L’IRD, un institut de recherche pour un futur durable
L’IRD – Institut français de Recherche pour le Développement – est un acteur français majeur à l’échelle internationale pour le développement durable et humain. Cet institut a un modèle original : il privilégie toute forme de partenariat scientifique équitable avec les pays en développement, et plus particulièrement ceux des régions intertropicales et de l’espace méditerranéen. En effet, pour mieux concevoir des solutions face aux défis auxquels sont confrontés les hommes et la planète, les avancées scientifiques sont nécessaires.
Deux projets de recherche pilotés par des chercheurs de l’IRD soutenus par la Fondation BNP Paribas
8 projets de recherche sur le changement climatique ont été retenus suite au dernier appel à projets du programme Climate Initiative de la Fondation BNP Paribas. Parmi eux, Tropicol et SoCa, deux projets pilotés par des équipes de l’IRD.
Le projet Tropicol vise à collecter des données inédites sur le climat des zones tropicales sur un million d’années. Ce travail permet de mieux définir les changements climatiques dans ces régions et comprendre les conséquences sur la biodiversité. C’est depuis 2000 que Marie-Pierre Ledru, chercheuse à l’Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier (UM/CNRS/IRD/EPHE), effectue des analyses et des prélèvements à Colônia au Brésil. Aujourd’hui, la spécialiste des forêts tropicales veut aller encore plus loin : carotter jusqu’à 50 mètres de profondeur, ce qui permettrait d’inclure dans l’analyse la succession de plusieurs cycles glaciaires/interglaciaires.
Quant au projet SoCa, son objectif est de mieux comprendre les mécanismes de séquestration du carbone dans le sol dans les systèmes agricoles des zones tropicales et améliorer les pratiques d’agriculture familiale. Piloté par la chercheuse Lydie Lardy (UMR Eco&Sols - Montpellier SupAgro/CIRAD/INRA/IRD), le projet SoCa est coordonné par l’IRD avec de nombreux partenaires nationaux et internationaux. Il implique par exemple des centres de recherche et laboratoires au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, à Madagascar et au Sénégal.
Quelle place pour les autres acteurs dans ce combat pour le climat ?
« Face à l'impuissance de certains États de nouvelles coalitions se dessinent : collectivités, entreprises, fondations... » souligne Jean-Paul Moatti en affirmant que les initiatives comme celles lancées par la Fondation BNP Paribas sont extrêmement importantes. En aidant les chercheurs à approfondir leurs travaux de recherche, le mécénat environnemental favorise également la rencontre entre différents acteurs publics et privés. Aujourd’hui, les entreprises sont de plus en plus engagées en faveur du climat. Par exemple, l’urgence à s’emparer des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies ne se discute plus.
Face à l'impuissance de certains États de nouvelles coalitions se dessinent : collectivités, entreprises, fondations...
« Face au désengagement de certains Etats au premier desquels les Etats-Unis », avertit Jean-Paul Moatti, « le défi ne sera tenable que dans la quête de nouveaux multilatéralismes avec de nouvelles coalitions d’acteurs incluant des ONG, des scientifiques mais aussi des politiques et des financiers ». Pour accroître l’influence des consensus scientifiques dans le débat mondial, le président directeur-général de l’IRD préconise de leur offrir un relais adapté à travers une plateforme confiée à l’ONU.
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