BNP Paribas reconnu 1ère banque européenne sur la gestion des risques et opportunités liés au climat dans le classement 2020 de ShareAction
Le 26 avril, l'ONG britannique ShareAction a publié les résultats de son étude 2020 «...
Un consortium canadien-français, coordonné par le laboratoire TAKUVIK (Université Laval/CNRS) et soutenu par la Fondation BNP Paribas, lance le projet APT – Acceleration of Permafrost Thaw By Snow-Vegetation Interactions – pour étudier l’impact sur le dérèglement climatique de l’accélération de la fonte du pergélisol. Un phénomène encore peu connu et mal pris en considération dans les modèles de climats utilisés aujourd’hui par le GIEC[1].
Le pergélisol, sol gelé en permanence, stocke l’équivalent d’environ 1 600 milliards de tonnes de carbone soit deux fois plus de carbone que l'atmosphère en contient aujourd’hui. Le dégel du pergélisol, induit par le réchauffement climatique, est susceptible d’entraîner la transformation de ce carbone en CO2 et CH4[2]. La libération de ces gaz dans l'atmosphère pourra conduira à une augmentation énorme de l’effet de serre, ce qui représenterait une des plus fortes rétroactions climatiques positives.
Aujourd’hui, la force de cette rétroaction ne peut être estimée avec certitude car les processus impliqués dans la vitesse de dégel du pergélisol et dans la transformation du réservoir de carbone gelé sont insuffisamment compris et donc incorrectement traités dans les modèles de climat.
Pour affiner les modèles de climat, l’équipe du projet APT va tenter de prédire précisément l’évolution de la température du pergélisol, prédire les émissions de gaz à effet de serre générées par le dégel du pergélisol et quantifier les rétroactions pergélisol - climat.
Le projet est coordonnée par Florent Dominé au sein du laboratoire de recherche commun Takuvik créé entre le CNRS et l'Université Laval à Québec. Il bénéficiera en outre des stations expérimentales du Centre d’Études Nordiques situées dans l’Arctique canadien.
Il vient renforcer la collaboration entre les équipes françaises et canadiennes qui travaillent sur la neige et le pergélisol à l'aide d'expériences, modèles et approches de télédétection. Doté d’un budget de 1 600 000 euros sur trois ans, la Fondation BNP Paribas y contribue à hauteur de 560 000 euros sur la même période.
Vue d’ensemble sur un paysage typique de pergélisol (Laure Cailloce / CNRS)
Palses : petite butte du paysage rencontrée en contexte de pergélisol intermittent contenant un cœur de glace recouvert de sol gelé
La question du dégel du pergélisol concerne le monde entier mais encore davantage les populations Inuits dont les modes d’habitation et d’alimentation risquent d’être complètement bouleversés.
L’équipe du projet APT souhaite faire de la communauté des Inuits une partie prenante du projet. Des écoles de villages Inuit du Nunavik (Arctique canadien) seront notamment équipées d’outils pour permettre aux élèves de relever des données sur la température du sol et la densité de la neige. Un travail précieux pour les chercheurs qui ne peuvent pas se rendre tous les jours sur le terrain.
Un site Internet permettra aux élèves de partager les données collectées et traiter de l’adaptation au changement climatique sur des problématiques spécifiques aux communautés Inuits.
[1] GIEC : le Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat est composé d’environ 2500 scientifiques travaillant sur la question des changements climatiques
[2] CH4 : le méthane est un gaz à effet de serre avec un pouvoir de réchauffement environ 28 fois supérieur à celui du CO2 à un horizon de 100 ans.