Le projet "TREE BODYGUARDS"
Piloté par Bastien Castagneyrol, chercheur en écologie à l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), l’objectif de « TREE BODYGUARDS » est d’étudier l’effet du climat sur la capacité des chênes pédonculés à se défendre contre les insectes herbivores, afin d’anticiper les conséquences possibles du changement climatique.
Soutenu par la Fondation BNP Paribas dans le cadre de son programme Climate & Biodiversity Initiative, le projet « TREE BODYGUARDS » cible particulièrement les Objectifs de Développement Durable ( ODD ) 4 « Education de qualité » et 15 « Vie Terrestre ».
Quelles sont les défenses naturelles des arbres ?
Les arbres et les écosystèmes forestiers remplissent de nombreuses fonctions clefs telles que l’approvisionnement en produits issus du bois (ameublement, chauffage, construction, production de carton et de papier) ou la régulation du climat. Or, les arbres sont en permanence attaqués par une grande diversité d’insectes herbivores, ce qui peut occasionner des dégâts importants, un ralentissement de croissance, voire la mort de l’arbre. Les arbres pratiquent le self-defence, mais ils sont aussi aidés par leurs « gardes du corps » : les prédateurs d’herbivores, comme les oiseaux, les araignées et d’autres insectes. Toutefois, est-ce que les arbres seraient capables de conserver leurs mécanismes de régulation – et maintenir leur efficacité – dans un monde où il ferait 1 à 3 degrés de plus ?
« Nous connaissons les prédateurs des insectes herbivores. Reste à savoir si, face au changement climatique, les arbres peuvent toujours compter sur leur protection. »
Quels effets du changement climatique sur la résistance des arbres aux insectes herbivores ?
« TREE BODYGUARDS » s'intéresse principalement aux effets du climat actuel sur la résistance des chênes pédonculés aux insectes herbivores, tant par leurs propres mécanismes de défenses que par la protection de leurs « gardes du corps ». Ceci afin de prévoir les conséquences potentielles du changement climatique sur la biodiversité des herbivores associés aux chênes, mais également la biodiversité de leurs ennemis, et par conséquent la santé des arbres et des forêts.
Ainsi, le nom du projet fait référence à l'un de ses objectifs spécifiques : déterminer quels ennemis des insectes herbivores protègent les arbres de leurs dégâts. Pour ce faire, il est nécessaire d’en quantifier la prédation : en disposant de fausses chenilles en pâte à modeler dans les arbres, afin que leurs prédateurs les prennent pour cible. S’en suit un comptage des « chenilles » attaquées pour avoir une idée de l’activité de ces prédateurs. Les gradients latitudinaux étant considérés comme des laboratoires naturels pour étudier l’effet du climat sur les interactions biologiques, les travaux seront déployés dans toute l’Europe.
L'écologie, un jeu d'enfant
L’originalité du projet réside notamment dans le fait qu’il sera mené, non seulement par des chercheurs professionnels – des écologues, des biologistes moléculaires et des didacticiens – mais également par des élèves de classes primaires et secondaires, à l’échelle européenne. En parallèle, l’objectif est de mettre en place des programmes éducatifs qui les aideront à mieux comprendre le fonctionnement de la science. Le nom du projet est aussi un clin d’œil aux jeunes citoyens européens, les futurs gardes du corps des arbres : tree bodyguards.
Ainsi, « TREE BODYGUARDS », vise à améliorer les connaissances en écologie tout en évaluant l’impact de ce projet de science citoyenne sur la science elle-même et la société. L'objectif est d’impliquer la société – ici des élèves et leurs enseignants – dans l’activité de recherche dont ce n’est pas le métier.
Un projet de science citoyenne pour les générations futures
La mission du projet est double :
- Permettre aux chercheurs et chercheuses de récolter une grande quantité de données qui leur aurait été impossible d’acquérir seuls.
- Montrer au grand public ce qu’est l’écologie et comment fonctionne cette science : grâce à cette meilleure connaissance, il sera à même de prendre des décisions éclairées et ainsi de pouvoir agir en citoyen.
« La science citoyenne est en jeu dans ce projet très intéressant qui couvre toute l'Europe et répond à la fois aux questions de climat et de biodiversité – il est tout à fait en ligne avec l'initiative de la Fondation BNP Paribas. »