Une politique monétaire data-dependant implique des surprises
Décevantes, les données récentes sur le marché de l'emploi américain ont fait de la réunion du FOMC des 14-15 juin un non événement. C'est la conséquence logique d'une politique monétaire data-dependent : les surprises d'envergure ont un impact considérable sur les attentes du marché. Or, la surprise était de taille. Le graphique fait état, sur la base du cours des contrats à terme sur les Fed funds, de la probabilité que l'objectif de taux des Fed funds sesitue entre 0,50 % et 0,75 % après la réunion des 26 et 27 juillet, soit 25 pointsde base au-dessus du niveau actuel. Cette probabilité est très volatile depuis le début de l'année, au gré des variations des attentes du marché. La chute récente a suivi la publication des chiffres d'emplois. Le bond précédent avait succédé à la publication du compte rendu modérément ferme de la réunion des 26 et 27 avril. Devons-nous y prêter attention ?
Le marché obligataire table sur la prudence de la Fed
Le marché obligataire affiche une relative décontraction sur le sujet, à en croirel'étroitesse de la fourchette de négociation des obligations d'Etat à 10 ans depuis janvier. En fait, les investisseurs considèrent que, même si le FOMC pourrait à un moment donné relever son taux directeur, il continuera d'adopter une posture très prudente. Cela signifie-t-il que les commentaires des analystes et les remous sur les marché sne sont qu'autant de « bruits pour rien » ? Non, parce que le resserrement est un sujet sérieux, en particulier lorsque les taux sont restés si bas si longtemps. Dans un tel monde, même des mouvements mineurs peuvent provoquer de grands changements de sentiment.
William de Vijlder