Un regard neuf sur l’analyse financière
Les startups, par nature, disposent d’une capacité d’innovation qui implique une stratégie économique bien différente d’une entreprise traditionnelle.
D’abord, leur business model est incertain : certaines créent de l’audience avant de la monétiser, d’autre proposent des services gratuits avant qu’ils ne deviennent payants (freemium). Elles ne génèrent parfois des revenus qu’après une ou plusieurs années d’exercice. Leur besoin en fonds de roulement (BFR) devra alors être financé de manière spécifique durant les phases early stage (premiers mois) puis phase d’envol. Les investisseurs potentiels évalueront notamment le burn rate, c’est-à-dire le rythme auquel la startup dépense son capital et assume un cash-flow négatif en attendant les premiers bénéfices.
Autre spécificité des startups : elles peuvent nécessiter des crédits d’investissement pour financer une part de ressources matérielles ou immatérielles, comme la R&D, indispensable pour innover. Une fois atteint un certain stade de maturité, les associés peuvent être tentés par une entrée en bourse afin de diversifier leur actionnariat, bénéficier d’une valorisation intéressante tout en restant maîtres de la gouvernance.
Pour estimer la valorisation des startups et le risque à investir dans celles-ci, les institutions financières doivent donc adapter leur grille d’analyse. Les banques l’ont bien compris et forment aujourd’hui de plus en plus de chargés d’affaires aux questions d’innovation, afin que ces derniers comprennent les besoins des entreprises technologiques naissantes et les financent de manière pertinente.
Les conseillers BNP Paribas axent par exemple leur analyse sur les perspectives de développement de la startup, la qualité de son management et son plan de trésorerie au sein d’un écosystème qualifié (incubateurs ou accélérateurs, BPI innovation, fonds d’investissement, etc).
Des solutions différentes à chaque phase de développement
Les startups en phase early stage ont le choix entre différentes pistes pour démarrer leur activité : s’appuyer sur des business angels, souscrire un prêt d’honneur sans intérêt ni garantie, ou encore bénéficier de crédits dédiés aux projets d'innovation, de prêts à la création d’entreprise (PCE) ou de fonds issus d’une opération de crowdfunding.
Lors de la phase d’envol, les startups cherchent à constituer un fonds de capital-risque pour financer par exemple leur BFR ou leur internationalisation. Enfin, une fois arrivées à maturité, elles peuvent avoir besoin de financements plus classiques pour consolider leur activité.
LES START-UPS Bénéficient du large réseau de partenaires financiers de bnp paribas.
Comment les banques soutiennent-elles financièrement les startups durant toutes ces étapes ? En premier lieu, elles peuvent investir dans des fonds d'amorçage ou de capital risque finançant les projets aux premiers stades de développement. C’est dans cette perspective que BNP Paribas a créé le WAI Investment Fund qui investit dans des fonds de capital amorçage et de capital risque.
Les banques peuvent également accompagner la levée de fonds des startups, pour rassurer des investisseurs, ou les aider à mener leur augmentation de capital en sélectionnant les fonds les plus pertinents, voire en investissant directement. C’est ce que réalise BNP Paribas à travers le WAI Venture Fund, au sein de sa filiale BNP Paribas Développement.
Enfin, les établissements bancaires peuvent mettre en place des partenariats avec des organismes de financement pour faciliter l’octroi de fonds aux startups. BNP Paribas propose ainsi aux jeunes entreprises de bénéficier de son large réseau de partenaires financiers tels que Bpifrance ou Initiative France, premier réseau associatif de financement des créateurs d'entreprise.
Une coopération qui va bien au-delà de l’investissement
Le financement n’est pas la seule clé de la réussite. Les startups ont aussi besoin de conseil sur des thématiques très variées pour assurer la pérennisation de leur activité et accroître leur visibilité : industrialisation de prototype, expérience utilisateur, communication et marketing, recrutement, internationalisation, etc.
C’est l’opportunité pour les banques d’aller plus loin dans la relation avec les créateurs d’entreprise en combinant soutien financier et dispositifs d’accompagnement dédié aux jeunes structures. Les programmes d’accélération de BNP Paribas (BNP Paribas Plug and Play ou We Are Innovation, également ouvert aux entreprises de taille intermédiaire) répondent à ces besoins complémentaires : accès à des espaces dédiés à l’innovation, à un réseau professionnel élargi pour concrétiser cette innovation (clients, partenaires potentiels au sein de grands groupes…).
Pour les startups visant une implantation internationale, les banques peuvent également apporter leur maîtrise des financements spécifiques à l’export, ainsi qu’un réseau précieux de business centers internationaux disposant d’une connaissance fine du terrain (règlementation, codes informels, etc).
Au-delà du strict contexte du financement, les banques nouent ainsi des relations de confiance de plus en plus étroites avec les startups, dans un climat porteur pour l’innovation. Le bénéfice de cet engagement est double : dynamiser la croissance économique et l’innovation française tout en créant des synergies utiles en faveur de la transformation des métiers de la banque ou d’autres entreprises .
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