• Finance durable

Retour de la croissance des obligations vertes en 2023

Les analystes de BNP Paribas Markets 360 s'attendent pour 2023 à ce que les émissions d'obligations vertes retrouvent les sommets atteints en 2021, sous l'impulsion de l'Europe, la Chine apparaissant comme le nouveau marché de croissance.

La transition écologique reste une priorité, les investisseurs reviennent

Après un doublement des émissions d'obligations vertes en 2021 à plus de 500 milliards de dollars US, le marché a connu sa première contraction en 2022. Pour 2023, cependant, l'équipe de BNP Paribas Markets 360 voit l'offre mondiale d'obligations vertes se redresser et dépasser potentiellement les niveaux de 2021, car la transition reste une priorité et les investisseurs reviennent sur les marchés obligataires.

« Nous pensons que 600 milliards de dollars d'obligations vertes pourraient être émis en 2023, voire plus. Les émissions d'obligations vertes seront menées par l'Europe, où nous pourrions voir jusqu'à 25 % d’obligations vertes dans les émissions du secteur public. »

Trevor Allen, Responsable de la recherche sur le développement durable chez Markets 360, Global Markets BNP Paribas.


Avec le retour des flux vers les obligations, l'environnement devrait être plus favorable aux obligations vertes. Même en 2022, l'indice Bloomberg MSCI USD Green Bond a moins souffert que l'indice Bloomberg Global Aggregate Total Return, bien que le premier soit composé à 90 % d'obligations d'entreprises. Cela pourrait s’expliquer par la tendance à « acheter et conserver » des investisseurs durables. L’opinion de l’équipe ? La demande est là pour rester.

Reprise et croissance

Du côté de l'offre, les émissions d'obligations vertes dépendent des investissements verts. La contraction observée en 2022 s'explique en partie par le choc économique mondial provoqué par la crise énergétique, qui a mis fin à une période de taux très bas et de marchés haussiers. 

La crise énergétique rappelle l'urgence de développer des énergies renouvelables 

Ainsi, il a fallu réévaluer les objectifs en matière d'énergies renouvelables : le manque de capacité de stockage, les retards dans l'octroi des permis, la concentration géographique des chaînes d'approvisionnement et l'action incertaine des gouvernements pour réguler les prix de l'énergie ont limité les investissements verts. 

A l’opposé, la crise énergétique a néanmoins rappelé l'urgence de développer des énergies renouvelables beaucoup moins chères, d'améliorer l'efficacité énergétique et de développer la circularité des matériaux.

Nos engagements récents

De nouveaux émetteurs souverains sont attendus

Les analystes de Markets 360 en déduisent qu'une forte accélération de la croissance des émissions d'obligations vertes, aussi forte que celle de 2020/2021 est peu probable, mais qu'une reprise assez nette de la croissance est en revanche certainement envisageable. Cette année encore, ils s'attendent à voir de nouveaux émetteurs souverains apparaitre sur ce marché, comme ce fut le cas pour l'Inde et la Grèce. Du côté de la demande, le marché devrait être soutenu par les flux entrants dans les obligations, la classe d'actifs retrouvant le dynamisme des années précédentes.

Le secteur public européen va augmenter ses émissions d'obligations vertes

L'Europe fournit traditionnellement environ 50 % des émissions annuelles d'obligations vertes, et les analystes s'attendent à ce que l'année 2023 confirme cette tendance, avec des volumes plus élevés provenant à la fois du secteur public européen et des entreprises. 

Le secteur public devrait continuer à jouer un rôle clé

Les annonces officielles des États membres européens indiquent déjà une augmentation des émissions d'obligations vertes et un allongement de la maturité moyenne des émissions. 

Les emprunts verts conjoints devraient également être plus nombreux dans le cadre du programme NextGenerationEU* de l'UE ; seuls 6 % des étapes et des objectifs du pilier vert fixés par les États membres dans leurs plans de relance et de résilience ont été atteints jusqu'à présent, ce qui constitue un retard par rapport à l'achèvement des projets dans d'autres domaines.

