Ocean Winds, innover dans les énergies propres
Au Royaume-Uni, où l'éolien en mer devrait fournir au moins un tiers de l’électricité d'ici à 2030, Ocean Winds est à la manoeuvre. Son parc offshore de Moray West, au large de la côte nord-est de l'Écosse, comptera 60 éoliennes, avec une capacité de production totale de 882 MW, sera opérationnel en 2025. Une capacité équivalente à la consommation annuelle d’électricité de plus de 1,3 million de foyers, soit environ la moitié de la population écossaise.
Situé dans la baie de Moray Firth, ce projet en cours de construction par Ocean Winds, une coentreprise détenue à parts égales par EDP Renewables et Engie, est particulièrement novateur. Non seulement, il est doté de l'une des plus grandes turbines existantes, un nouveau modèle construit par Siemens Gamesa, mais celle-ci reposera aussi sur les plus hautes monopiles du monde, le type de fondation le plus couramment utilisé pour les éoliennes offshore.
« Ce projet repousse vraiment les limites de ce qu’il est possible de faire dans le domaine de l'éolien offshore », déclare James Munro-Brian, Finance Manager au Royaume-Uni d'Ocean Winds, qui détient une participation de 95% dans le projet Moray West. Il y a seulement dix ans, dit-il, de nombreux projets sur lesquels Ocean Winds travaille aujourd’hui n'auraient pas pu être envisagés : ils étaient « trop profonds et trop complexes, mais la technologie a évolué entretemps. »
Le projet Moray West fait partie d'un portefeuille en pleine expansion. « Aujourd’hui, nous sommes l'un des principaux développeurs dans le monde, avec 16 projets éoliens sécurisés en mer représentant près de 18 GW », déclare Ernesto Vargas Espinosa, Structured & Corporate Finance Director chez Ocean Winds. À ce jour, trois projets sont en cours d'exploitation, au Portugal, en Belgique et au Royaume-Uni, et produisent déjà ensemble 1,5 GW ; quatre sont en cours de construction, avec une capacité de 1,9 GW ; et neuf sont en phase de développement, pour une capacité de 14,5 GW.
L’innovation des contrats d’achat d’électricité renouvelable par des entreprises (CPPA)
Dans le projet de Moray West, l’innovation ne concerne pas que la technologie. Le montage de son financement (2 milliards de livres sterling), auquel BNP Paribas a participé, l’est tout autant. Il repose sur l’introduction de contrats d'achat d'électricité par des entreprises (Corporate Power Purchase Agreements - CPPA) partenaires stratégiques à long terme, à qui Ocean Winds vend une partie de l'électricité du projet. Un dispositif qui évite de dépendre uniquement des prix fixes garantis par l'État.
« Pour dire les choses clairement, sans ce financement sous forme de dette, le projet n'aurait pas pu voir le jour », affirme M. Munro-Brian, ajoutant que les actionnaires n’auraient très probablement pas pu apporter eux-mêmes les fonds nécessaires. « Nous avons innové en vendant de l'énergie aux entreprises. Plutôt que de vendre 100% des recettes du projet au gouvernement, nous avons conclu des contrats directement avec des entreprises pour leur vendre cette électricité. On capitalise ainsi sur ces contrats, qui sont plus intéressants au plan économique, au lieu de se contenter d’un prix d’achat public, qui n'était pas aussi élevé que ce que les entreprises étaient prêtes à mettre sur la table », explique-t-il.
Aux côtés de 19 autres banques commerciales, BNP Paribas est intervenue en tant que Mandated Lead Arranger (MLA), et Hedging bank dans ce financement où les remboursements du prêt sont assurés uniquement par les flux de trésorerie générés par le projet. La vente de plus de la moitié de la production d’électricité se fera par le biais des CPPA, et un contrat pour la différence (CFD) –un mécanisme contractuel garantissant un prix fixe de vente de l'électricité pour encourager les investissements dans les projets d'énergie renouvelable au Royaume-Uni- a été mis en place pour un autre tiers de la capacité installée.
« Les banques ont un rôle très important dans le financement d’un parc éolien offshore : elles remettent vraiment en question nos hypothèses pour s'assurer qu’au final, le projet soit optimisé, avec le plus possible de prêteurs. Cela représente des heures et des heures de travail passées à vérifier que le projet peut s'autofinancer et rembourser la dette que nous sommes sur le point de lever », explique Ernesto Vargas Espinosa.
« BNP Paribas apporte son expérience approfondie en matière d'investissement dans l'éolien offshore. Elle amène également dans le deal de nombreuses autres banques. Donc, si BNP Paribas est satisfaite, les autres le seront aussi, et nous aurons un meilleur projet », ajoute-t-il. Il souligne les solides références de BNP Paribas en matière de financement de projets et son envergure internationale pour expliquer pourquoi Ocean Winds l'a choisie comme banque prêteuse. Il évoque aussi son expertise bancaire en général et sa connaissance du secteur des énergies renouvelables en particulier.