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Portrait d'intrapreneur : Marie Dahl, l’intrapreneure de l’économie circulaire

Mathilde Cristiani
Mathilde Cristiani
Copywriter & storyteller

Depuis septembre 2014, le People’s LAB encourage les collaborateurs qui ont une idée innovante à la transformer en produit ou service intégré aux activités du Groupe. Un moyen de devenir acteur de l’avenir de son entreprise et de créer de nouveaux modes de travail en interne. BNP Paribas lance une série de portraits consacrée à ces collaborateurs entrepreneurs.

La première à ouvrir cette série est Marie Dahl. La jeune femme, collaboratrice chez BNP Paribas Leasing Solutions, a intégré en 2016 la deuxième promotion du People’s LAB, avec l’envie de développer un projet autour de l’économie circulaire. C’est au sein de l’accélérateur d’intrapreneurs que son projet de marketplace permettant aux entreprises de louer ou de vendre à d’autres leur matériel roulant non utilisé voit le jour. Et se concrétise : sa plateforme, KINTESSIA, sortira en janvier 2018. Portrait d’une intrapreneure guidée par une force tranquille et une tempérance à toute épreuve.

Un caractère d’intrapreneure ?

Accueillir les opportunités et s’impliquer. Voilà ce que dégage la jeune femme, qui en moins d’un an a vu son parcours professionnel radicalement changer.  « J’ai confiance en la vie. Je me dis toujours qu’il n’y a rien à perdre à tester », confie-t-elle ainsi. Il semble d’ailleurs que tout son parcours soit marqué par cette philosophie. 

L’alsacienne d’origine, passionnée de mathématiques et de sport, commence ainsi sa carrière par des stages de césure dans le marketing sportif, notamment au sein d’un club professionnel de basket. La voie semble dès lors tracée. Mais non. « Quand je me suis mise à chercher un premier emploi, j’ai eu une offre dans ce secteur, mais j’ai ressenti le désir de découvrir d’autres environnements ».

J’ai confiance en la vie. Je me dis toujours qu’il n’y a rien à perdre à tester. 

Et le virage est plutôt radical : Marie intègre le Groupe BNP Paribas chez Leasing Solutions en 2006, au service commercial. De 2010 à 2012, elle est même responsable d’une agence. « J’avais envie d’explorer la relation commerciale en B2B, qui me passionne. J’aime côtoyer du monde ». En 2014, elle évolue dans ses fonctions et intègre en tant que chef de produit le département marketing de la business unit ELS (Equipment Logistic Solutions), qui finance le matériel roulant. Elle y poursuit une carrière qu’elle qualifie d’épanouie. « Dans tous mes postes, j’ai pu laisser libre cours à ma créativité et à mon besoin d’être tournée vers l’extérieur. Si j’avais été confrontée à des situations difficiles, j’aurais peut-être entrepris avant ».

Accueillir les opportunités et s’impliquer.
“ J’ai l’impression que ce que je vis peut-être vu comme l’éprouvette de quelque chose qui va être dupliqué ces prochaines années ”

Marie Dahl

Une envie d’entreprendre qui attend son heure

Car, quand on regarde son parcours, il semble que l’esprit entrepreneurial n’est jamais loin. « C’est vrai qu’en dernière année d’école, j’ai choisi le module entrepreneuriat », admet-elle. Elle nous raconte ainsi qu’en partenariat avec des élèves ingénieurs, elle a relevé le défi de créer une entreprise technologique. Leur produit ? Un robot capable de tailler des haies. « J’ai relu récemment dans de vieux dossiers que j’occupais le poste de PDG. Avec le recul, je me dis que l’envie était peut-être déjà là ».

Ne restait plus qu’à trouver le déclencheur capable de lui faire dépasser ses appréhensions. « J’ai toujours été fascinée par le monde des entrepreneurs, par les personnes qui créent tout un business à partir de rien. Mais je n’osais pas le faire moi-même, parce que je n’en avais pas le courage, peut-être, mais aussi parce que je n’avais pas particulièrement d’idée ». 

