Les effets du COVID-19 sur la société
Les effets du COVID-19 sur les inégalités sociales et économiques ont été considérables. De multiples couches de la société ont été touchées, des populations défavorisées et groupes marginalisés aux entrepreneurs, en passant par les petites entreprises, les jeunes filles et les femmes.
La composante sociale de l’ESG (pour Environnemental, Social, Gouvernance) est par conséquent devenue une préoccupation majeure pour les entreprises et les institutions de la région Amériques, qui se tournent de plus en plus vers des solutions de financement innovantes pour s’attaquer à des problèmes sociaux.
Un pic de financements indexés sur critères sociaux
Après le début de la pandémie, l’adoption de programmes de relance COVID-19 a stimulé la croissance des financements indexés sur des critères sociaux. Or, comme le montrent les chiffres sur les social bonds, où obligations sociales, les financements se sont réorientés avec l’évolution de la pandémie : après un pic à plus de 90 milliards USD au premier trimestre 2021, l’émission d’obligations sociales dans le monde a décliné tout le reste de l’année avant une légère hausse au 1er trimestre 2022 [1]. La tendance à la baisse a repris au 2e trimestre 2022, avec moins de dette estampillée sociale levée sur le marché qu’au trimestre précédent.
Tandis que les entreprises et les établissements financiers restent déterminés à intégrer des initiatives sociales dans leur démarche de développement durable, l’attention s’est récemment recentrée sur des mesures environnementales avec des objectifs plus quantifiables.
Anne van Riel, Responsable des Marchés de capitaux finance durable du Groupe BNP Paribas pour la région Amériques
Innover via des solutions écologiques et sociales
Les entreprises et institutions d’Amérique latine ont fait œuvre de pionniers dans les émissions à vocation sociale. En juillet 2022, Banco de Chile a publié son cadre de financement durable. Celui-ci permet à la banque d’émettre des obligations et prêts verts, sociaux ou durables pour soutenir huit catégories éligibles, notamment les micro, petites et moyennes entreprises et les entreprises détenues par des femmes ; le développement socioéconomique et l’autonomisation ; et l’accès aux infrastructures de base et à des logements abordables. BNP Paribas a participé de près à l’élaboration de ce cadre, en qualité d’unique agent de structuration développement durable.
Donner accès à des produits et services financiers responsables
Aux États-Unis, OneMain Financial a émis une obligation sociale ABS (titres de créance adossés à des actifs) en quatre tranches d’un montant de 600 millions USD en avril, l’une des premières transactions de la sorte d’un émetteur américain.
L’ambition de OneMain est de faciliter l’accès à des produits et services financiers responsables à des populations traditionnellement défavorisées, notamment des emprunteurs ruraux et à faible revenu. BNP Paribas est intervenu en qualité de co-teneur de livre et co-structureur durable sur l’obligation sociale ABS, en plus d’aider OneMain dans l’émission de sa première obligation sociale non garantie en juin 2021 en qualité de teneur de livre principal, agent chargé du règlement et de la livraison, et co-structureur et coordinateur d’obligation sociale.
Le vert et le social ont été combinés pour de nombreuses émissions dans un souci de proposer une solution plus complète, globale. À l’avenir, les investissements ‘S’ devront pouvoir compléter les initiatives de réduction des émissions de carbone.
Une approche complémentaire
Dans un premier temps, les obligations seront utilisées pour financer des projets de développement social et économique péruviens en lien avec les Objectifs de Développement Durable de l’ONU.
En novembre, le Pérou a également émis une obligation sociale de 1 milliard EUR à 15 ans. BNP Paribas est intervenu en qualité de coordinateur mondial et de co-teneur de livre pour les transactions en USD et EUR.
Alors que des entreprises peuvent avoir entamé des chantiers portant sur leur empreinte sociale, ce sont en définitive leurs portefeuilles de prêts et d’investissements, parallèlement à l’adoption d’objectifs forts et d’indicateurs de performance en développement durable, qui auront l’impact social le plus significatif. C’est là que les banques interviennent.
Hervé Duteil, responsable du développement durable du Groupe BNP Paribas pour la région Amériques
Un cadre commun pour évaluer et mesurer
Evaluer l’impact de l’inclusion financière, l’accès à l’emploi ou l’entrepreneuriat féminin demeure compliqué. Il ressort de l’Enquête ESG 2021 de BNP Paribas que plus de la moitié des investisseurs institutionnels considérait le critère social comme le plus difficile à évaluer et à intégrer, essentiellement en raison d’un manque de données, mais également de mesures standardisées.
Des indicateurs standardisés
À l’avenir, disposer d’un ensemble standardisé d’indicateurs pour évaluer l’impact social d’une entreprise, que ce soit en son sein ou vis-à-vis de la société au sens large, pourrait contribuer à mieux faire connaître les composantes sociales de l’ESG et susciter ainsi un plus grand intérêt.
[1] Moody’s Sustainable Finance Market Q1 2022
Article traduit de l'anglais: View from the Americas: a new frontier for the ‘S’ in ESG - BNP Paribas CIB
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