Après une carrière de plus de 20 ans chez BNP Paribas, vous avez été nommée Directrice générale de BNP Paribas Factor début 2019. Comment êtes-vous arrivée à ce poste ?
Une fois mon diplôme de l’ESSEC en poche, j’ai signé mon tout premier contrat d’apprentissage chez Paribas. J’ai démarré en tant qu’auditrice au sein de l’Inspection Générale ; une excellente formation quand on débute sa carrière dans la banque. Au bout de six ans, j’ai complété ma formation par un MBA à l’INSEAD. À mon retour, j’ai travaillé près de dix ans au sein de la gestion financière à Paris avant de prendre la direction financière de BNP Paribas à Londres. De retour à Paris, j’ai pris la direction du contrôle de gestion de CIB. En 2013, j’ai rejoint le pôle Domestic Markets en tant que Directrice Financière ; un poste qui m’a beaucoup plu du fait de sa forte dimension stratégique. Puis, après cette longue période dans la finance, j’ai eu envie de prendre une fonction plus opérationnelle de Directrice Générale d’une filiale.
Pourquoi avoir choisi BNP Paribas Factor ?
Cette filiale m’a beaucoup intéressée pour deux raisons. D’une part, elle est à taille humaine (nous sommes 430 collaborateurs en France). D’autre part, elle regroupe toutes les fonctions d’une entreprise : commerce, RH, compliance, IT, process opérationnels... J’aime beaucoup le fait qu’elle opère comme une entreprise propre au sein de la banque. Nous bénéficions de l’agilité d’une PME et de l’appui d’un grand groupe : le meilleur des deux mondes !
Photo : Sarah Roussel
Quel est votre rôle en tant que Directrice Générale ?
Mon rôle est de conduire notre filiale et de nous permettre de remporter les défis qui sont les nôtres dans un environnement en évolution constante. Les attentes de nos clients changent, leurs usages aussi. Notre activité est absolument passionnante, en prise directe avec l’économie réelle. Accompagner les chefs d’entreprise dans leur croissance est donc un challenge au jour le jour. Je mène la gestion de ce quotidien aux cotés des collaborateurs de BNP Paribas Factor. Je dessine également, avec mon équipe, une stratégie de développement ambitieuse pour les prochaines années, issue du dialogue que nous entretenons avec l’ensemble des parties prenantes.
Les attentes de nos clients changent, leurs usages aussi. Notre activité est absolument passionnante, en prise directe avec l’économie réelle.
Expliquez-nous l’activité de BNP Paribas Factor. À quoi sert l’« affacturage » ?
chaque année, près d’un quart des faillites des entreprises est dû aux retards de paiement. La trésorerie est le poumon de l’entreprise
L’affacturage permet de fournir de la trésorerie à court terme à ceux qui en ont besoin pour grandir. Pourquoi ? Parce que chaque année, près d’un quart des faillites des entreprises est dû aux retards de paiement. La trésorerie est le poumon de l’entreprise ; c’est ce qui lui permet de se développer, d’innover, de s’exporter ou tout simplement d’honorer ses commandes. Concrètement, chez BNP Paribas Factor, nous garantissons le paiement des factures en moins de 8 heures, gérons les relances clients et proposons une garantie contre les factures impayées.
À qui l’affacturage s’adresse-t-il en priorité ?
À tous ! Contrairement aux idées reçues, l’affacturage n’est pas réservé aux entreprises en difficulté. Notre rôle est de soutenir le développement des entreprises, quelle que soit leur taille et leur structure. Chacune des offres que nous proposons répond à cet objectif. Pour les grandes entreprises, nous avons notamment conçu des offres très pointues autour de l’optimisation de leur trésorerie et de leur bilan.
Nous bénéficions de l’agilité d’une PME et de l’appui d’un grand groupe : le meilleur des deux mondes !
En quoi votre métier aide-t-il les entreprises à se développer ?
L’affacturage permet aux chefs d’entreprise de retrouver les liquidités mobilisées dans leur exploitation et ainsi de pouvoir investir. Ils peuvent également se délester des tâches administratives liées à la gestion du poste client. C’est aussi grâce à ce type de services que BNP Paribas soutient les entreprises dans leurs efforts d’innovation. Nous pouvons par exemple financer un crédit d'impôt recherche (CIR) avant que celui-ci ne soit versé par l’Etat, pour permettre à l’entreprise de lancer au plus vite ses activités de R&D.
En quoi BNP Paribas Factor a innové sur le marché de l’affacturage ?
D’abord en proposant une expérience client optimisée, surtout sur mobile. Nous avons par exemple lancé une app mobile baptisée MyView, qui permet à nos clients de gérer leurs comptes et leurs factures à distance. Pour répondre à un besoin grandissant d’instantanéité, nous sommes ainsi capables de financer des factures en moins de 8 heures de façon totalement dématérialisée. Nous innovons également en faisant évoluer nos offres pour les faire correspondre toujours davantage aux besoins concrets de nos clients.
Pour répondre à un besoin grandissant d’instantanéité, nous finançons des factures en moins de 8 heures de façon totalement dématérialisée.
Quelle est la place des fintechs dans ces nouveaux métiers ?
Les fintechs ont commencé à se positionner sur ce marché dès 2010. La plupart d’entre elles ont développé des solutions destinées essentiellement aux TPE : des offres différentes, parfois complémentaires aux nôtres. Il peut s’agir de partenaires, avec lesquels nous pouvons nous associer pour co-développer des solutions innovantes. Cela s’inscrit dans la stratégie globale de BNP Paribas, qui fait la part belle à l’open innovation et la co-construction avec les startups, pour anticiper et accompagner les nouvelles façons de consommer les services financiers.
Comment imaginez-vous vos services à l’horizon 2030 ?
Toujours plus simples pour nos clients. Cela passe notamment par une meilleure gestion des factures et des relances, l’analyse du poste client grâce à la data, une plus grande instantanéité des financements grâce à la blockchain… Les pistes d’évolution ne manquent pas !
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