* Article en anglais

En savoir plus

L'aide de L'UE est nécessaire pour conserver une trajectoire en ligne avec les objectifs

Les services publics ont accru leurs demandes  ces dernières années, et la part de l'énergie verte dans leur encours total d'émissions a continué d'augmenter, atteignant presque 25 %. Néanmoins, les analystes estiment que l'Europe risque de ne pas atteindre ses objectifs à plus long terme (notamment l'objectif de RePowerEU de mettre en place une capacité solaire de 600 GW d'ici 2030), étant donné les difficultés auxquelles le secteur est confronté – la connectivité du réseau électrique, l'octroi de permis et le développement du stockage doivent augmenter pour que développer les capacités. L'accélération du développement des projets renouvelables n'est pas à court terme assez rapide pour conserver une trajectoire en ligne avec les objectifs, estiment-ils, sans l'aide de l'UE comme par exemple des crédits d'impôt offerts pour le développement de projets renouvelables dans la loi américaine sur la réduction de l'inflation de 2022.

La Chine s'intensifie

La Chine a augmenté sa part du marché des obligations vertes en 2022 (article en anglais), malgré ses propres défis intérieurs. Elle représente désormais plus d'un tiers de la production mondiale d'énergie solaire, contre seulement 4 % en 2012, et domine plus de 80 % de la fabrication de panneaux solaires. Cela s'est traduit par une croissance substantielle des émissions d'obligations vertes.

La protection de la biodiversité est un enjeu qui a gagné en importance en 2022

80 % des recettes des obligations vertes ont été dirigées sur l'énergie, les bâtiments et les transports. Cependant, le thème de la biodiversité a gagné en importance en 2022, et les analystes de Markets 360 prévoient que cet élan finira par s'étendre à l'espace des obligations durables.

Qu'en est-il des obligations de transition ?

L'innovation peut également provenir d’un concept déjà ancien, puisque la Chine et le Japon pensent à relancer les obligations de transition (article en anglais), qui permettent par exemple de financer la bascule vers des technologies générant moins de gaz à effet de serre pour accompagner la transition vers des « business models » plus durables. Dans ces deux pays, des entreprises envisagent déjà ce type d'émission, et des producteurs mondiaux de pétrole et de gaz pourraient également commencer à s'intéresser à ce cadre. 

L'avantage serait de donner accès à des financements à des entreprises se trouvant au tout début de leur transition et ayant donc besoin de fonds pour la financer, mais pour lesquelles le faire dans le cadre d'obligations vertes ou durables serait difficile. L'inconvénient, bien sûr, est que cela pourrait décourager les entreprises de tenter une transition plus rapide.

Les analystes s'attendent à ce que les émissions d'obligations de transition croissent principalement en Asie, étant donné que l'Association internationale des marchés de capitaux ne fournit pas encore d'orientations sur les principes de ces obligations de transition.

Accompagner nos clients dans leur transition : le Low Carbon Transition Group de BNP Paribas

BNP PARIBAS : LEADER DU MARCHÉ DES OBLIGATIONS VERTES

BNP Paribas a été reconnu comme leader du secteur des obligations vertes, en se plaçant au premier rang du classement des gestionnaires d'obligations vertes mondiales (Corporates & Government) pour l'année 2022, selon les données de Bloomberg

Cette tendance s'est poursuivie début 2023, puisque la Banque s'est classée en janvier au premier rang du classement Bloomberg des gestionnaires d'obligations vertes dans le monde (entreprises et administrations publiques), avec plus de 7 % de part de marché. BNP Paribas a soutenu 30 émissions d'obligations vertes pour le compte de ses clients.

Écoutez notre podcast pour avoir un panorama du marché des obligations ESG en 2023 (en anglais).Ecoutez le podcast en anglais

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Article traduit de l'anglais : Green bond growth to return in 2023 - BNP Paribas CIB


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