- Le marché a réagi en deux temps aux résultats des élections américaines : un mouvement de fuite vers les valeurs refuges, puis une amélioration du sentiment
- À court terme, la communication du président élu et la composition de son équipe seront déterminantes
Les marchés financiers sont des mécanismes d’intégration des anticipations. Lors des séances asiatiques du 9 novembre, la réaction des marchés a été à la fois rapide et significative face à la probabilité de plus en plus forte de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.
Les actions et les contrats à terme sur actions se sont nettement repliés, le dollar a fléchi face à l’euro, le rendement des obligations d’État américaines et celui du Bund allemand ont baissé, certains spreads de la zone euro se sont élargis, le peso mexicain a lourdement dévissé, les matières premières ont reculé, mais l’or s’est envolé. En somme, les investisseurs sont passés en mode « risk off » (aversion au risque), se détournant des actifs risqués au profit des valeurs refuges.
Cette réaction traduit un effet de surprise (les investisseurs s’étaient positionnés en faveur d’une victoire d’Hillary Clinton) et une incertitude plus forte. La situation s’est par la suite calmée : les actions se sont redressées, le dollar s’est apprécié et les rendements obligataires sont remontés. Ce changement de direction montre que les investisseurs ont su rapidement se repositionner pour se concentrer désormais sur les conséquences des élections à moyen terme. La hausse du rendement des Treasuries à des niveaux bien supérieurs à ceux de la veille implique qu’il pourrait très bien y avoir une certaine expansion budgétaire, que cela pourrait avoir influer sur l’orientation de la politique de la Fed et que cela justifie une augmentation de la prime de risque.
Les anticipations évoluent au gré des informations publiées de sorte que la communication du président élu et la composition de son équipe seront désormais en ligne de mire.