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« La mesure d’impact est incontournable » – rencontre avec Sir Ronald Cohen

Engagé pour l’investissement à impact depuis des années, BNP Paribas continue ses efforts en la matière. Partenaire de l’ONG anglaise Global Steering Group for Impact Investing (GSG), le Groupe avait invité le 14 septembre son président Sir Ronald Cohen – considéré notamment comme le père de l’investissement à impact en Europe – à s’exprimer lors d’un évènement dédié au sujet, aux côtés du Directeur de l’Engagement d’Entreprise du Groupe Antoine Sire et de Maha Keramane, Responsable du Positive Impact Business Accelerator de BNP Paribas. A cette occasion, Sir Cohen a répondu à nos questions.

Comment définiriez-vous l’investissement à impact ?

Pour moi, l’investissement à impact signifie avoir une approche prenant en compte à la fois l’impact, le risque et la rentabilité, en conjuguant impact social ou environnemental positif et bon retour sur investissement.

Comment générer à la fois croissance et impact positif sur la planète ?

Nos valeurs – celles des clients, des talents, des investisseurs – changent. C’est ce qui nous permet désormais de créer de la croissance et de la rentabilité tout en ayant un impact positif. 

Avec tous les défis auxquels le monde et la société doivent actuellement faire face, comment peut-on faire passer l’investissement à impact à l’échelle ?

Pour cela, la mesure d’impact est incontournable et sera complètement installée d’ici trois à cinq ans. C’est elle qui donnera le bilan d’impact des entreprises, en plus de leur bilan financier. La mesure d’impact crée une capacité à innover, avec des financements sur le mode « rentabilité en cas de succès », comme les prêts ou obligations durables, qui représentent désormais un marché de 1 500 milliards de dollars. 
La mesure d’impact crée une capacité à innover, avec des financements sur le mode « rentabilité en cas de succès »

Pourquoi le GSG a-t-il signé ce partenariat avec BNP Paribas tout particulièrement ?

BNP Paribas et GSG sont partenaires depuis de nombreuses années dans le cadre du développement des contrats à impact social (CIS). BNP Paribas est désormais meneur en matière de prêts ou d’obligations « sustainability-linked », avec une approche prenant en compte à la fois le risque, la rentabilité et l’impact.

D'après vous, comment l’investissement à impact va-t-il évoluer ? Deviendra-t-il une tendance de fond pour les prochaines décennies ou fera-t-on face à un risque accru d’« impact washing » ?

Tant que les rapports ne seront pas cadrés, régulés et harmonisés, les entreprises publieront des données non-standardisées et invérifiables. Les données déjà disponibles, quel que soit leur degré de fiabilité, affectent déjà la valorisation d’entreprises de nombreux secteurs, favorisant celles dont la performance environnementale est positive et pénalisant celles abîmant la planète. D’ici trois à cinq ans, je m’attends à ce que les régulateurs aient rendu obligatoire pour les entreprises la publication de rapports d’impacts incluant revenus, coûts et impacts – le tout dans des termes financiers. Loin d’être seulement une tendance, je pense qu’il s’agira d’une pratique comptable standard.

BNP Paribas et l’investissement à impact

Au-delà de ce partenariat entre le Groupe et le GSS, le Positive Impact Business Accelerator de BNP Paribas développe des produits d’investissements dont l’impact est positif de plusieurs manières. Créé en 2021, « PIBA » structure et gère des contrats à impact, prend des participations directes dans des entreprises, coordonne une stratégie de soutien aux entrepreneurs à impact et déploie la méthodologie de mesure d’impacts MESIS, qui permet au Groupe de suivre les impacts sociaux ou environnements des activités de ses clients engagés. 

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