- Le président de la Fed, Jerome Powell, a fait des déclarations importantes lors de sa conférence de presse
- La politique budgétaire est sur une trajectoire non viable et la hausse généralisée et durable des droits de douane serait néfaste pour les Etats-Unis et le reste du monde
- La politique monétaire américaine reste accommodante et dépendante de la conjoncture
- Les
marchés ont apprécié le ton modéré (« dovish ») de ce message
Serait-ce une perte de temps de regarder en direct les conférences de presse des présidents de banque centrale ? Je me posais la question en suivant, mercredi dernier, la séance des questionsréponses de Jerome Powell avec les journalistes sur YouTube. Les questions étaient claires mais les réponses souvent vagues. Cela m’a rappelé les conférences de presse de Mario Draghi. « Il n’en a pas été question » est une réponse que l’on retrouve fréquemment dans les FAQ. Mais peut-on véritablement s’attendre à autre chose ? Après tout, les opérateurs du marché (et les journalistes) espèrent des réponses claires permettant de balayer les incertitudes, tout en sachant dans le fond que les banques centrales sont dans l’incapacité de les leur donner pour la simple raison qu’elles ne peuvent pas se pré-engager. L’avenir n’est-il pas pavé d’incertitudes ?
La conférence de presse du président de la Fed n’a toutefois
finalement pas manqué d’intérêt, et pas seulement pour ce
commentaire selon lequel la politique budgétaire des Etats-Unis est
sur une trajectoire non viable, qu’il va falloir rapidement rectifier, ou
pour sa remarque sur les effets néfastes d’une hausse généralisée et
durable des droits de douane sur les travailleurs américains, mais
aussi et surtout pour ses observations sur les facteurs qui déterminent
la politique monétaire. Premièrement, il a fait une mise au point, en
annonçant que la politique reste accommodante, même si le terme a
été supprimé dans le communiqué de presse, qui a aussitôt été
accueillie par un repli des rendements obligataires pendant la
conférence de presse. Deuxièmement, le président a
insisté à plusieurs reprises (de manière implicite) sur la dépendance
des décisions de politique monétaire à l’égard de la conjoncture, ce
qui n’était pas sans rappeler son discours à Jackson Hole en août
dernier.