L’eau, une ressource indispensable qui se raréfie
L'eau est l'élément constitutif de la vie et y avoir accès est reconnu comme un droit de l'homme par les Nations unies (ODD 6). Cependant, l’accès à l’eau est de plus en plus contraint par le changement climatique, qui entraine une hausse des températures moyennes, une accélération de la désertification et une augmentation de la fréquence des sécheresses extrêmes.
Une analyse de BNP Paribas Markets 360 (ce lien et ceux qui suivent pointent vers des articles en anglais) montre qu'entre 1962 et 2018, les sources d'eau douce renouvelables dans le monde ont diminué de 60 %, tandis que, selon l'UNICEF, au moins deux milliards de personnes dépendent de sources d'eau potable contaminées et 4,2 milliards ne disposent pas de services d'assainissement gérés en toute sécurité.
Dans de nombreux pays, la gestion non durable de l'eau et le déficit historique d'entretien et d'investissement se traduisent aujourd’hui par des infrastructures vétustes et des taux de fuite élevés. A l’échelle de la planète, les pertes financières liés aux fuites dans les canalisations sont ainsi estimées à 39 milliards de dollars par an. Le World Resources Institute prévoit que le coût mondial de la gestion durable de l'eau s'élèvera à 1,04 milliards de dollars par an entre 2015 et 2030.
L’émergence de nouvelles technologies d’avenir
A mesure que l’eau se raréfie, de nouvelles technologies prometteuses apparaissent, allant du filtrage de l'eau à l'élimination des éléments indésirables, en passant par l'utilisation alternative ou la réutilisation des eaux usées et des eaux d'égout. Parmi ces technologies, la transformation par dessalement de l'eau de mer en eau potable se développe rapidement.
En 2023, BNP Paribas a soutenu la construction aux Émirats arabes unis du projet Mirfa 2 RO, une usine de dessalement utilisant la technologie de l'osmose inverse, en agissant en tant qu'arrangeur principal mandaté, teneur de compte, et conseil financier dans le financement de ce projet de 507 millions de dollars US.
Si les techniques traditionnelles ont tendance à être fortement émettrices de carbone, de nouvelles solutions de dessalement, plus respectueuses de l'environnement, voient le jour.
Mettre l’eau au cœur des priorités des états
Face à la situation, de nombreux pays se mobilisent.
La Corée du Sud a adopté depuis longtemps une approche durable en matière de gestion de l'eau. En août 2023, avec le soutien de BNP Paribas, la Korea Water Resources Corporation a émis sa première obligation verte libellée en francs suisses. Le produit net de l'émission suivra le cadre défini dans le Green Financing Framework (cadre de financement vert) du pays, et comprendra des investissements dans la sécurité de l'eau, son partage et son approvisionnement, conformément au sixième objectif de développement durable de l’ONU.
De son côté, l'État d'Israël a également fait de cet enjeu clé une priorité nationale. Le pays, qui recycle plus de 90 % de ses eaux usées, a inclus dans son Green Bond Framework (cadre d'obligations vertes) une catégorie dédiée à la gestion durable de l'eau et des eaux usées. En janvier 2023, BNP Paribas a soutenu l'État d'Israël dans le cadre d'une première obligation verte d'un montant de 2 milliards de dollars. Le produit de cette émission obligataire sera alloué à des projets liés notamment à la construction, l'extension, l'exploitation et le renouvellement des systèmes de collecte, de traitement et d'approvisionnement en eau et en eaux usées.
L'accès à l'eau potable et l'impact de l'activité humaine sur la biodiversité marine sont au cœur de l’initiative Science Based Targets for Nature. Sur le marché des obligations durables, les obligations dites « bleues » se sont récemment développées, les investisseurs souhaitant clairement s’engager sur ces thématiques
Construire des économies résilientes
La garantie de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans l'Union européenne a été inscrite dans la législation européenne en 2020. Toutefois, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que l'Union européenne devra investir jusqu'à 90 milliards d'euros par an d'ici à 2030 pour parvenir à une distribution uniforme, lutter contre le stress hydrique et réduire les fuites sur les réseaux de distribution. En Italie par exemple, définir et mettre en œuvre une stratégie durable pour la gestion de l’eau est cruciale pour le développement économique du pays. Dans son dernier livre blanc, l'initiative Value of Water for Italy a démontré que sans eau, 18 % du PIB italien n'aurait pas été généré. BNP Paribas a soutenu le gouvernement italien dans l'émission de sa première obligation verte en 2021, dont une partie des recettes est investie dans la gestion durable des eaux usées.
Pour faire face à la crise de l'eau que nous voyons venir, la participation des acteurs privés est essentielle. Les entreprises prennent de plus en plus conscience de leur responsabilité en la matière, qu'il s'agisse de mieux travailler avec les communautés locales ou de réduire l'impact de leurs eaux usées industrielles. Chez BNP Paribas, nous pouvons les aider à identifier les bonnes opportunités commerciales et à trouver les bonnes solutions de financement à long terme.
S'attaquer au stress hydrique industriel
La croissance de la population mondiale exerce et continuera d’exercer une pression accrue sur les réserves d'eau, qu’il s’agisse de besoins en eau potable, liés à la production alimentaire ou pour une utilisation industrielle ; les estimations suggèrent en effet que la demande d'eau augmentera de 30 % d'ici à 2030.
Partout dans le monde, de nombreuses entreprises comprennent la nécessité croissante de s’attaquer aux problèmes critiques liés à l'eau, qui ont une incidence sur leur activité et notamment sur leur chaîne d'approvisionnement. En avril, Jabil, fournisseur de solutions industrielles basé aux Etats Unis et implanté dans 30 pays, a annoncé la publication de son nouveau Green Financing Framework ainsi qu'un refinancement de 500 millions de dollars US d'obligations vertes. Dans son nouveau cadre, Jabil a inclus plusieurs catégories de dépenses éligibles alignées sur les principes des obligations vertes de l'ICMA, notamment la gestion durable de l'eau et des eaux usées. Pour cette opération, BNP Paribas a agi en tant que conseil associé en structuration, coordinateur et co-teneur de livre.
A l’été 2022, le fabricant américain de semi-conducteurs Intel Corporation a levé 6 milliards de dollars, dont 1,5 milliard de dollars d'obligations vertes, sous la direction de BNP Paribas. Intel s'est fixé pour objectif une consommation d'eau nette-zéro, et le produit de cette obligation verte est destiné à financer des projets ou des investissements, notamment liés à la gestion durable de l'eau.
- Cet article a été traduit de l'anglais. Cliquez sur le lien Water: the trillion-dollar investment gap, pour accéder à l'article original avec ses illustrations.
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