Cap sur les écosystèmes côtiers et océaniques pour les 15 ans de la Climate & Biodiversity Initiative
En 2025, l’appel à projets Climate & Biodiversity Initiative (C&BI) de la Fondation BNP Paribas célèbre ses 15 ans avec une édition dédiée à la recherche scientifique de l’Océan et des écosystèmes côtiers.
Pour ce 6ème appel à projets de la « Climate & Biodiversity Initiative », la thématique retenue est l’Océan et les écosystèmes côtiers. La Fondation a dédié un budget total de 7 millions d’euros à cette édition, qui a obtenu le label « Décennie de l’Océan » par la Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO. « La Décennie de l’Océan a joué un rôle déterminant : elle a attiré l’attention de la communauté scientifique sur un domaine encore trop sous-financé et sous-recherché », explique Cécile Advani.
Résultat ? Cette année, la mobilisation a été exceptionnelle, avec plus de 160 candidatures issues de 21 pays différents, « soit trois fois plus que lors du précédent cycle. Nous avons travaillé avec nos Fondations sœurs partout en Europe pour amplifier la portée de l’appel à projets. Au terme d’un processus de sélection rigoureux, nous avons retenu 11 projets. Le niveau scientifique, la diversité géographique et la richesse des thématiques témoignent d’un véritable élan mondial pour mieux étudier l’Océan », se réjouit Cécile Advani.
Un processus de sélection unique mêlant collaborateurs et un comité de scientifiques internationaux
L’une des spécificités de ce programme de la Fondation BNP Paribas ? La manière dont il implique les collaborateurs et collaboratrices de BNP Paribas, sollicités pour évaluer les projets. 120 évaluateurs, issus de toutes les entités du Groupe et de nombreux pays, ont ainsi été mobilisés pour la première phase d’évaluation. Celle-ci a ensuite été suivie d’une seconde, menée par un comité de 9 scientifiques internationaux, comme le précise Cécile Advani : « Chaque projet est évalué au minimum trois fois par les scientifiques, garantissant une rigueur comparable aux standards académiques. Dans la phase finale, le comité scientifique ne retient en moyenne qu’un projet sur trois, assurant la meilleure qualité possible . »Pour la Secrétaire Générale de la Fondation BNP Paribas, l'appel à projets a été une vraie réussite : « toutes les profondeurs de l’Océan sont explorées, des eaux côtières à la pleine mer et jusqu’aux abysses. » Les onze projets retenus, annoncés le 11 décembre 2025, couvrent ainsi une large variété de zones géographiques, de l’Arctique à la Méditerranée, en passant par le triangle de corail ou encore le Golfe de Guinée, et explorent également une diversité d’espèces et de problématiques, depuis la résilience des coraux face aux vagues de chaleur jusqu’à l’étude de nouveaux corridors migratoires pour les grandes espèces marines. « L’Océan est une réserve de biodiversité exceptionnelle que nous connaissons encore trop peu, car il est complexe et coûteux d’aller étudier des écosystèmes à 4000 mètres sous l’eau. Dans un domaine encore qualifié de “ terra incognita ”, l’enjeu est immense : produire une connaissance fondamentale permettant de préserver l’Océan et trouver des solutions pour l’avenir », conclut Cécile Advani.
Vous souhaitez comprendre concrètement ce qu'un tel soutien permet à une équipe de recherche d'accomplir ?
Découvrez Deeplife, l’un des projets lauréats 2023 dirigé par Lorenzo Bramanti, chercheur au CNRS et expert en écologie des feuilles coralliennes, visait à cartographier et comprendre les forêts animales marines dans le monde entier, en comparant forêts terrestres et forêts marines, afin de protéger à la fois l’espèce et leurs fonctions écosystémiques.
Tara Océan, un partenaire historique du Groupe
Fondée en 2003, la Fondation Tara Océan est la première fondation française reconnue d’utilité publique consacrée à l’Océan en France. Elle réalise des expéditions en mer de grande ampleur et développe avec les laboratoires partenaires une science de l'Océan de haut niveau. Les données collectées à bord de Tara, déjà utilisées dans le cadre de l’une des recherches soutenues lors du précédent appel à projet de la Fondation BNP Paribas, le seront de nouveau par l’un des nouveaux lauréats, le projet « CoralResist » du CNRS.
