Portrait-robot de ces « entrepreneurs d’élite »
Réalisé en partenariat avec Scorpio Partnership, le Global Entrepreneur Report 2018 est le fruit d’une vaste enquête internationale menée au cours du 3ème trimestre 2017 auprès de 2 700 entrepreneurs à succès.
Leur profil ? 40 % d’entre eux sont des femmes et 40 % ont moins de 36 ans. En moyenne, chacun emploie 166 personnes et génère un chiffre d’affaires de 25,1 millions de dollars.
5 grandes familles d’entrepreneurs-investisseurs
Derrière ce profil type, 5 profils d’entrepreneurs se distinguent en fonction de leur âge, sexe ou encore patrimoine et ont des stratégies d’investissement légèrement différentes.
- Les Ultrapreneurs, ont un patrimoine net investissable qui dépasse 25 millions de dollars. Le revenu principal de leurs entreprises s’élevait en moyenne à 25,1 millions de dollars en 2016.
Ils sont pour 67 % des « investisseurs responsables ». Les enjeux environnementaux et sociaux se retrouvent au cœur de leurs investissements, réalisés dans le but de créer des emplois (41 %), protéger l’environnement (38 %) et favoriser la transition énergétique (32 %). - Les Serialpreneurs, détiennent ou ont créé au moins 4 entreprises en activité. Ce sont ceux qui ont commencé à entreprendre le plus tôt, à 25 ans en moyenne. Ils possèdent un patrimoine moyen de 20,1 millions de dollars. Ils visent une utilisation stratégique de leur patrimoine, afin de soutenir d’autres entreprises à fort potentiel. Ils allouent ainsi 15 % de leur portefeuille à l’investissement providentiel (« angel investments ») et au capital-investissement pour financer de nouvelles entreprises.
- Les Millennipreneurs, sont âgés de moins de 35 ans (nés entre 1982 et 2000). Jeunes entrepreneurs, leurs entreprises généraient un chiffre d’affaires moyen de 27 millions de dollars en 2016. Ils possèdent déjà une fortune de 15,6 millions de dollars. Ils sont 46 % à mesurer leur réussite professionnelle par l’impact positif que leur activité génère sur la société et sur l’environnement, contre 39 % pour l’ensemble des entrepreneurs. La majorité d’entre eux estiment cependant que leurs investissements en la matière restent insuffisants. Ils prévoient de davantage investir en faveur d’enjeux environnementaux et sociaux à l’avenir.
- Les Femmes Entrepreneurs représentent 40 % des sondés et possèdent en moyenne un patrimoine de 14,1 millions de dollars. Le revenu principal de leurs entreprises s’élevait en moyenne à 26 millions de dollars en 2016. Elles sont plus enclines (37 %) que les hommes (33 %) à détenir des placements ESG (à objectifs environnementaux et sociaux) pour garantir un impact positif de leur investissement.
- Les Boomerpreneurs, sont âgés de plus de 55 ans et représentent environ 16 % des sondés. En moyenne, ils ont créé leur 1ère entreprise il y a 25 ans. Ils sont encore plus convaincus que les jeunes générations de l’impact social positif de leur activité depuis la création de leur entreprise. Côté investissement : 45 % d’entre eux détiennent des investissements à visée sociale ou environnementale, avec comme instruments privilégiés les fonds d’actions et les investissements soutenant la cause environnementale.
Qu’est-ce que l’impact positif d’une activité ?
Selon l’étude, 39 % des sondés considèrent que l’impact positif de leur activité est devenu un critère clé dans leur définition de la réussite professionnelle, contre 10 % il y a 2 ans. Un changement radical qui se vérifie dans toutes les régions étudiées.
Pour un entrepreneur, l’impact positif peut être atteint grâce à l’activité professionnelle, les investissements ou les actions personnelles. Au-delà de la stricte sphère professionnelle, l’impact positif d’une activité vise donc à rendre le monde meilleur tant sur le plan social qu’environnemental.
Au cours des 12 derniers mois, le concept d’impact positif s’est hissé au rang de priorité pour la majorité des entrepreneurs d’élite : 55 % d’entre eux déclarent ainsi investir une partie de leur patrimoine à des actions socialement responsables. Ils sont aussi convaincus que les engagements prennent de l’ampleur quand ils se traduisent en activité économique : 80 % estiment que l’entrepreneuriat est le moyen le plus efficace de générer un impact positif que ce soit au niveau local ou mondial.
Des divergences géographiques et culturelles
Les pays d’origine influent sur les priorités perçues en matière de développement. En Chine, l’objectif ciblé en priorité est la protection de l’environnement (53 %), en Europe, il s’agit du développement des énergies vertes (35 %), aux États-Unis et au Moyen-Orient, c’est la création d’emplois (respectivement 36 et 40 %).
Des investisseurs clés pour accélérer le changement
Les entrepreneurs d’élite déclarent vouloir intensifier leurs investissements dans des projets à impact social (pour 29 % d’entre eux). Ce sont les « Millennipreneurs » qui ouvrent la voie le plus concrètement : 64 % sont déjà activement engagés dans l’investissement à impact social, notamment en matière de création d’emplois.
Co-CEO de BNP Paribas Wealth Management, Sofia Merlo témoigne de ce profond changement : « l’évolution rapide des états d’esprit se répercute sur les pratiques d’investissement des entrepreneurs d’élite. Les encours en investissements responsables ont récemment franchi la barre des 10 milliards d’euros ; ce chiffre a été multiplié par 10 en l’espace de 6 ans. Cette tendance illustre clairement l’appétit croissant de nos clients pour ces types de stratégies. »
l’évolution rapide des états d’esprit se répercute sur les pratiques d’investissement des entrepreneurs d’élite.
Quel que soit le parcours ou l’origine des entrepreneurs d’élite, ces derniers reconnaissent que leur réussite en tant qu’entrepreneur et investisseurs repose fortement sur l’adoption d’un état d’esprit socialement responsable.