Chaque semaine, la Direction des Etudes Economiques de BNP Paribas fait le point sur l'actualité économique.
Après avoir déçu en décembre dernier, la Banque centrale européenne a frappé fort cette semaine, au risque d’ailleurs d’alimenter le sentiment que, cette fois-ci, elle avait peut-être jeté ses dernières forces dans la bataille. Baisse des taux directeurs, renforcement du programme de Quantitative Easing et nouvelles opérations de refinancement à long terme : il n’est plus question d’attendre mais bien de tout faire pour accélérer la reprise du crédit, de l’activité et, in fine, des prix.
Malheureusement, le sentiment d’urgence n’est pas le même à Bruxelles qu’à Francfort. La Commission européenne a présenté cette semaine la synthèse des bilans approfondis menés sur douze Etats de la zone euro susceptibles de présenter des déséquilibres macroéconomiques. Le constat est au fond identique à celui fait par la Banque centrale lorsque la Commission note que « la zone euro affiche actuellement un des excédents des comptes courants les plus élevés du monde ». Malgré cela, la procédure va suivre son cours au rythme lent auquel les institutions européennes nous ont habitué, et s’appuyer sur « un dialogue renforcé avec les autorités nationales ». Surtout, si la France, l’Italie et le Portugal ne sont plus qu’à un cran de l’ouverture d’une procédure disciplinaire, l’Allemagne et les Pays-Bas, dont les soldes courants dépassent le seuil de 6% depuis respectivement 2012 et 2009, passent pour des cas moins graves. Leurs déséquilibres ne sont pas jugés excessifs, même si leur situation « peut indiquer un excès d’épargne intérieure par rapport à l’investissement »…
Frédérique Cerisier