, compliquent encore la situation.
L’Afrique du Sud est secouée
Le schéma est comparable en Afrique du Sud : le pays le plus industrialisé du continent est malmené par la chute des cours des matières premières et le ralentissement chinois. La croissance est ainsi passée de 4,8 % en moyenne entre 2004 et 2008, à 1,4 % pour 2015. Et le FMI prévoit 1,3 % en 2016. L’activité ralentie dans les secteurs manufacturiers, minier et agricole, a entrainé un taux de chômage atteignant 25 %, tandis que l’agitation sociale et l’insécurité effraient les investisseurs.
L’économie russe ne s’en sort pas
De son côté, la Russie est confrontée, comme tous les pays producteurs, à la baisse du cours du pétrole . Et la situation est aggravée par les sanctions occidentales pour son rôle dans la crise ukrainienne. Selon le FMI, la Russie devrait connaître une nouvelle année de récession, de près de 4 %, en 2016.
L’Inde maintient son rythme de croissance
L’Inde s’en sort beaucoup mieux. Le pays verrait sa croissance progresser : 7,8 % en 2016 (pour 7,3 % en 2015) selon la Banque Mondiale. Et le gouvernement révélait, lors du Global Business Summit à New Delhi en janvier dernier, qu’au cours de 18 derniers mois, la croissance des investissements directs dans le pays a augmenté de 39 % : l’Inde a remplacé la Chine en tête des pays propices aux investissements étrangers !
Une menace pour l’économie mondiale ?
Toutefois, la situation globale des BRICS inquiète de nombreux pays. « Les projections montrent qu’une baisse de 1 point de croissance des BRICS aurait pour effet, sur les deux années à venir, d’amputer de 0,4 % la croissance globale, de 0,8 % celle des autres pays émergents, et jusqu’à 1,5 % celle des pays frontaliers », e xplique Franziska Ohnsorge, économiste de la Banque Mondiale.