Le plongeon de la livre fera grimper l’inflation au Royaume- Uni, sans que la Banque d’Angleterre ne durcisse pour autant sa politique monétaire car les tensions sur les prix s'avéreront à la fois temporaires et récessives. Avec le gel des plans d’investissement et d’embauche, les risques d’une récession au Royaume- Uni sont non négligeables. Dans la zone euro, les rendements des obligations d’Etat ont reculé et les spreads ne se sont pas élargis, tandis que l’euro a cédé du terrain face au dollar : les conditions monétaires et financières se sont assouplies, permettant d'atténuer les probables entraves aux exportations vers le Royaume-Uni. Le dollar s’est apprécié, mais les taux d’intérêt ont baissé de façon assez sensible ; d’un autre côté, les échanges commerciaux avec le Royaume- Uni sont trop limités pour qu’un ralentissement dans ce pays ait un impact outre-Atlantique. En résumé, le plus préoccupant reste ce que nous ignorons encore : quelle sera la nature de la relation entre le Royaume-Uni et l’UE d’ici quelques années ? Les négociations ne commenceront pas avant la nomination d’un nouveau Premier ministre, et le camp du « Brexit » ne semble pas avoir de plan pour le moment. L’enjeu est néanmoins très clair : le Royaume-Uni devra préserver son unité et son accès au marché unique.
Alexandra Estiot