Un intérêt croissant de la part des responsables politiques pour les défis climatiques à venir
RE-IMAGINE vise à fournir un nouvel ensemble d’outils de modélisation de scénarios pour aider les responsables politiques à anticiper face au changement climatique dans un contexte scientifique incertain.
Le projet se penche tout particulièrement sur certaines régions du globe où les populations sont les plus vulnérables au changement climatique : l’Amérique centrale, l’Afrique de l’Ouest, l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est. RE-IMAGINE fait le lien entre la Recherche en matière de prospective, à travers des procédés permettant de concevoir à quoi ressemblerait l’avenir face au changement climatique, et la gouvernance du climat, qui consiste entre autres à développer des politiques centrées sur le changement climatique.
Pourquoi devons-nous réfléchir à différents scénarios dans un climat incertain ?
Lors de son cours magistral à Londres, Joost Vervoort a expliqué que les responsables politiques, les entreprises, les ONG et la société civile peinaient à imaginer l’avenir à l’aune du changement climatique. L’avenir se dessine au gré d’un complexe maillage de développements économiques, technologiques et culturels avec lesquels le changement climatique interagit.
La planification de scénarios est une méthode de prospective qui peut nous aider à explorer les différents avenirs possibles au vu de cette complexité et de cette incertitude. Les méthodes de prospective incorporent des méthodes participatives et qualitatives, mais aussi l’analyse des tendances, et des modèles climatiques qui s’appuient sur les données des experts, des responsables politiques et d’autres parties prenantes. Or, cette projection influe sur le présent, car les scénarios développés ont des impacts réels sur les idées et les plans qui sont formulés dans le présent.
Quelles sont les implications politiques de tels engagements ? Quelles démarches scientifiques sont utilisées pour anticiper ce que l’avenir pourrait nous réserver ? De qui viennent les idées qui influencent les actions prises dans le présent ? L’importance des risques climatiques pour les plus vulnérables est-elle minimisée ou ignorée ? RE-IMAGINE étudie ces questions pour essayer de faire de la prospective un outil plus efficace en matière de développement de politiques sur le changement climatique.
BNP Paribas et le rôle du secteur privé face au changement climatique
L’intervention de Joost Vervoort s’est tenue à Londres suite à sa présentation du 5 juin 2018 au bureau d’Amsterdam de BNP Paribas, pendant laquelle il avait également interpellé les représentants de BNP Paribas sur le sujet. Comme à Amsterdam, le public de Londres a participé à un débat animé portant sur des enjeux actuels.
Quel est le rôle de BNP Paribas et du secteur privé en général en matière de limitation d’émissions de CO2 ? Quid de l’adaptation au climat ? Comment faire évoluer plus rapidement les valeurs sociétales ? Et quel est le rôle de la prospective dans tout cela ?
Selon de Joost Vervoort, même s’il est urgent de réduire les émissions, le changement climatique est déjà en cours, et les pays les plus pauvres en seront les plus affectés. « Nous devons nous assurer que ces pays sont prêts à s’adapter à un avenir futur incertain dû au changement climatique », a-t-il insisté.
Nous devons nous assurer que ces pays sont prêts à s’adapter à un avenir futur incertain dû au changement climatique.
La durabilité et la nouvelle génération
L’Université d’Utrecht propose un nouveau programme de licence en Science de la Durabilité mondiale, qui forme 150 étudiants par an et les prépare à relever les défis de la durabilité à tous les niveaux. Le "Global Integration Project", conçu et enseigné par Joost Vervoort, étudie comment atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Ces 17 objectifs mondiaux pour un avenir meilleur et plus durable ont été fixés par les Nations Unies en partenariat avec des gouvernements et des citoyens du monde entier. Dans le cadre de ce module, les étudiants sont amenés à en appréhender les défis, et à discerner les possibilités de traduction des objectifs globaux en actions nationales. Une attention particulière est portée sur les connexions entre les sujets associés aux différents objectifs. Utrecht, qui accueille cette formation, a été reconnue comme la ville des Pays-Bas qui contribue le plus aux 17 objectifs mondiaux.
Le 20 juin 2018, dans le cadre de ce programme, Joost Vervoort a animé une table ronde exceptionnelle sur le rôle des différentes parties prenantes dans l’atteinte de ces objectifs. L’après-midi a été organisée en partenariat avec le Coordinateur chargé des Objectifs de Développement Durable pour les Pays-Bas, Hugo von Meijenfeldt (ministère néerlandais des Affaires étrangères), Nathalie Jaubert (Responsable adjointe de la Responsabilité sociale d’entreprise chez BNP Paribas), et Vanessa Timmer (Directrice exécutive du think tank canadien One Earth). L’événement a rassemblé 150 étudiants enthousiastes à l’idée d’apprendre comment les différentes parties prenantes (les responsables politiques, le secteur privé et la société civile) abordaient les ODD et comment travailler ensemble pour les atteindre. Tout comme à Londres, cette table ronde a permis des échanges dynamiques sur le rôle du secteur privé et de la finance internationale dans la poursuite des ODD.
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