Après 15 ans d’expérience en relations media et influence, vous avez fondé l'agence Raoul en 2013. Qu’est-ce qui vous a donné le déclic pour vous lancer dans cette aventure entrepreneuriale ?
C’est la conjonction de 3 facteurs qui m’ont amenée à lancer ma société à 38 ans. Tout d’abord, je côtoyais et collaborais avec des entrepreneurs et des start-up dans le domaine des nouvelles technologies depuis 2000. Je me suis notamment occupée de la conférence LeWeb pendant 10 ans. Mais après 15 ans de carrière en relations médias et influence, j’ai ressenti une certaine usure dans mon métier. J’étais en quête de renouveau. Surtout, mon entourage m’a poussée à me lancer : amis, clients, partenaires… ils ont été nombreux à me montrer la voie, à m’encourager et me suivre. Jusqu’au moment de créer ma propre structure, je n’avais jamais eu l’idée de me lancer, notamment car j’ai toujours été très heureuse dans le salariat. Avant de fonder Raoul (lien inactif), j’ai en effet dirigé – avec joie et succès - des entités dédiées aux relations médias au sein de grands groupes de communication. Ce sont sans doute ces expériences antérieures qui m’ont donné le courage de me mettre à mon compte. Sans compter bien sûr l’expertise, l’expérience et le carnet d’adresses.
Le plus difficile ? Cela a été de prendre le risque de se lancer, sans filet de sécurité, alors que j’avais, et que j’ai toujours, en charge une famille. Je ne me sentais pas du tout l’âme d’une entrepreneure, même si je l’étais dans les faits puisque je dirigeais déjà des entités indépendantes. Je me suis donc lancée en m’appuyant sur ce que j’avais construit jusque-là : un écosystème, une réputation et des contacts. J’ai continué à faire très bien ce que je savais faire, dans la spécialité qui est la mienne : les nouvelles technologies. Nous sommes à présent 12 salariés, 5 ans après la création de l’agence. Notre portefeuille de clients est essentiellement français, parfois avec des implantations européennes et internationales.
mon entourage m’a poussée à me lancer : amis, clients, partenaires… ils ont été nombreux à me montrer la voie, à m’encourager et me suivre.
J’ai la chance de pouvoir choisir mes clients et j’ai à cœur de travailler avec les pépites de mon secteur de prédilection. Des clients que nous accompagnons dans la durée, qui nous restent fidèles. Comme mon équipe d’ailleurs.
Pour gagner en confiance, se faire accompagner par les réseaux d’entrepreneurs est très efficace.
Comment le métier de RP a-t-il évolué ces dernières années, notamment sous l’influence du digital ?
Le métier est aujourd’hui plus dur qu’auparavant, les journalistes sont de plus en plus sollicités et les canaux se sont démultipliés. La qualité de la relation ainsi que la confiance n’ont jamais été aussi importantes entre influenceurs et communicants. Avec le digital, les facteurs clés de succès ont légèrement changé, de nouvelles règles sont apparues, mais cela reste bien le même métier : pour y réussir, il faut être ultra pertinents. Les outils digitaux ont même eu tendance à nous faciliter certaines parties de notre travail, par exemple les outils de veille. Enfin, les réseaux sociaux constituent une formidable caisse de résonance qui permet à une publication journalistique de générer beaucoup plus d’écho aujourd’hui que par le passé.
À quels programmes BNP Paribas avez-vous participé et comment vous ont-ils aidée dans votre parcours ?
J’ai participé en 2016 à un programme de mentoring organisé par l’association WBMI (Women Business Mentoring Initiative), initiative bénévole pour les femmes entrepreneures soutenue par BNP Paribas. J’étais alors mentorée par l’une des dirigeantes de Publicis qui m’a beaucoup aidée, notamment à débloquer des situations managériales parfois délicates. Elle m’a également encouragée à participer au Women Entrepreneur Program organisé par BNP Paribas Wealth Management et par la Women Initiative Foundation : il s’agit d’une semaine de cours dédiée aux femmes entrepreneures qui a lieu chaque année à Stanford. Suivre un programme dans une école aussi prestigieuse était très valorisant et inspirant. J’y ai appris deux choses essentielles : d’une part, oser affirmer ma valeur (non, le succès de l’agence n’est pas que de la chance…), en sachant augmenter mes honoraires par exemple, d’autre part, savoir prendre des décisions, même difficiles, sans culpabilité.
J’ai trouvé les enseignements très accessibles et pragmatiques : savoir négocier, apprendre à demander, à refuser… J’y ai glané des conseils et informations parfois inattendus. Un exemple ? Si le flat management est très à la mode dans la Silicon Valley, cela ne semble pas convenir à tout le monde et beaucoup de salariés ont besoin d’un cadre sécurisant. En rentrant, j’ai réorganisé mon agence avec un niveau hiérarchique et cela a très bien fonctionné. Bref, ce programme m’a permis de faire un vrai saut en termes de confiance en moi : un complexe bien féminin. Si j’avais 2 conseils à donner aux entrepreneures, ce serait ce que j’ai appris à Stanford : osez affirmer votre valeur et apprenez à dire non !
Quel est le plus grand challenge des femmes entrepreneures selon vous ?
La confiance en soi. Mais, à mon avis, c’est aussi vrai pour les femmes que pour les hommes même si les études ont tendance à prouver que les femmes ont plus de mal à s’affirmer. Pour gagner en confiance, se faire accompagner par les réseaux d’entrepreneurs est très efficace. Ces réseaux sont très bien faits et nous apprennent la bonne posture. Et, pour finir, je vous dirai : n’ayez pas peur !
Accompagner les femmes entrepreneures
Banque pionnière dans le soutien des femmes entrepreneures, BNP Paribas a développé en France et à l’international des solutions adaptées à leurs besoins qui vont bien au-delà du simple financement d’activité. Par exemple depuis 2015, BNP Paribas Wealth Management en partenariat avec la Women Initiative Foundation, organise chaque année le Women Entrepreneur Program. Une semaine intensive de formation, d’ateliers et d’échanges à l’Université de Stanford pour 40 femmes entrepreneures accomplies, issues de secteurs d’activités variés et venues de différents pays. L’occasion pour les participantes de développer leurs compétences managériales, de renforcer leur réseau et d’identifier des nouvelles opportunités de business.
Crédits photos : header ©Francois Tancré // ©Géraldine Aresteanu