L’événement fondateur

Finalement, son entrée en intrapreneuriat tient presque du hasard. En avril 2016, elle participe à une Jam Session organisée par Leasing Solutions sur l’ubérisation des métiers. C’est là qu’elle propose le projet d’une plate-forme permettant aux entreprises de louer leur matériel roulant. Le premier nom de sa solution : Rent your asset. Le projet est remarqué, on lui 

A ce moment-là, je ne me doutais pas de l’ampleur que cela allait prendre.
demande d’apporter des informations supplémentaires, notamment sur sa faisabilité. Ensuite, tout s’enchaîne vite : on lui propose de postuler au People’s Lab. Son projet de candidature est retenu, et elle intègre la deuxième promotion. « A ce moment-là, je ne me doutais pas de l’ampleur que cela allait prendre. Je me disais que cela allait être une expérience intéressante, en parallèle de mon activité normale ». 
C’est quand elle comprend que son projet de plateforme rencontre la vision stratégique de Leasing Solutions en lien le plan de transformation digitale du pôle qu’elle en mesure le potentiel. Elle se lance alors à fond dans l’aventure, avec pour ambition d’en faire « quelque chose de réel ». 

Un poste sur mesure. 

Son implication paie. En décembre 2016, elle se voit proposer une création de poste dédié à ce projet de marketplace, avec pour mission de trouver une solution technologique pérenne, la développer, recruter une équipe et lancer un produit fonctionnel. Elle intègre également le programme d’accélération de L’Atelier BNP Paribas à l’issue de son expérience au People’s Lab. 

Là, elle collabore avec la startup Wizaplace, qui lui livre la première version de la marketplace, désormais baptisée Kintessia et dont la sortie officielle est annoncée pour janvier 2018.

De l’intérêt individuel au collectif

Ce qui est aussi intéressant, c’est que son expérience individuelle prend une tournure collective. La jeune femme a pu recruter un account manager et un business developer pour l’accompagner. Elle cherche également un full stack developer. Autant d’intitulés de poste à la résonnance très startup, et qui provoquent un choc culturel en interne. 

« Cela permet également de renouveler les processus classiques de recrutement », souligne-t-elle. Celle-ci a d’ailleurs bien conscience du rôle de « défricheur » et de testeur qu’a l’intrapreneur aujourd’hui. « J’ai l’impression que ce que je vis peut être vu comme l’éprouvette de quelque chose qui va être dupliqué ces prochaines années ». Un moyen supplémentaire d’apprendre aux grands groupes à innover rapidement, tester, adapter et refaire, et fédérer les collaborateurs autour de ces changements.

J’ai l’impression que ce que je vis peut être vu comme l’éprouvette de quelque chose qui va être dupliqué ces prochaines années.

Et de l’intérêt collectif à l’individuel

Quand on lui demande si elle réalise le chemin parcouru en une année, sa réponse est directe : « non. Je ne me suis pas encore posée pour faire le point sur tout ce que j’ai acquis, emmagasiné ». Elle reconnaît cependant avoir fait un bond en matière de confiance en soi. « Je n’aurais jamais dit de moi-même que je voulais qu’on me confie un tel projet ».

Se voit-elle dès lors dans la peau d’une entrepreneuse ? « J’ai la pression de délivrer un produit, j’emmène des personnes avec moi. Il ne faut pas se louper. Mais je relativise. Cette pression n’est pas là même que celle d’un entrepreneur qui a posé toutes ses économies sur la table, qui n’a pas de garde-fou. Cet été, j’ai même pris 3 semaines de vacances ! », s’amuse-t-elle. « Je dirais que l’intrapreneur se rapproche de l’entrepreneur, mais dans des conditions sécurisantes », nous dit-elle. Avant de conclure : « le plus important, c’est de se sentir à sa place »

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