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Climeworks : éliminer le carbone pour atteindre le net zéro

Si le monde veut réussir à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 conformément aux objectifs de l'Accord de Paris, des mesures rapides et à grande échelle doivent être prises. Mais les climatologues affirment clairement qu’il ne suffit pas de réduire les émissions: il faut aussi éliminer de l'atmosphère les émissions de CO₂ inévitables.

Climeworks, éliminer le CO₂ directement de l’air ambiant 

En 2021, Climeworks a mis en service Orca, la première usine au monde de captage direct du CO₂ dans l’air (DAC) et de stockage (DAC+S), faisant de l'élimination du CO₂ à grande échelle une réalité. En mai 2024, la société a inauguré Mammoth, sa plus grande usine à date, avec une capacité dix fois plus importante que celle d’Orca. Avec ces technologies, Climeworks élimine le CO₂ présent dans l'air et le stocke sous terre de manière permanente, où il ne peut plus avoir d’impact sur le réchauffement de la planète. Mais ce n'est qu'un premier pas. 

« Pour atteindre le net zéro d'ici 2050, nous devons extraire des milliards de tonnes de CO₂ de l'air », explique Andreas Aepli, Directeur financier de Climeworks, entreprise fondée en Suisse en 2009. Pour Climeworks, cela signifie accélérer sa croissance à l’échelle mondiale, et pour cela, l’entreprise a besoin d'un partenaire bancaire.

For those who move the world : Climeworks et BNP Paribas

Entreprise suisse fondée en 2009, Climeworks développe et améliore sa technologie d'élimination du dioxyde de carbone dans l’air pour atténuer le changement climatique. Cette solution efficace est combinée à la minéralisation souterraine du CO2 et permet un stockage sûr et permanent.

« Nous nous attaquons à un problème mondial, nous voulons donc des partenaires mondiaux. BNP Paribas est une banque qui a cette stature internationale, nous avons donc été ravis de trouver un partenaire capable de nous accompagner de bout en bout dans notre développement à l’échelle internationale », ajoute M. Aepli, en évoquant le cash management, les services de trésorerie, la gestion des devises étrangères et l'ouverture de comptes bancaires, le tout via une plateforme digitale unique.

En mai 2024, la société a inauguré Mammoth, sa plus grande usine à date, avec une capacité dix fois plus importante que celle d’Orca.

Développer des solutions pour éliminer le carbone

Mais il ne s'agit pas seulement de services bancaires : Climeworks a aussi besoin de capitaux pour financer sa croissance, qu'il s'agisse de dettes ou de fonds propres, de financement de projets ou d'accès aux financements publics. Climeworks exploite les deux plus grandes usines de captage et de stockage de CO₂ en Islande, Orca et Mammoth, mais elle se développe aussi à l’international. Par exemple, l’entreprise prévoit de construire trois projets aux États-Unis dans le cadre du programme “DAC Hubs” du ministère américain de l'énergie, et explore d’autres options prometteuses au Kenya, au Canada et en Norvège. Ces usines seront non seulement beaucoup plus grandes, mais surtout plus efficaces.

Outre sa portée mondiale, Alexander Lokhmatov, Head of Technology Coverage chez BNP Paribas Suisse, met en avant deux autres raisons essentielles pour lesquelles Climeworks a choisi de collaborer avec la banque en 2023. Premièrement, elle réagit vite et sait s’adapter, deux qualités essentielles pour accompagner la croissance rapide de Climeworks ; deuxièmement, elle fait preuve d’un état d’esprit véritablement axé sur le développement durable. « Climeworks est un acteur important pour atteindre le net zéro, qui est au cœur de la stratégie climatique de la banque », explique Alexander en rappelant que le Low-Carbon Transition Group de la banque fournit des solutions sur mesure pour les “climate techs” comme Climeworks. « C’est dans l'ADN de BNP Paribas d'aider les entreprises innovantes telles que Climeworks à se développer à l'échelle mondiale », ajoute-t-il.

BNP Paribas est une banque qui a cette stature internationale, nous avons donc été ravis de trouver un partenaire capable de nous accompagner de bout en bout dans notre développement à l’échelle internationale.

Andreas Aepli & Alexander Lokhmatov

Directeur financier de Climeworks / Head of Technology Coverage chez BNP Paribas

« Plus vite nous passerons à l'échelle supérieure, plus vite nous pourrons réduire les coûts et rendre cette solution accessible à un marché beaucoup plus large », ajoute A. Aepli, soulignant l'importance de conclure des accords à long terme avec des entreprises issues d'un large éventail de secteurs. À ce jour, Climeworks compte déjà plus de 150 clients, dont Microsoft, BCG, JPMorgan, UBS, Swiss Re, LEGO et H&M.

Au cours des 15 dernières années, Climeworks a franchi plusieurs étapes importantes. Tout d'abord, le lancement d’Orca en 2021 a permis à Climeworks de combiner pour la première fois sa technologie avec la minéralisation permanente du CO₂ en vue de son stockage souterrain, en d'autres termes, transformer le CO₂ en roche. La deuxième étape a été franchie avec l'ouverture de Mammoth. D'ici 2030, la technologie de Climeworks sera déployée à l'échelle mondiale dans le cadre de son projet Megaton, tandis que le projet Gigaton devrait lui permettre d’agir sur le climat à grande échelle d'ici 2050.

Il faut à la fois éliminer le carbone et réduire les émissions 

Il est essentiel de comprendre que l’élimination du carbone et la réduction des émissions de CO₂ doivent progresser en parallèle. « Nous ne voulons pas que le captage du carbone soit une excuse pour ne pas réduire les émissions de carbone. Nous devons faire les deux, réduire puis éliminer ce que nous ne pouvons pas diminuer », insiste M. Aepli, en soulignant que les émissions ne diminuent pas assez rapidement, avec environ 40 milliards de tonnes de CO₂ encore émises chaque année.

« Nous pouvons réduire ces émissions, mais nous ne pouvons pas tout réduire », insiste-t-il. Les climatologues au sein d'organisations telles que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et l'initiative Science Based Targets (SBTi) appellent à une réduction des émissions de 90 % d'ici à 2050. De plus, il est nécessaire d'éliminer 6 à 16 milliards de tonnes de carbone de l'atmosphère, dues aux émissions historiques depuis la révolution industrielle. « La priorité est de réduire les émissions, mais sans élimination du carbone, nous n'atteindrons pas le net zéro », prévient M. Aepli.

La route est encore longue. A l’heure actuelle, Climeworks a une capacité d’élimination du carbone qui est de l'ordre de quelques milliers de tonnes par an. « Nous devons atteindre des milliards de tonnes. Nos fondateurs ont commencé avec des milligrammes en laboratoire, nous avons donc déjà parcouru plus de la moitié du chemin », déclare M. Aepli. « Pour atteindre des échelles pertinentes à l’échelle climatique, nous avons besoin de toute une filière capable d’éliminer le carbone, avec des partenaires solides pour se développer aux côtés de Climeworks. Il nous reste 26 ans pour y parvenir, mais nous devons nous y atteler dès maintenant ».

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