Anne Teresa De Keersmaeker : « rien que la danse mais toute la danse »
A la tête de sa compagnie Rosas depuis bientôt quarante ans, elle invente, explore et reconfigure le mouvement dans un dialogue stimulant avec les compositeurs d’hier ou d’aujourd’hui. Grâce à son école P.A.R.T.S. (Performing Arts Research and Training Studios) créée à Bruxelles en 1995, en association avec le théâtre de La Monnaie, elle a formé des générations d’artistes du monde entier.
Des constructions créatives rigoureuses
Rosas danst Rosas est l’une de ses pièces inaugurales, dans laquelle quatre danseuses répètent jusqu’à l’épuisement une série de gestes à la fois abstraits et familiers, sur les boucles sonores de Thierry De Mey et Peter Vermeersch.
Avec cette performance, Anne Teresa De Keersmaeker signait à 23 ans sa profession de foi : rien que la danse mais toute la danse, en relation étroite avec le rythme qui la fonde. Un an plus tôt, en 1982, Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich démontrait déjà son goût des constructions rigoureuses, dans lesquelles était privilégiée une pleine expression des corps.
De Jean-Sébastien Bach à Brian Eno, les partitions qui inspirent Anne Teresa De Keersmaeker
A partir de ces fondamentaux, la danseuse, passée par l’école Mudra de Maurice Béjart puis par la Tisch School of the Arts de New York, a construit une œuvre majeure. Son écriture virtuose se nourrit aussi bien de la géométrie des corps dans l’espace que de l’analyse sophistiquée des partitions, de Jena-Sébastien Bach à Brian Eno, à partir desquelles elle conçoit ses spectacles.
En tournée une grande partie de l’année en Europe, aux Etats-Unis ou en Asie, ses trente-trois danseurs alternent les créations - récemment « Les Six Concertos Brandebourgeois » sur la musique éponyme de Bach - et les reprises emblématiques de son répertoire.
Cette année, avec le pianiste Pavel Kolesnikov, Anne Teresa De Keersmaeker poursuit son cheminement avec Bach en interprétant elle-même sa nouvelle création solo « The Goldberg Variations, BWV988 » qui sera présentée pour la première fois en France au festival Montpellier Danse 40 bis.
Un partenariat avec la Fondation BNP Paribas fondé sur la transmission et le partage
A l’occasion de la re-création de Vortex Temporum, en octobre 2013, le chemin d’Anne Teresa De Keersmaeker croise celui des équipes de BNP Paribas Fortis et de la Fondation BNP Paribas. Le moment où l’artiste souhaite repenser sa chorégraphie dans un environnement de musées, à la manière d’une exposition accessible durant neuf semaines.
Des créations accueillies dans les plus grands musées du monde
De ce premier partenariat, nait en 2015, au WIELS (Centre d'Art Contemporain de Bruxelles), Work/Travail/ Arbeid, qui réinvente la notion même de représentation. Pendant les trois années suivantes, le soutien de la Fondation contribue à l’accueil de cet opus inventif par les plus grands musées du monde : du Centre Pompidou à Paris au MOMA de New York, en passant par Tate Modern à Londres ou encore la Volksbühne de Berlin.
Depuis, la Fondation BNP Paribas accompagne non seulement les créations de la compagnie Rosas, mais également ses actions de transmission au travers de films de danse, de publications, d’expositions ou de projets participatifs et éducatifs innovants. Parmi ces derniers, citons la mise en ligne de la plateforme Re : Rosas, grâce à laquelle des danseurs en herbe ont pu apprendre et diffuser sur le web pas moins de 500 versions de l’iconique Rosas Danst Rosas.
Crédit photos : @Anne Van Aerschot