Pièce maîtresse du Peranakan Museum, une tapisserie perlée d'art peranakan(1), a rejoint les collections du musée, après avoir été restaurée avec le soutien de la Fondation BNP Paribas et de BNP Paribas Singapore.
Exécutée au début du XXe siècle et ayant appartenu à une famille de Malacca, cette pièce unique par sa qualité et son format (1,60m x 1,60m) est représentative du style très particulier des tapisseries perlées réalisées par les artisans de Malacca : composée de plus d'un million de perles de verre (64 perles par cm²) de couleurs différentes et cousues sur un support en coton, bordée de fil d'or, on estime qu'elle a nécessité un an de travail.
Comme le voulait la tradition, la tapisserie recouvrait le « choon tok » ou « table de printemps » dans la chambre des mariés, lors du douzième jour d'un mariage Peranakan traditionnel. Les familles des mariées installaient sur cette table leurs plus beaux plats d'argent et de porcelaine remplis de desserts traditionnels, cafés et thés. Les jeunes mariés consommaient alors ces délices et se nourrissaient l'un l'autre.
Quoique inspirés par des images Victoriennes, très en vogue en Asie au début du XXe siècle, les motifs représentés sur cette tapisserie sont particulièrement originaux et sont clairement liés à la culture asiatique : ainsi des oiseaux, des fleurs et papillons et qui symbolisent l'abondance, la prospérité, la grâce et l'harmonie.
La restauration minutieuse de cette tapisserie a consisté à renforcer la tenue des perles sur le support en coton ainsi que sur les bordures et franges et à réparer les éléments de soieries abîmés. Elle a été conduite sous l'égide des services de restauration du Peranakan Museum, en collaboration avec les ateliers anglais Plowden & Smith.
Ayant retrouvé son éclat, cette pièce devrait être présentée prochainement au musée du quai Branly à la faveur d'une exposition organisée avec le musée Peranakan
A propos du Peranakan Museum
Rouvert en avril 2008 après plusieurs mois de travaux, le Peranakan Museum de Singapour est le plus grand et plus important musée présentant des collections d'arts Peranakans traditionnels et contemporains. Depuis plusieurs années, ce musée est soutenu par le Ministère de la Communication, de l'Information et des Arts de Singapour ainsi que par des entreprises privées telles que BNP Paribas Singapore qui a été récemment récompensé pour son action par le Prix Partners of Heritage décerné par le ministère. Développant une importante politique d'acquisitions d'œuvres Peranakans en vue d'enrichir ses collections, le musée conserve à ce jour plus de 1 000 pièces uniques au monde : vêtements, bijoux, mobiliers, porcelaines, tissus.
Préserver et faire connaitre les richesses des musees
Mécène fidèle et reconnu des musées, la Fondation BNP Paribas s'attache à préserver et faire connaître leurs richesses. C'est ainsi qu'elle apporte son soutien à la publication d'ouvrages sur les collections permanentes des musées, et qu'elle contribue à la restauration de leurs chefs-d'œuvre.
BNP Paribas pour l'art
Restaurer des œuvres abritées dans les musées pour préserver, mettre en valeur et faire découvrir ce patrimoine, tel est l'objet du programme BNP Paribas pour l'Art lancé en 1994.
En quinze ans, ce programme aura permis la restauration de plus de deux œuvres conservées dans des musées et monuments, parmi lesquelles le plafond peint par François Lemoyne dans le Salon d'Hercule (Château de Versailles), la collection Gaston Chaissac (musée de l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables d'Olonne), My Flower Bed de Yayoi Kusama (musée national d'art moderne), ou plus récemment encore la collection de pastels du musée d'Orsay.
Attachée à accompagner le développement du groupe BNP Paribas à l'international, la Fondation BNP Paribas ouvre, depuis 2004, de nouveaux chantiers à l'étranger : en Allemagne avec la restauration d'un triptyque de Macrino d'Alba, en Australie avec la restauration d'un tableau de Franz Snyders « The Boar Hunt », en Égypte avec la restauration de dix-huit mosaïques antiques retrouvées à Alexandrie, en Grèce avec la restauration de dix fresques du XVe siècle, aux Pays-Bas avec la restauration de six panneaux décoratifs du XVIIIe siècle peints par Jurriaan Andriessen, en Russie avec la restauration du triptyque « Les Baigneuses » de Natalia Goncharova, et bientôt au Canada avec la restauration d'un tableau de Chardin.
(1)Les Peranakans sont les descendants des premiers immigrants chinois installés dans les colonies britanniques des Détroits à Malacca, Penang et Singapour. Synthèse de l'art chinois et de l'art malais, l'art Peranakan s'est imprégné de multiples influences au cours des cinq siècles derniers : européenne (portugaise, hollandaise et anglaise), indienne et indonésienne.