• Diversité et inclusion

Témoignage de Dorine Bourneton dans le cadre de la semaine de la diversité et de l'inclusion chez BNP Paribas

Mathilde Cristiani
Mathilde Cristiani
Copywriter & storyteller

Du 3 au 7 octobre, BNP Paribas organise la Semaine de la Diversité et de l’Inclusion à l’intention de ses collaborateurs. L’occasion de découvrir des personnalités fortes qui ont fait de leur handicap un moteur de leur parcours professionnel. Parmi elles, Dorine Bourneton, pilote de voltige et paraplégique.

Dorine Bourneton œuvre au quotidien pour améliorer l’intégration des personnes en situation de handicap dans la société et dans l’entreprise. Si vous voulez l’écouter en direct, et découvrir les 5 autres intervenants venus partager leur expérience, nous vous donnons rendez-vous le 4 octobre de 12h30 à 14h pour une diffusion en live de la conférence, sur la chaîne YouTube de BNP Paribas.

Son parcours ?

Dorine Bourneton est originaire d’Auvergne. Et chez elle, l’aviation, c’est une affaire de famille.

« Quand j’avais 8 ans, mon père a pris des cours de pilotage. Du coup, j’ai grandi avec ces pilotes comme Jean Mermoz, Henri Guillaumet, Antoine de Saint Exupery. Ou encore Adrienne Bolland, première pilote à franchir la cordillère des Andes en 1921 ». Autant de récits qui la fascinent, et lui donnent envie de se dédier à cette discipline. 

« A ce moment de ma vie, j’avais le mouvement, et j’aimais bouger : je dansais, je faisais du vélo, je partais explorer la campagne. Pour moi, l’aviation était un excellent moyen d’assouvir cette envie d’évasion, d’aventure ».

Pour en savoir plus, elle part avec son père, en tant que passagère. A 15 ans, elle décide de passer à la pratique, et s’inscrit à l’Aéro-Club d’Auvergne, « avec l’argent de [ses] anniversaires ». Elle fait son premier vol en solitaire la même année.

 j’ai grandi avec ces pilotes comme Jean Mermoz, Henri Guillaumet, Antoine de Saint Exupery.
“ D’un coup, j’ai perdu le mouvement. Et je n’ai eu de cesse de tenter de le reconquérir par tous les moyens, et plus particulièrement par l’aviation ”

Dorine Bourneton

L’accident. L’année d’après, en mai 1991, un voyage est organisé par son Aéro-Club, pour aller à la rencontre de pilotes de Canadair à Marignane. Malgré la mauvaise météo, le pilote souhaite partir en reconnaissance. « Nous n’avons pas eu le temps de rebrousser chemin. L’avion est entré dans les nuages et a percuté de plein fouet le flanc d’une montagne. Sur les quatre passagers, j’étais la seule survivante. ». Les secours mettent 12 heures pour la retrouver. Le verdict tombe : paraplégique.

D’autant que, souligne-t-elle, à l’époque rien n’était accessible aux personnes handicapées. Ni les espaces publics, ni l’école. Plus difficile, encore, elle parle d’un véritable décalage entre elle et le reste de la société : « dans notre tête, on est valides. Ce sont les autres qui nous voient handicapés ! ». Pour « reprendre les commandes de sa vie », elle sillonne pendant deux ans les meetings aériens avec son père, pour évoquer la possibilité de piloter avec les mains uniquement. 

« Si on peut adapter les postes de pilotage, on peut adapter tous les postes de travail en entreprise ! ».

Dorine Bourneton

Son but ?

Faire tomber les barrières du handicap. Malgré les difficultés, elle obtient son brevet de pilote en 1995. Ayant arrêté ses études après l’accident, elle souhaite alors en faire son métier. Et découvre que la profession est tout simplement interdite aux personnes en situation de handicap. Pendant 7 ans, elle n’aura de cesse de batailler en faveur d’une nouvelle réglementation. Elle se lance dans l’aventure avec Brigitte Revellin-Falcoz, pilote, et Guillaume Feral, également paraplégique et expert en commandes manuelles de pilotage.

« Pour qu’une cause avance, il faut 3 personnes : celui qui inspire la cause (elle-même), celui qui sait (Brigitte Revellin-Falcoz), celui qui fait (Guillaume Feral). » Les nombreuses actions menées (meetings, livre autobiographique, lancement d’une mission de surveillance de feux de forêts…) aboutissent au succès : en 2003, le secrétaire d’Etat aux Transports de l’époque, Dominique Bussereau, signe l’arrêté autorisant les personnes handicapées à devenir pilotes professionnels. « Cet arrêté a été une avancée énorme, dans notre discipline mais aussi en général : si on peut adapter les postes de pilotage, on peut adapter tous les postes de travail en entreprise ! ».

Pour qu’une cause avance, il faut 3 personnes : celui qui inspire la cause (elle-même), celui qui sait , celui qui fait.
“ Après mon accident, piloter était une question de survie, pour dépasser le traumatisme. L’envie d’entreprendre en découle forcément ”

Dorine Bourneton

Son credo ?

La réciprocité pour avancer. Quand on lui demande si son accident a motivé chez elle l’envie d’entreprendre, elle répond qu’il s’agissait surtout au départ d’une question de survie, pour dépasser le traumatisme. « L’envie d’entreprendre en découle forcément ». Une envie qui lui fait pousser en permanence de nouvelles portes : en 2015, elle devient première femme paraplégique à obtenir la qualification de pilote de voltige, et fait une présentation au Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget. 

Tout s’acquiert, donc. Mais pour elle, ces combats ne fonctionnent que s’il existe entre les acteurs impliqués l’envie de chercher une solution ensemble, d’avancer. Côté technique, certaines astuces développées pour les pilotes handicapés sont même désormais utilisées par d’autres pilotes, comme le port de ceintures lombaires pour être mieux sanglé à son siège, et donc plus stable. Ce qui permet de tenir mieux assis et de mieux garder les bons points de repères visuels nécessaires à la voltige.

 CE QU’IL FAUT RETENIR : INNOVER POUR S’ADAPTER AU HANDICAP APPORTE UN RÉEL BÉNÉFICE POUR TOUS !

Ses projets ?

Accéder à un niveau supérieur de voltige, avec un instructeur vice-champion de France en 1987, Claude Roux. « J’ai également le projet de faire le tour du monde en avion, en équipe, pour parler de notre parcours, transmettre notre expérience », conclut-elle. « Tout réside dans le partage ».

Le 4 octobre, venez découvrir en live les parcours de :

Dorine Bourneton, pilote de voltige,

créatrice et présidente de la « commission Pilotes handicapés » de l'Aéro-Club de France.

Jérôme Adam,

entrepreneur et conférencier,

co-auteur et co-producteur chez

J’en crois pas mes yeux.

Josef Schovanec, docteur et chercheur en philosophie et sciences sociales. Philosophe, chroniqueur, écrivain (Je suis à l’Est) et militant pour la dignité des personnes avec autisme.

Ursula Lemarchand,

comédienne de théâtre

et metteur en scène 

de la pièce

La princesse sans bras.

Guy Tisserant, quatre fois champion paralympique de tennis de table, il est aujourd’hui président de TH Conseil, cabinet spécialisé dans la promotion de la diversité, de l’égalité des chances et du handicap en milieu professionnel. 

Pete Stone,

consultant et fondateur de Just Different,

société de conseil

spécialisée dans l’inclusion,

la diversité, la mixité et l’interculturel.

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