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Pourquoi l’Europe séduit-elle de plus en plus les investisseurs d’Asie-Pacifique ?

Publié Aujourd'hui

Une nouvelle étude menée par BNP Paribas Asset Management auprès de 300 investisseurs professionnels d’Asie-Pacifique (APAC) révèle leur intention marquée d’investir davantage sur les marchés européens. Ce mouvement traduit un renouveau de l’attractivité de l’Europe, longtemps éclipsée par la domination des marchés américains. Pour mieux comprendre les raisons de ce regain d’intérêt, découvrons les 5 enseignements clés de cette enquête.

Un engouement croissant des investisseurs d'Asie-Pacifique pour les marchés européens

Selon l’étude réalisée en août et septembre 2025 par BNP Paribas Asset Management auprès de 300 investisseurs professionnels en Australie, au Japon, à Hong Kong et Singapour  Europe Rising : The 2025 APAC Investor Pulse, 76 % des investisseurs interrogés déclarent qu’ils ont l’intention d’augmenter leur part d’actifs en Europe au cours des 12 prochains mois. Trois quarts d’entre eux d’entre eux détiennent déjà plus de 11 % de leurs portefeuilles en actifs européens. L’Australie (87 %), Hong Kong (83 %) et Singapour (80 %) affichent les intentions les plus fortes d’accroître cette exposition. Cette dynamique traduit une tendance de réorientation stratégique des capitaux vers l’Europe, qui s’impose progressivement comme la nouvelle destination de choix pour les investisseurs APAC.

Investir en Europe ou aux États-Unis ? 

L’étude confirme que l’Europe est désormais considérée comme une alternative crédible à la domination des marchés américains. 60 % des investisseurs professionnels  interrogés en APAC jugent l’Europe comme une destination d’investissement à présent plus attractive sur le long-terme que les États-Unis en raison de l’environnement géopolitique mondial. Cette ne signifie pas un désengagement de ces investisseurs vis-à-vis des Etats-Unis mais démontrent bien un rééquilibrage des allocations en faveur de l’Europe. Après plusieurs années d’hégémonie des actions américaines, l’Europe bénéficie d’une réévaluation structurelle.

Quels sont les facteurs clés de l'attractivité de l'Europe pour les investisseurs ? 

Plusieurs facteurs expliquent ce regain d’intérêt. D’abord, l’Europe bénéficie d’une politique ambitieuse d’investissements publics, à l’image de l’Allemagne qui s’engage à hauteur de 500 milliards d’euros pour l’infrastructure et la défense. Cette dynamique s’inscrit dans une tendance régionale vers la réindustrialisation et la transition énergétique, renforçant la compétitivité à long terme du vieux continent. 80 % des investisseurs APAC estiment en effet que ces initiatives européennes pourraient potentiellement redéfinir les perspectives économiques à long terme de l’Europe et dynamiser les performances futures des entreprises locales.

De plus, 38 % des répondants soulignent que les valorisations des entreprises européennes sont désormais plus compétitives que celles des compagnies américaines

Enfin, la stabilité macroéconomique et la clarté des politiques monétaires, couplées à la crédibilité de la Banque Centrale Européenne, rassurent les investisseurs dans un contexte mondial marqué par la volatilité.

Diversification et rendement : les priorités des investisseurs de la région APAC

Pour beaucoup d’investisseurs d’Asie Pacifique, l’augmentation de l’allocation européenne s’inscrit dans une logique de diversification géographique et sectorielle. 45 % des sondés cherchent à réduire les risques de concentration et à explorer de nouveaux marchés ou instruments. Les attentes de rendement sont élevées : 71 % visent des performances comprises entre 5 % et 14 % en 2025, avec une confiance fondée sur des objectifs d'investissement bien définis et des stratégies d'allocation d'actifs réfléchies. 

Les actifs européens les plus plébiscités sont les actions des marchés développés, les métaux précieux, le private equity (capital investissement) et l’immobilier. Par ailleurs, la demande pour les obligations d’entreprises européennes reste forte, pour leur potentiel de rendement et leur résilience, du fait de la stabilité monétaire européenne.

A noter : la dette privée européenne gagne du terrain, en particulier à Hong Kong. 

La gestion active de plus en plus plébiscitée 

Dans un environnement marqué par la volatilité et la concentration des marchés, les investisseurs d’Asie Pacifique réévaluent leurs stratégies. Si la gestion passive avait la cote lors des périodes de taux bas, 83 % des répondants jugent désormais la gestion active indispensable pour saisir les opportunités et maîtriser les risques. Cette tendance est particulièrement forte en Australie, où 93 % des professionnels plébiscitent l’approche active.

Quelle différence entre gestion active et gestion passive ?

La différence entre la gestion active et la gestion passive est l'approche utilisée pour gérer un portefeuille d'investissements. La gestion active consiste à sélectionner activement des investissements pour battre les performances des marchés, avec des analyses et des ajustements fréquents, mais cela implique des coûts de gestion plus élevés et potentiellement un risque de sous-performance. En revanche, la gestion passive consiste à reproduire un indice de référence pour suivre les marchés, sans sélection active des investissements, ce qui entraîne des coûts de gestion plus bas et une réduction du risque de sous-performance. Les investisseurs doivent choisir l'approche qui convient le mieux à leurs objectifs et leur tolérance au risque.

A l’aube de 2026, l’Europe retrouve une place centrale dans les stratégies des investisseurs professionnels d’Asie Pacifique. Portée par des politiques publiques ambitieuses, la recherche d’une diversification accrue et des perspectives de rendement attractives, l’Europe s’impose à eux comme un choix stratégique. Pour les acteurs institutionnels, cela représente une opportunité majeure de capter de nouveaux flux, renforçant ainsi le rôle de l’Europe comme pôle incontournable pour les investissements internationaux.

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