1. Carton plein pour les portefeuilles numériques
Le classique portefeuille pourrait bien appartenir sous peu au passé. Avant même le déploiement de Wero, place au portefeuille numérique, ou e-wallet, aux multiples fonctionnalités. Pratique, sécurisée et gratuite, cette solution représente l’un des plus sérieux concurrents de la carte bancaire, à l’heure de l’omnicanal. Le paiement par e-wallet facilite et fluidifie les règlements à distance et en magasin.
Accessible depuis un ordinateur, un smartphone ou une tablette, le portefeuille numérique nécessite simplement de télécharger une application, de créer un compte, et d’entrer ses données personnelles et son numéro de carte bancaire. Avec une circulation limitée des données bancaires (celles-ci ne sont plus communiquées au commerçant), l'e-wallet réduit efficacement les risques de fraude et protège les données personnelles grâce au logiciel de cryptage. Ils sont proposés par des établissements bancaires tout comme par des prestataires de services de paiement de type PayPal ou Paylib et des opérateurs de téléphonie.
En 2023, 50 % des dépenses mondiales du commerce électronique ont été réglées par ce biais, ce qui en fait la méthode de paiement en ligne la plus populaire. Une tendance qui devrait se renforcer depuis que les e-wallets intègrent les cartes de fidélité : d’ici 2027, 61 % des dépenses de commerce électronique devraient être réalisées avec des portefeuilles numériques et mobiles. (Source : The Global Payments Report 2024)
D’ici 2025, le portefeuille numérique représentera 52,5 % de la valeur des transactions du e-commerce mondial. (FIS Global Payments Report 2023)
2. Instant payment : cliquez, c’est réglé !
D’ici 2025, date de mise en application de la nouvelle Directive sur les services de paiement (DSP3), toutes les banques devront proposer les virements instantanés sans facturation supplémentaire. Il sera ainsi possible de transférer des fonds en quelques secondes, contre 24 heures minimum à ce jour pour les virements SEPA. Une véritable révolution qui s’appuie elle aussi sur la technologie de l’open banking. Depuis 2018, celle-ci permet déjà les virements classiques instantanés sans frais via un lien ou un QR code. Comment ? Grâce aux API, ces connecteurs qui utilisent les coordonnées bancaires dans des environnements tiers (sites de e-commerce, logiciels comptables…). À la clé : un parcours utilisateur fluide et entièrement sécurisé. Mais toutes les banques ne disposent pas encore de l’infrastructure technologique nécessaire, et la plupart facturent des frais sur les virements instantanés, ce qui freine leur montée en puissance.
Selon l’Observatoire pour la sécurité des moyens de paiement, l'usage du virement instantané poursuit sa progression avec une croissance de 95 % entre 2022 et 2023. En volume, elle atteint même 138 %. La mise en place de la DSP3 devrait marquer l’avènement de cette solution de paiement efficace et totalement sécurisée entre les comptes bancaires ouverts au sein de la zone SEPA (les pays-membres de l’Union européenne, les pays membres de l’Espace économique européen, ainsi que la Suisse, Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican).
4. Paiements fractionnés : une souplesse qui fait recette
Forte inflation oblige, les consommateurs cherchent le moyen d’équilibrer leur budget ou de faire face à un imprévu sans crainte de découvert dès le milieu du mois. Un enjeu bien compris par les commerçants, toujours plus nombreux à proposer des solutions Buy Now Pay Later (BNPL) pour ne pas perdre de ventes. En d’autres termes, il s’agit d’offrir au client la possibilité de différer son paiement de 15 ou 30 jours après la commande, ou encore d’échelonner le paiement sur plusieurs mensualités. Aujourd’hui, 43 % des Européens utilisent les solutions BNPL (+22 % en un an). Véritable révolution dans le monde du financement à court terme, le BNPL s’adapte très bien au commerce en ligne et aux transactions B2B, en soulageant la trésorerie des entreprises. Pour les e-commerçants, c’est une solution idéale pour augmenter le panier moyen, et les taux de conversion, tout en optimisant l’expérience client.
En pleine croissance, le marché du BNPL se divise en plusieurs typologies d’acteurs : les opérateurs historiques du crédit à la consommation, les établissements bancaires traditionnels ou les fintech pure players aux offres spécifiques de BNPL. Leader français du paiement fractionné orienté client et expérience utilisateur (UX) FLOA, propose à la fois des paiements fractionnés, des mini-crédits et des cartes bancaires. Objectifs : offrir toujours davantage d’autonomie, de maîtrise, de flexibilité et de transparence aux clients dans leur parcours de paiement. Depuis la fin de l’année 2023, la filiale à 100 % de BNP Paribas, présente en France, en Espagne, en Belgique, en Italie et au Portugal, va plus loin avec le Buy Now Pay Whenever, une nouvelle application qui décorrèle le paiement du moment d’achat pour permettre de piloter son budget à tout moment.