BNP Paribas CIB a noué en 2020 un partenariat avec la Fondation Tara Océan dans le cadre de son offre de produits d'investissement avec reversement. BNP Paribas Banque Privée en est le premier contributeur et a apporté un soutien global de plus de 2,9 millions d’euros via ces produits d’investissement avec reversement, en s’assurant d’appliquer des filtres d’exclusions stricts sur le secteur du pétrole et du gaz. Ce soutien a contribué en particulier au financement de la construction de Tara Polar Station, la nouvelle base scientifique dérivante dédiée à l’étude de l'Océan Central l’Arctique, en prenant en charge 13 % du budget total : « L’enjeu de la préservation de l’Océan nous concerne tous. Seule l’action collective, et donc des partenariats autour d'objectifs communs de compréhension de la santé de notre planète et de partage de la science, nous permettra d’aller plus vite. » explique le biologiste et marin de formation Romain Troublé, Directeur Général de la Fondation Tara Océan.
« L’enjeu de la préservation de l’Océan nous concerne tous. Seule l’action collective, et donc des partenariats autour d'objectifs communs de compréhension de la santé de notre planète et de partage de la science, nous permettra d’aller plus vite. »Romain Troublé, Directeur Général de la Fondation Tara Océan, biologiste et marin de formation.
Suite à l’inauguration de la Tara Polar Station en 2025, dix expéditions consécutives sont prévues jusqu’en 2046, avec la première expédition, Tara Polaris I, qui débutera dès l'été 2026. Ce projet s’inscrit dans la Stratégie polaire 2030 de la France, qui vise à renforcer la recherche scientifique en Arctique et à mieux comprendre les impacts du changement climatique. Cette collaboration de longue date illustre la continuité de l’engagement de BNP Paribas pour la recherche scientifique sur le climat et la biodiversité ainsi que la sensibilisation et la protection du vivant marin.
Produire et publier de la recherche scientifique en open source
Alors que les acteurs économiques sont de plus en plus attendus sur la transparence et la robustesse de leurs approches environnementales, BNP Paribas franchit une nouvelle étape : produire et publier de la recherche scientifique en open source, accessible à toute la communauté académique, technologique et financière. Rencontre avec Imène Ben Rejeb-Mzah, Responsable de l’équipe Data Analytics & Research on Environment (DARE) qui mène ces recherches fondamentales dans un domaine encore émergeant : la quantification du risque de perte de la biodiversité.
Parmi les papiers de recherches publiés ainsi par son équipe, une série est spécialisée dans la quantification des risques de perte de biodiversité. « Il existe une notion émergente d’empreinte biodiversité, qui est inspirée de l’empreinte carbone, mais bien plus complexe à quantifier ou modéliser. Contrairement au carbone, il n’existe pas une “unité universelle” de perte de biodiversité. Cette dernière repose sur trois grandes dimensions — la variété des espèces et des gènes, les interactions des espèces entre elles sous forme de réseaux, et enfin les services écosystémiques apportés par cette biodiversité » , détaille-t-elle.
Parue en juin 2025, à l’occasion de l’UNOC et du BEFF, l’une de ces études était justement dédiée à la modélisation de l’empreinte marine des grandes entreprises : « Nous avions entrepris d’étudier les différentes unités pour mesurer la perte de la biodiversité terrestre dans un de nos premiers papiers de recherche. Ensuite, nous nous sommes posé la question sur l’empreinte de biodiversité marine. Est-elle bien estimée ? Peut-on évaluer la maturité de sa modélisation par rapport à celle de l’empreinte de biodiversité terrestre ? »
Les travaux de l’équipe ont ainsi pu montrer que certaines pressions, comme la prolifération d’algues et la pollution chimique, sont aujourd’hui modélisées de manière suffisamment robuste – « en open source, peer-reviewed par d’autres chercheurs » précise Imène Ben Rejeb-Mzah – pour alimenter des outils de mesure d’empreinte. « Nous avons vu des initiatives et tentatives de modélisations sur une autre pression, la surpêche, mais la majorité des pressions marines restent encore à quantifier. C’est un immense champ de recherche », poursuit-elle, avant de conclure : « La biodiversité marine est l’un des moteurs invisibles de la stabilité climatique, alimentaire et économique mondiale. Pourtant, elle reste la moins comprise et la moins quantifiée. En partageant en open source nos recherches sur les méthodologies de sa quantification, nous voulons contribuer à l’avancée collective de la science dans ce domaine. »