Des réflexions sont toutefois en cours au niveau européen pour réglementer les nouveaux types de crédits comme le BNPL. L’objectif est d’informer les consommateurs, de les protéger et de prévenir toute pratique abusive pouvant conduire au surendettement. Ainsi, le Conseil européen a adopté en octobre 2023 une directive sur le crédit à la consommation qui intègre désormais les petits crédits de moins de 200 euros et le BNPL. Déjà mobilisées pour prévenir toute pratique abusive pouvant conduire au surendettement, les banques devront informer du coût total du paiement fractionné, interroger le fichier des incidents de paiement avant tout accord et mettre en place le délai de réflexion de 14 jours pour ce type de crédits. Un cadre plus protecteur pour un marché qui atteint aujourd’hui une phase de maturité, notamment en France où 70 % de la population utilise des facilités de paiement, dont 44 % de manière récurrente.
5. Cartes virtuelles : un engouement bien réel
Qu’on les utilise en remplacement ou en complément des cartes bancaires physiques, les cartes virtuelles séduisent par leur grande flexibilité. Elles s’adaptent aussi bien au paiement en ligne que sans contact en magasin (à condition de les avoir enregistrées au préalable sur son e-wallet) à un usage unique que récurrent. Le tout, en garantissant le même niveau de sécurité qu’une carte de paiement traditionnelle. Il est même possible de les verrouiller instantanément à distance en cas de vol ou de doute sur une transaction. Selon une étude de Juniper Research, le nombre de transactions par carte virtuelle atteindra 175 milliards de dollars dans le monde d’ici à 2028. Une explosion accélérée par leur intégration croissante aux portefeuilles numériques existants, tels qu’Apple Pay et Google Pay.
Les cartes virtuelles sont également très utilisées pour l’intégration de modules de paiement BNPL : générées lors de la validation de l’achat pour un montant égal au total de la transaction, elles permettent de régler immédiatement le commerçant, tandis que le fournisseur de la solution BNPL récupère les sommes dues au fur et à mesure des versements du client. Enfin, à l’heure où le plastique est pointé du doigt en raison de ses effets néfastes sur l’environnement, la carte virtuelle offre une alternative de choix.
Cartes virtuelles, de quoi parle-t-on ?
Concrètement, les cartes virtuelles, ou Virtual Card Number (VCN), sont des cartes digitales disponibles via un portail web ou mobile et pouvant être configurées pour un usage unique, pendant un laps de temps donné ou pour un montant donné. Comme une carte physique, elles possèdent un numéro, une date d’expiration et un code de sécurité. Seules les institutions financières et les fintechs sont habilitées à émettre ce type de solution de paiement, plébiscitées par les entreprises qui voient en elles un moyen idéal et sécurisé de rationaliser leurs dépenses, notamment les frais de leurs collaborateurs (carburant, péage, billets de train, avion, recharge de véhicules électriques...).
Avec la carte virtuelle, les collaborateurs gagnent en autonomie et l’organisation en efficacité : plus besoin d’avancer des frais professionnels, d’éditer des notes de frais ou encore d’attendre leur remboursement… Les plafonds de paiement restent toutefois entièrement modulables, ainsi que les enseignes concernées par les dépenses.
6. Nouvelle étape dans l'innovation avec la biométrie
En 2020, BNP Paribas créait l’événement en lançant la première carte sans contact avec reconnaissance d’empreinte digitale dans l’Hexagone. Plus besoin de composer son code, quel que soit le montant de la transaction : il suffit de placer son doigt sur le lecteur d’empreinte, puis d’approcher la carte du terminal de paiement.
Depuis cette date, les travaux sur les solutions de paiement utilisant la reconnaissance faciale, l’empreinte vénale (le réseau des veines) de la main ou encore l’iris vont bon train. À l’évidence, la biométrie, qui consiste à identifier une personne par ses caractéristiques physiques ou comportementales a de beaux jours devant elle et ce, pour deux raisons simples : sa sécurité (les données sont strictement personnelles et ne peuvent être falsifiées) et sa simplicité d’usage. Reste encore à vaincre les obstacles liés au coût de cette technologie et à sa fiabilité ainsi que les questions relatives à la sécurité et au stockage des données personnelles.
7. Des réseaux de cartes complètement token
L’année 2024 sera le théâtre d’importants bouleversements pour les grands réseaux de cartes bancaires : Visa, Mastercard, Amex et CB vont en effet mettre en place une mise à jour automatique des cartes bancaires fondée sur leur « tokenisation ». Cette technique de sécurité remplace les informations de paiement sensibles comme les numéros de carte par un ensemble de caractères aléatoires uniques, les tokens (jeton). Ainsi, la sécurité est préservée, car les informations originales des cartes ne sont pas utilisées. En cas de tentative de fraude, il ne sera pas possible d’exploiter le token pour effectuer des transactions non autorisées, puisqu’il ne contient aucune information sensible et ne constitue pas un moyen de paiement valide. À la clé, des risques de fuites de données et de fraude limités.
Une fois expirée, la carte physique sera mise à jour et seuls ses quatre derniers chiffres et sa date d’expiration seront modifiés. D’ici octobre 2024, les émetteurs français devront avoir émis 100 % de tokens sur les cartes en circulation, ce qui permettra notamment de faciliter les paiements récurrents ou one-clic.
Les transactions dites « tokenisées » devraient croître de 58 % au niveau mondial, selon une étude du cabinet Juniper Research. En renforçant la sécurité et en rationalisant la gestion des informations de paiement, elles offrent des bénéfices significatifs à toutes les entreprises qui manipulent des données de paiement sensibles, comme les commerçants en ligne, les prestataires de services sur abonnement, mais également les points de vente physiques et les marketplaces.